Et bien moi, je suis CONTRE.
Le service militaire, comme toute épreuve (dans le sens expérience sortant franchement de l'ordinaire) exacerbe les caractères et fais ressortir le meilleur (parfois) et le pire (le plus souvent ) de chaque individu;
Pour avoir servi dans un régiment d'appelés puis dans un régiment pro, j'ai pu mesurer les différences.
Coté appelé, je n'ai vu que des types qui voulaient en faire le moins possible, ne rien apprendre, et qui comptaient les jours qui les séparaient de leur petite vie minable en pleurant sur leur"année perdue" (sic)
Ils n'imaginaient pas que ce qu'ils vivaient n'était qu'une répétition de ce qui les attendaient dans la vrai vie (à l'usine aussi, on a des chefs c...)
Sauf que, dans l'armée, si tu fais le c.., onte f.. dedans, alors que dans le civil, on te F.. dehors!
Je suis sur que la moitié des appelés qui pleuraient leur copine, que j'ai frequenté (bien malgré moi) sont maintenant divorcés, chomeurs ou alcoolique, ou les trois en même temps.
Coté cadre, on crois que l'on va rencontrer des guerriers et on tombe sur des fonctionnaires gamelards, ou des idéalistes pétri des idées de la révolution quand à la levée en masse. Les seuls avec qui je m'entendais bien étaient ceux qui avaient quelques rubans au dessus de la poche gauche.
J'étais à l'époque, le seul engagé dans une section d'appelés, on m'avait collé dans un bureau (la planque, le rève de tout blaireau)où j'ai fait des pieds et des mains pour en sortir. Je n'ai pas été compris et je l'ai payé cher. Je me suis retrouvé radio de section, j'était le seul à pouvoir parler dedans, je devais étre le moins abruti de la bande, à porter le TRPP 13 et les piles de rechange pour toute la section (ceux qui connaissent apprecieront) en plus de mon barda sur le dos, personne ne m'aurait pris 1 bricole pour me soulager, j'était la sale "pouille" qui en plus, avait eu 'idée saugrenue de vouloir crapahuter!!
Alors qu'on vienne pas me parler de solidarité. Quand aux valeurs morales des petits voleurs qui tapent dans les armoires des autres quand ils ont perdu quelque chose.. sans commentaire, un minable reste un minable, service militaire ou pas.
Heureusement que en unité pro, c'était déja plus sérieux. de toute façon, la sophistication des armements et des techniques d'emploi, font que déja dans les année 80, on considérait qu'il fallait 3 ans pour avoir un soldat correctement formé; Je n'ai malheureusement pas pu rester, les manoeuvres mitterandienne avec son complice Hernu, visant à la réduction des effectifs, on a taillé dans les pros. On a vu le résultat pendant la guerre du Golfe: obligés de racler tous les fonds de tiroirs, on n' avait même pas de quoi faire une relève si ça avait duré un peu..
Alors un service militaire, tombé à 10 mois, pour faire l'entretien du matos et les corvées, pendant que les "vrais" soldats sont en missions??
J'ai quand meme rencontré des appelés sympas, c'était en peloton EOR à Coetquidan. Après que la (dure) séléction naturelle aie éliminé les touristes et les "bras cassés", j'ai vecu la meilleure période de ma vie avec des gars que j'aurai suivi en enfert, des "frères d'armes" .
Et lisez le livre du Général de Gaulle: "Vers l'armée de métier" (1938!)