Le char Tigre de Vimoutiers en 2013
4 août 2016 : Le char Tigre de Vimoutiers bientôt restauré
Source : France Bleu Normandie
Auteur : Philippe Thomas
Depuis quarante ans, le char allemand de Vimoutiers est exposé sur le bord de route. Rongé par la rouille, une association veut le restaurer. Pour cela, il a fallu relever le numéro de châssis du blindé pour en connaître son origine et sa date précise de fabrication.
L’opération est délicate. Personne n’est entré dans le char depuis des années. Bruno Galopin est restaurateur agréé monuments publics. Lui seul peut procéder à l’ouverture de la trappe. Le blindé est classé monument historique depuis le 2 décembre 1975. « C’est quand même dangereux, il y a des bouts de ferrailles saillants à l’intérieur »estime-t-il. Une disqueuse, puis un pied-de-biche sont nécessaires pour en venir à bout.
A l’intérieur, un numéro, celui du châssis. Indispensable pour connaître le numéro de l’unité allemande auquel il appartenait. « On hésite toujours entre trois bataillons. Il y avait trois bataillons de Tigres engagés en Normandie. J’espère enfin qu’on va pouvoir dire que c’est le 101, le 102 ou le 503″, explique Frédéric Normand, guide au Mémorial de Montormel et fin connaisseur de la Seconde Guerre mondiale.
Une fois ces informations récoltées, l’identification des pièces manquantes sera plus facile. Et la restauration pourra commencer, « pour qu’il soit refait à l’identique », s’enthousiasme Frédéric Normand. Les pièces d’origines, n’existent plus, et il manque une partie du moteur. L’intérieur du char est d’ailleurs presque vide.
Sept chars Tigre dans le monde
Pour cette association, remettre d’aplomb ce char revêt une importance toute particulière. « C’est un témoin technique et historique de ce qui s’est passé lors de différentes opérations dont la bataille de Normandie en 1944« , estime Olivier Robert, président de l’association pour la restauration du char. Il faut dire qu’il ne resterait que sept chars Tigre dans le monde, dont deux en France. L’autre se trouve au musée des blindés, à Saumur, dans le Maine-et-Loire.
L’histoire du blindé
Treize jours après le débarquement Allié, les Allemands s’engagent sur la côte de Gacé, à quelques encablures de Vimoutiers. « Il partait se réapprovisionner à Roiville et il est tombé en panne d’essence », raconte Olivier Rober. « Il a donc été abandonné par son équipage et sabordé […] pour éviter qu’il ne soit utilisé par les armées adverses », ajoute-t-il. Il a longtemps été abandonné dans un fossé, avant d’être exposé sur le bord de la route.