Discours du Premier Ministre canadien Stephen Harper
65ème anniversaire du débarquement en Normandie
Cimetière militaire américain de Colleville-sur-Mer – 6 juin 2009
Barack Obama, le Prince Charles, Gordon Brown, le Premier ministre canadien Stephen Harper et Nicolas Sarkozy au cimetière de Colleville-sur-Mer.
Photo : Official White House.
Stephen Harper : « Bonne après-midi,
Monsieur le président Sarkozy, notre hôte, Monsieur le premier ministre Brown, Son Altesse Royale le prince de Galles, Monsieur le président Obama, Messieurs les anciens combattants, camarades parlementaires, distingués invités, Mesdames et Messieurs.
Nous sommes en terrain sacré. Aujourd’hui, tout est calme, pacifique et serein, mais en ce même jour, il y a exactement soixante-cinq ans, ce front de mer de cinquante milles était le théâtre de la plus grande invasion de toute l’histoire de l’humanité.
Les troupes alliées de nos quatre grandes nations qui traversèrent la Manche pour lancer la libération de l’Europe et sauver la civilisation de l’horreur nazie n’avaient aucun doute sur leur mission ou leur devoir. Comme l’avait dit le capitaine Jack Fawcett du premier bataillon canadien du régiment écossais : « nous étions tellement déterminés à arriver sur la plage que même si les moteurs s’étaient arrêtés ou étaient tombés en panne, notre volonté pure aurait propulsé l’embarcation sur le rivage. »
La volonté indéfectible des soldats, la planification minutieuse de leurs commandants et l’appui inébranlable de leurs compatriotes ont entraîné ce jour-là la victoire et, dans les mois qui ont suivi, le triomphe ultime du bien sur le mal. C’était ainsi l’exploit le plus spectaculaire accompli par ce qu’on a appelé à juste titre la grande génération; les pères et les mères des leaders d’aujourd’hui, les pères et les mères de mon enfance.
Si cela été leur exploit le plus spectaculaire, il n’a pas été le seul. Pour avoir lutté contre l’oppression, le racisme et la cruauté en Europe, ils rentreraient au Canada bien résolus à bâtir une société plus juste, plus égalitaire et plus bienveillante que celle qu’ils avaient laissée derrière eux. Avec le même engagement, mais avec plus de patience, ils gagneraient aussi la guerre froide et vaincraient la tyrannie du communisme.
Alors que le nombre des représentants de cette grande génération diminue à vue d’oeil, nous nous demandons comment les honorer ? Comment les remercier vraiment ? Comme l’a appris chaque écolier canadien depuis le temps de notre présence en Flandres il y a près d’un siècle, il n’y a qu’une seule réponse : prendre le flambeau de leurs mains désormais hésitantes et le porter bien haut.
Notre propre monde nous rappelle constamment la criante nécessité de sauvegarder et de faire avancer la vision et les valeurs pour lesquelles s’est battue la génération de nos parents.
Et aujourd’hui, tout comme nous nous rappelons les vies des soldats canadiens, français, américains, britanniques et autres alliés qui reposent sous ces sables, nous pensons aussi et aux femmes et aux hommes courageux de notre alliance durable qui servent côte à côte en Afghanistan pour apporter la lumière et l’espoir à peuple qui n’a longtemps connu que la noirceur et le désespoir. Et nous nous rappelons aussi que notre paix et notre prospérité ont été assorties, non seulement d’un prix à payer, mais aussi de l’obligation de partager notre bonne fortune, notamment avec ceux et celles qui, encore aujourd’hui subissent violence, oppression et privations.
Prenons donc aujourd’hui la résolution, au nom de nos glorieux anciens combattants, au nom des jeunes pleins d’espoir pour un monde meilleur et plus sûr et au nom des âmes héroïques qui ont mis pied ici afin de libérer ces plages, de ne jamais oublier, de ne jamais renoncer et de ne jamais fléchir dans notre détermination à défendre la liberté, à promouvoir la démocratie et à chercher la justice pour tous les peuples. »
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