Pourquoi la France renie les indigènes?
Posté : 17 mai, 00:45
Tiens, quelqu'un s'est demandé pourquoi la méchante armée française refuse de payer le solde de ses pauvres indigènes ? On vous laisse réfléchir trente secondes,
Il y a 4 ans, Bouchareb, un réalisateur marocain bien introduit chez le roi Mohamed 6, dit M6, imagine un film qui rendrait leur honneur aux indigènes, ces combattants d'Afrique du Nord qui ont contribué à libérer l'Afrique et la France des nazis. Il branche 4 acteurs français d'origine maghrébine (FOM), Zem, Debbouze, Bouajila et Naceri. Tous sont d'accord, et pour Jamel, c'est le rôle qui peut le sortir de la gaudriole foireuse. Le budget est fixé à 22M? mais rapidement, le tournage vire au cauchemar. On ne rentrera pas dans les détails, mais les techniciens pètent les plombs, Bouchareb ne maîtrise pas ses troupes, et la défonce n'arrange rien. Finalement, le budget sera réduit (à 14M?), et c'est Jamel qui donnera le coup de pouce final, en devenant coproducteur. Mais c'est surtout l'Algérie qui finira par allonger la sauce, tellement les investisseurs reculent devant le projet. Enfin, le film se fait, dans la douleur, et se boucle pour Cannes 2006.
Ensuite, promo classique dans Télibéramonde, critiques complaisantes et démagos, la litanie habituelle de la discrimination positive, l'hypocrisie médiatique (mon Dieu, les pauvres indigènes qui se sont sacrifiés pour ces salauds de Blancs)? Et Bouchareb, à Cannes, qui explique que maintenant c'est « au public et aux médias » de continuer le boulot?
D'abord, un, merci de nous demander de faire de la propagande, deux, on renifle comme une commande en loucedé des autorités algériennes, qui donnent ainsi un coup de patte à la France, et trois, tous les acteurs de cette farce ont omis le chaînon manquant, qui explique pourquoi la France tortille autant du cul pour leur payer la solde complète d'ancien combattant.
Tout simplement parce qu'une partie de ces 230 000 indigènes, par exemple du côté algérien, ont été à l'origine de l'émancipation politique de leur pays. Personne n'ignore que les premiers mouvements indépendantistes ont eu lieu juste après 1945 (et la répression qui va avec). Quoi de plus normal ? Les indigènes ont combattu avec les Blancs, aux côtés des Blancs, à égalité avec les Blancs. Ils savent se battre, tenir un fusil, un mortier, servir une pièce d'artillerie, commander parfois, pour les sous-offs. Ils ont buté du boche, ils ont buté l'oppresseur. Et ça, ça ne se retire pas, et ça donne des idées. L'idée qu'on peut retourner un fusil contre l'occupant, le colon, le Français. Résultat des courses, moins de 10 ans plus tard, FLN, premières escarmouches, et la guerre d'Algérie. Ceux qui avaient appris à se battre et organisé les maquis viennent tout droit de ces troupes indigènes démobilisées. Maintenant, on comprend mieux pourquoi la France rechigne à filer du pognon à ceux? qui l'ont chassée d'une partie du Magrheb ! Pas question de filer du pognon aux cadres FLN, même si ceux-ci, de vrais révolutionnaires, ont été trahis par le pouvoir algérien, symbolisé par Boumediène et ses chars. Mais c'est une autre histoire.
Il y a 4 ans, Bouchareb, un réalisateur marocain bien introduit chez le roi Mohamed 6, dit M6, imagine un film qui rendrait leur honneur aux indigènes, ces combattants d'Afrique du Nord qui ont contribué à libérer l'Afrique et la France des nazis. Il branche 4 acteurs français d'origine maghrébine (FOM), Zem, Debbouze, Bouajila et Naceri. Tous sont d'accord, et pour Jamel, c'est le rôle qui peut le sortir de la gaudriole foireuse. Le budget est fixé à 22M? mais rapidement, le tournage vire au cauchemar. On ne rentrera pas dans les détails, mais les techniciens pètent les plombs, Bouchareb ne maîtrise pas ses troupes, et la défonce n'arrange rien. Finalement, le budget sera réduit (à 14M?), et c'est Jamel qui donnera le coup de pouce final, en devenant coproducteur. Mais c'est surtout l'Algérie qui finira par allonger la sauce, tellement les investisseurs reculent devant le projet. Enfin, le film se fait, dans la douleur, et se boucle pour Cannes 2006.
Ensuite, promo classique dans Télibéramonde, critiques complaisantes et démagos, la litanie habituelle de la discrimination positive, l'hypocrisie médiatique (mon Dieu, les pauvres indigènes qui se sont sacrifiés pour ces salauds de Blancs)? Et Bouchareb, à Cannes, qui explique que maintenant c'est « au public et aux médias » de continuer le boulot?
D'abord, un, merci de nous demander de faire de la propagande, deux, on renifle comme une commande en loucedé des autorités algériennes, qui donnent ainsi un coup de patte à la France, et trois, tous les acteurs de cette farce ont omis le chaînon manquant, qui explique pourquoi la France tortille autant du cul pour leur payer la solde complète d'ancien combattant.
Tout simplement parce qu'une partie de ces 230 000 indigènes, par exemple du côté algérien, ont été à l'origine de l'émancipation politique de leur pays. Personne n'ignore que les premiers mouvements indépendantistes ont eu lieu juste après 1945 (et la répression qui va avec). Quoi de plus normal ? Les indigènes ont combattu avec les Blancs, aux côtés des Blancs, à égalité avec les Blancs. Ils savent se battre, tenir un fusil, un mortier, servir une pièce d'artillerie, commander parfois, pour les sous-offs. Ils ont buté du boche, ils ont buté l'oppresseur. Et ça, ça ne se retire pas, et ça donne des idées. L'idée qu'on peut retourner un fusil contre l'occupant, le colon, le Français. Résultat des courses, moins de 10 ans plus tard, FLN, premières escarmouches, et la guerre d'Algérie. Ceux qui avaient appris à se battre et organisé les maquis viennent tout droit de ces troupes indigènes démobilisées. Maintenant, on comprend mieux pourquoi la France rechigne à filer du pognon à ceux? qui l'ont chassée d'une partie du Magrheb ! Pas question de filer du pognon aux cadres FLN, même si ceux-ci, de vrais révolutionnaires, ont été trahis par le pouvoir algérien, symbolisé par Boumediène et ses chars. Mais c'est une autre histoire.