Death of American photographer John Morris

Le photographe de guerre John G. Morris dans un trou de combat pendant la bataille de Normandie.
Photo : Ned Buddy

30 juillet 2017 : Décès du photographe américain John G. Morris, vétéran de la bataille de Normandie
Source : AFP

Le photographe américain John G. Morris est décédé vendredi à Paris à l’âge de 100 ans a indiqué, sur son site, l’agence Magnum, dont il a été le principal responsable durant de longues années.

Connu principalement pour ses qualités d’éditeur photo, le natif du New Jersey a notamment édité les photos exclusives de son ami Robert Capa prises lors du débarquement de Normandie, le 6 juin 1944, et publiées quelques jours plus tard dans le magazine américain Life.

Muni d’un appareil photo emprunté au bureau, il décide de partir pour la France. Pendant un mois, il va suivre la progression des troupes américaines, en Normandie, puis en Bretagne, accompagnant les photographes de Life Bob Capa, Robert Landry, Frank Scherschel…  Il y rencontre des populations qui accueillent les Américains à bras ouverts mais découvre aussi une armée allemande en déroute. Ses mémoires sont publiées dans le livre “Quelque part en France – L’été 1944“.

En 1953, il a rejoint Magnum, co-fondée en 1947 par Robert Capa, pour en devenir le principal responsable opérationnel, chargé notamment de choisir les destinations où envoyer les photographes de l’agence.

“John Morris a joué un rôle très important durant les premières années de Magnum”, a écrit le directeur général de l’agence, David Kogan, dans un communiqué publié vendredi sur le site de Magnum.

Après avoir quitté cette agence au début des années 1960, il a également travaillé pour les quotidiens américains Washington Post et New York Times.

Il fut en particulier à l’origine de la publication, en Une du New York Times, de la photo d’un policier vietnamien de Saïgon (aujourd’hui Ho Chi Minh-Ville) exécutant à bout portant un homme suspecté de collaborer avec le Vietcong, malgré les réticences d’une partie de la rédaction.

Il obtint également la publication, toujours en Une du quotidien new-yorkais, du cliché d’une jeune fille vietnamienne courant nue sur une route après un bombardement américain au napalm.

Les deux photos sont devenues des symboles de la violence du conflit vietnamien et ont valu chacune à leurs auteurs le prestigieux prix Pulitzer.

“Une légende a disparu”, a twitté l’association World Press Photo, qui organise chaque année un concours de photographie de presse.

“Je suis attristé d’apprendre la mort de John G. Morris. C’était un grand éditeur photo et un ami cher. Il a marqué le photojournalisme”, a réagi dans un tweet Jean-François Leroy, cofondateur du festival de photojournalisme de Perpignan Visa pour l’image.

La ministre française de la Culture, Françoise Nyssen, a elle aussi exprimé son “émotion”, saluant dans un tweet “une légende de l’image et du journalisme, grand témoin du XXe siècle”.

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