70ème anniversaire de la libération de la Corse

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Marc Laurenceau
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70ème anniversaire de la libération de la Corse

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Photo prise en 1943 montrant des équipements militaires américains à Porto-Vecchio

Premier territoire métropolitain français libéré, dès octobre 1943, la Corse commémore pendant un mois, à partir de lundi, le 70è anniversaire de l'insurrection et des combats qui permirent à la Résistance insulaire appuyée par les Forces françaises libres (FFL) de se dégager du joug fasciste et nazi.

Le point d'orgue des commémorations devrait être, début octobre, la première visite officielle du président François Hollande dans l'île.
Ce déplacement n'a pas été encore annoncé par l'Elysée. Mais le chef de l'Etat est notamment attendu à Bastia où fut officiellement proclamée le 5 octobre 1943 la libération de la Corse.
Episode peu connu de la Seconde Guerre mondiale, c'est en effet neuf mois avant l'opération Overlord, le débarquement de Normandie du 6 juin 1944, que la Corse mit fin à l'occupation italienne et allemande.
Mystérieusement jamais mentionné depuis lors dans les manuels scolaires, cet épisode, qui fit quelque 2.000 morts, dont 172 patriotes corses et 87 militaires français de l'Armée d'Afrique, commence enfin à y apparaître, sous l'impulsion du député UMP de Haute-Corse, Sauveur Gandolfi-Scheit.

"La Corse a la fortune et l'honneur d'être le premier morceau libéré de la France", avait proclamé le général Charles de Gaulle, le 8 octobre à Ajaccio.
Une stèle rappelant ce discours du chef de la France libre sera dévoilée lundi 9 septembre sur la place du Diamant, également appelée Charles de Gaulle, au coeur de la Cité impériale, en présence du ministre délégué aux Anciens combattants, Kader Arif.

M. Arif assistera aussi au vernissage, à la Collectivité territoriale de Corse, d'une exposition itinérante sur la Libération, puis, à l'hôtel de ville, d'une autre sur les combats de septembre-octobre 1943 présentée par la fondation Charles de Gaulle.
La Libération, qui sera célébrée dans de nombreux villages et sites où se déroulèrent des combats et où furent exécutés des maquisards, fut le fruit, après l'appel à l'insurrection lancé dès le 8 septembre 1943, de l'action combinée de la Résistance locale, essentiellement communiste, et des FFL.
La capitulation, ce jour-là, de l'Italie, qui entretenait une force de 80.000 hommes dans l'île, avait servi de déclencheur au soulèvement, contre l'avis de de Gaulle qui jugeait celui-ci prématuré, craignant notamment qu'il ne laisse trop le champ libre aux communistes.

Dès le 9 septembre, la mairie d'Ajaccio est occupée par le Front national, principal mouvement de Résistance dirigé par les communistes. Sartène tombe le 10.
A Alger, le général Henri Giraud, rival de de Gaulle appuyé par les Américains, décide de soutenir l'insurrection. Il fait débarquer à Ajaccio les commandos du Bataillon de Choc à bord du sous-marin Casabianca, puis quelque 6.000 tirailleurs, spahis et tabors marocains de l'Armée d'Afrique pour appuyer plusieurs milliers de Corses en armes.
Les divisions blindées allemandes qui cherchent à gagner Bastia pour quitter l'île sont durement accrochées par la Résistance, notamment en Alta Rocca, dans le sud, où des dizaines d'hommes tombent les armes à la main près du village de Levie, et dans la plaine orientale.

A Bastia même, les Allemands se battent contre des troupes italiennes passées dans le camp allié.
Des combats décisifs se déroulent aux portes de la ville, notamment au col de Teghime où les goumiers marocains, qui se sont déjà illustrés en Italie, font subir de lourdes pertes aux Allemands.
Les dégâts sont considérables, provoqués notamment par les bombardements à très haute altitude de l'aviation américaine qui font des centaines de tués dans la population civile bastiaise.
Le 5 octobre, de Gaulle arrive à Ajaccio, puis se rend à Bastia le 7.
"Les évènements de Corse deviennent une des causes de conflit entre les deux chefs de la France libre", selon l'historien Jean-Marie Arrighi.
Il souligne dans son "Histoire de la Corse et des Corses" que de Gaulle évince Giraud, "estimant qu'il a laissé le champ libre aux communistes" et redoutant que cela ne se reproduise en métropole. De fait, dès la Libération, le Front national s'imposera dans des centaines de communes.

Mais la Corse libérée deviendra surtout un porte-avions pour les Alliés leur permettant grâce à ses dizaines de terrains de la côte orientale d'aller bombarder l'Allemagne en vue de la victoire finale.
C'est de Borgo, au sud de Bastia, que décollera, le 31 juillet 1944, pour son dernier vol avant de s'abîmer en Méditerranée à bord de son P38 Lightning n°223, Antoine de Saint-Exupéry, poète et officier des Forces aériennes françaises libres.

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Marc Laurenceau
Webmaster du site DDay-Overlord et du forum
Auteur du livre Jour J Heure par Heure

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