Des Alsaciens dans la bataille de Normandie
Posté : 09 janv., 11:55
Près d’une cinquantaine d’incorporés de force auraient déserté en juillet 1944 en Normandie. Ceux qui les ont cachés à l’époque cherchent à les contacter. S’ils sont encore vivants.
Les 26 ou 27 juillet 1944, tout près de Coutances dans la Manche, trois Alsaciens, incorporés de force dans la Waffen SS, se réfugient dans la ferme de la Cirouerie tenue par Georges et Marie Collette, parents d’un garçon, Gérard, alors âgé de 12 ans.
Les déserteurs remettent leurs armes aux Normands afin qu’ils les dissimulent. Mais lors de la manipulation, un coup part. Soixante-huit ans plus tard, la balle se trouve toujours dans une cloison de la maison. Les trois Alsaciens seront remis quelque temps après aux Américains.
Gérard Collette cherche à contacter ces trois Alsaciens (s’ils sont encore vivants) ou leurs familles. Et ils ne sont pas les seuls. Nicole et Jean Bézard, couple installé à Saint-Aubin-sur-Mer, qui a créé en juillet dernier l’association « Solidarité Normandie aux incorporés de force Alsaciens et Mosellans » (Snifam), bataillent ferme depuis des années pour faire connaître à leurs compatriotes normands le triste destin des incorporés de force. C’est ce couple qui, pour ces avis de recherche, joue les intermédiaires entre les deux régions.
Autour de 900 Alsaciens et Mosellans auraient combattu lors du débarquement en Normandie et certains en ont profité pour déserter l’armée allemande. « En Normandie, la résistance était souvent silencieuse, discrète et anonyme. Beaucoup ont pris des risques, notamment pour accueillir ces incorporés de force. Malheureusement, peu de déserteurs se signalèrent une fois la paix revenue. Souvent, ils ne savaient pas où ils se trouvaient et l’auraient-ils su, il aurait été très imprudent d’avoir noté par écrit les noms et adresses des bienfaiteurs. Pour ces raisons, ils ne donnèrent pas de nouvelles aux personnes qui les aidèrent ».
Selon Jean Bézard, il y aurait eu une cinquantaine de désertions dont une trentaine sont avérées. Et, à l’image des Collette, d’autres familles normandes souhaitent aujourd’hui entrer en contact avec ceux qu’ils ont sauvés d’une mort presque certaine.
C’est le cas de la famille Duval, habitant dans la petite commune de Pont-Brocard dans la Manche, située à 15 km de Saint-Lô. Vers la mi-juillet, trois Alsaciens demandent à Georges Duval des vêtements civils afin de se débarrasser de leurs uniformes. « Andrée, la fille de Georges Duval aimerait tant avoir des nouvelles de ces trois jeunes français qui semblaient si malheureux », indique Jean Bézard.
Autres désertions, à Créances, commune limitrophe de Lessay dans la Manche. Maurice Laroze a joué les guides pour des Alsaciens qui voulaient rejoindre les Américains. Il leur faisait franchir de nuit, à marée basse, l’estuaire du petit fleuve côtier L’Ay. Ce fut notamment le cas d’un instituteur alsacien.
Ces désertions eurent lieu avant le 25 juillet 1944, date de l’opération « Cobra », jour où la Panzer lehr division est pulvérisée près de La-Chapelle-en-Juger par un terrible bombardement allié. Durant ces événements, là encore, des incorporés de force vont quitter les rangs allemands.
C’est le cas de deux hommes membres d’une unité de la division Das Reich qui, arrivés à la ferme de la Malherbière à Courcy, vont se cacher dans la cuve à cidre située sous le pressoir à pommes. « Ont-ils réussi. Que sont-ils devenus ? Nous aimerions les retrouver, eux ou leurs familles », souligne Jean Bézard.
