
Cette relique, c’est un canon antiaérien allemand de type 38. Il est resté pendant 69 ans sur les lieux même où il fut mis hors de combat. Vestige de la bataille, il porte les stigmates de la violence des combats qui se sont produits dans la vallée de la Dives à la fin du mois d’août 1944.
Resté pendant plus d’un demi-siècle dans une exploitation agricole, le canon a été perdu pendant la bataille. Il appartenait à un convoi qui fut détruit avant d’avoir pu traverser la Dives. Il porte des impacts en de multiples endroits qui reflètent bien la violence des combats qui se sont déroulés.
Consciente de l’intérêt historique mais aussi de l’attrait touristique que présente cette relique, la commune de Saint-Lambert-sur-Dives l’a acheté en 2012. Le village, de part le rôle important qu’il a tenu pendant la bataille, possède déjà plusieurs monuments évoquant les combats de 1944.
Le village doit d’ailleurs bientôt entreprendre de grands travaux d’aménagement. La mise en place du canon et l’organisation de l’espace qui l’accueillera sont inscrites dans le financement des travaux. Il va être installé dans le centre du village à quelques kilomètres de l’endroit où il a été mis hors de combat. Un panneau explicatif donnera au public une information historique et technique.
Restauration :
À ce jour, aucune relique des combats de 1944 n’est visible dans la commune. La mise en place de ce canon authentique a pour objectif de répondre à une attente du public. Une association a été créée ; pour collecter des fonds destinés à pour la remise en état du canon et son entretien.
L’arme étant restée de longues années exposée aux intempéries, une importante restauration à dû être entreprise afin d’assurer sa préservation et sa présentation au public. La première opération a été de la démilitariser. Des roues et des garde-boues manquant doivent être remis. Le canon doit encore être sablé et passé à l’antirouille. Enfin, une peinture camouflée, identique à celle d’origine, dont quelques traces sont encore visibles, sera appliquée. Il devrait être mis en place avant la fin du premier trimestre 2014.
Contexte historique :
« Apres deux mois et demi de combats engagés lors du débarquement le 6 juin sur les côtes normandes, les troupes allemandes se retrouvent encerclées dans la poche de Falaise-Chambois », retrace Stéphane Jonot, directeur du Mémorial. « Prés de 100 000 Allemands appartenant à 12 divisions doivent livrer de violents combats pour échapper au piège que leur ont tendu les forces alliées. Au sud, les Américains et les Français. À l’ouest les Britanniques. Au nord les canadiens. Le 19 août, l’armée allemande s’élance dans un vaste mouvement visant à percer le dispositif allié et échapper ainsi a l’encerclement. Sous un déluge d’artillerie, harcelés par une myriade de chasseurs bombardiers, les Allemands se précipitent vers les ponts et le gué qui permettent de franchir l’obstacle naturel que représente la Dives.
Profitant du terrain, les alliés s’acharnent sur les goulots d’étranglement. Saint-Lambert-sur-Dives compte deux des trois points de passage disponibles pour les Allemands. L’artillerie, les chasseurs bombardiers et l’infanterie canadienne maintiennent une pression constante sur ces deux points.
Les canons aériens sont alors la seule arme dont disposent les allemands pour repousser l’aviation. Les allemands n’hésitent pas à utiliser la forte puissance de feu que constitue le tir automatique des canons de 20 mm. Une fois passé la Dives, les Allemands s’engagent dans le couloir de la mort, nom qu’ils ont eux-mêmes donné à ce passage de 5 km qui les mène au pied de la colline tenue par les Polonais. Grâce à des attaques concentriques provenant de l’intérieur de la poche, mais aussi de l’extérieur, les Allemands réussissent à ouvrir et maintenir deux brèches par lesquelles 50 000 d’entre eux vont réussir à s’exfiltrer jusqu’au midi du 21 août, heure à laquelle Canadiens et Polonais réussissent à se rejoindre sur la commune de Coudehard et à fermer définitivement la poche.
À ce moment les Allemands ont perdu environ 50 000 hommes dont 10 000 tués et 40 000 prisonniers, ainsi qu’une quantité considérable de matériel dont 187 chars et plus de 1000 canons dont un grand nombre de pièces de 20 mm ».
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