Le site de la batterie de Querqueville est un ancien fort français réaménagé par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est désormais à vendre…
5 octobre 2016 : La batterie Yorck de Querqueville en Normandie est à vendre.
Auteur : Marc Laurenceau
Propriété de l’Armée française jusqu’au début des années 2010, le site de la batterie de Querqueville dans le Cotentin est à vendre pour la somme de 275 000 Euros hors frais d’acquisition. Egalement connu sous le nom de batterie d’Amfreville, ce site abrite de nombreux vestiges de la Seconde Guerre mondiale. Il est désormais possible d’acquérir une partie du fameux Mur de l’Atlantique !
Les passionnés de « bunkerarchéologie » et de belles vues sur mer vont être séduits par cette annonce : l’actuel propriétaire du site de la batterie de Querqueville, baptisée « Yorck », met en vente son terrain. Plusieurs constructions, témoins de plus de cent ans d’histoire militaire, sont encore présentes et font face à la mer, à quelques kilomètres seulement de Cherbourg.
Le site, d’une surface totale de 1,6252 hectares, est vendu avec plusieurs vestiges encore sur place, laissés par les militaires au fil des années et des périodes d’occupation. D’après le propriétaire, certaines constructions datant de la Seconde Guerre mondiale ont été recouvertes de terre directement à la fin des combats de la libération, et seraient toujours sur place. Les anciennes tranchées allemandes sont toujours visibles à travers les buissons et les arbustes qui ont poussé depuis le dernier entretien du site.
Historique de la batterie Yorck
A l’origine, la batterie d’Amfreville est une place forte d’artillerie française datant de 1898 qui s’inscrit dans la défense du port de Cherbourg, dans le Cotentin. A compter de 1926, trois canons de 164 mm modèles 1893-96 sur affût sont installés : ces pièces ouvrent le feu le 18 juin 1940 sur les troupes allemandes situées dans la région de Martinvast, avant d’être détruites sur ordre le lendemain.
Les Allemands s’emparent de la batterie et réutilisent les installations françaises tout en les renforçant lors des travaux réalisés dans le cadre de la construction du Mur de l’Atlantique. Ils y installent quatre canons de marine datant de la Première Guerre mondiale, des Krupp 17 cm SK L/40 d’une portée maximale de 20 kilomètres.
Ces pièces sont abritées par des casemates type Regelbau M271 et les tirs sont commandés depuis un poste à deux étages situé à l’arrière des casemates, sur une position plus élevée. L’ensemble du site comprend de multiples abris, des soutes à munitions ainsi que des positions de tir pour mortiers et mitrailleuses.
La batterie Yorck est opérationnelle fin juin lorsque les Alliés cherchent à s’emparer de Cherbourg et de son précieux port en eau profonde. Elle prend à partie les bâtiments de guerre américains qui croisent au large et qui ont reçu pour mission de bombarder les différentes batteries d’artillerie de la région.
Le 25 juin, un impressionnant duel d’artillerie s’engage pendant de longues heures entre la batterie Yorck, ses homologues du secteur de Cherbourg et les navires alliés. De part et d’autres, des tirs directs sont enregistrés mais sans causer de dégâts majeurs. Les bâtiments de guerre américains font route hors de portée des canons allemands vers quinze heures. Cet appui permet aux forces terrestres de s’approcher au plus près de Cherbourg et de ses points fortifiés : le 26 juin, le 2ème bataillon du 47ème régiment d’infanterie appartenant à la 9ème division d’infanterie américaine s’empare de la batterie Yorck.
Ci-dessous, en 1944, une casemate type Regelbau M271 abritant un canon de 170 mm de la batterie Yorck. Pour visualiser plus de photos du site pendant la Seconde Guerre mondiale, cliquez ici.
Les informations pratiques concernant la vente de cet espace historique, suffisamment rare pour être signalée, sont disponibles sur le site de l’agence immobilière anglaise Unique Property Agency.