Renseignements auprès de Nicole et Jean Bézard à aubertn@wanadoo.fr
Un article publié dans les Dernières Nouvelles d'Alsace le 6 janvier 2013 : http://colmar.dna.fr//?Normands-cherchent-incorpores-de
Les 26 ou 27 juillet 1944, tout près de Coutances dans la Manche, trois Alsaciens, incorporés de force dans la Waffen SS, se réfugient dans la ferme de la Cirouerie tenue par Georges et Marie Collette, parents d’un garçon, Gérard, alors âgé de 12 ans.
Les déserteurs remettent leurs armes aux Normands afin qu’ils les dissimulent. Mais lors de la manipulation, un coup part. Soixante-huit ans plus tard, la balle se trouve toujours dans une cloison de la maison. Les trois Alsaciens seront remis quelque temps après aux Américains.
Gérard Collette cherche à contacter ces trois Alsaciens (s’ils sont encore vivants) ou leurs familles. Et ils ne sont pas les seuls. Nicole et Jean Bézard, couple installé à Saint-Aubin-sur-Mer, qui a créé en juillet dernier l’association « Solidarité Normandie aux incorporés de force Alsaciens et Mosellans » (Snifam), bataillent ferme depuis des années pour faire connaître à leurs compatriotes normands le triste destin des incorporés de force. C’est ce couple qui, pour ces avis de recherche, joue les intermédiaires entre les deux régions.
Autour de 900 Alsaciens et Mosellans auraient combattu lors du débarquement en Normandie et certains en ont profité pour déserter l’armée allemande. « En Normandie, la résistance était souvent silencieuse, discrète et anonyme. Beaucoup ont pris des risques, notamment pour accueillir ces incorporés de force. Malheureusement, peu de déserteurs se signalèrent une fois la paix revenue. Souvent, ils ne savaient pas où ils se trouvaient et l’auraient-ils su, il aurait été très imprudent d’avoir noté par écrit les noms et adresses des bienfaiteurs. Pour ces raisons, ils ne donnèrent pas de nouvelles aux personnes qui les aidèrent ».
Selon Jean Bézard, il y aurait eu une cinquantaine de désertions dont une trentaine sont avérées. Et, à l’image des Collette, d’autres familles normandes souhaitent aujourd’hui entrer en contact avec ceux qu’ils ont sauvés d’une mort presque certaine.
C’est le cas de la famille Duval, habitant dans la petite commune de Pont-Brocard dans la Manche, située à 15 km de Saint-Lô. Vers la mi-juillet, trois Alsaciens demandent à Georges Duval des vêtements civils afin de se débarrasser de leurs uniformes. « Andrée, la fille de Georges Duval aimerait tant avoir des nouvelles de ces trois jeunes français qui semblaient si malheureux », indique Jean Bézard.
Autres désertions, à Créances, commune limitrophe de Lessay dans la Manche. Maurice Laroze a joué les guides pour des Alsaciens qui voulaient rejoindre les Américains. Il leur faisait franchir de nuit, à marée basse, l’estuaire du petit fleuve côtier L’Ay. Ce fut notamment le cas d’un instituteur alsacien.
Ces désertions eurent lieu avant le 25 juillet 1944, date de l’opération « Cobra », jour où la Panzer lehr division est pulvérisée près de La-Chapelle-en-Juger par un terrible bombardement allié. Durant ces événements, là encore, des incorporés de force vont quitter les rangs allemands.
C’est le cas de deux hommes membres d’une unité de la division Das Reich qui, arrivés à la ferme de la Malherbière à Courcy, vont se cacher dans la cuve à cidre située sous le pressoir à pommes. « Ont-ils réussi. Que sont-ils devenus ? Nous aimerions les retrouver, eux ou leurs familles », souligne Jean Bézard.
Renseignements auprès de Nicole et Jean Bézard à aubertn@wanadoo.fr
Un article publié dans les Dernières Nouvelles d'Alsace le 6 janvier 2013 : http://colmar.dna.fr//?Normands-cherchent-incorpores-de