Frank Peregory – Medal of Honor – 29th Infantry Division
Frank Peregory, médaillé d’Honneur du Congrès
américain, tué au combat le 14 juin 1944.
Frank Peregory, né le 10 avril 1915 à Esmont en Virginie (USA), appartient à la compagnie K, 3e bataillon du 116e régiment d’infanterie, au sein de la 29e division d’infanterie américaine. Le 6 juin 1944, il débarque sur Omaha Beach avec son unité qui a très sévèrement souffert durant l’opération Overlord. En effet, près de 2500 soldats américains ont été mis hors de combat au cours de cette journée sanglante.
Au soir du 6 juin, la guerre est encore loin d’être terminée pour les hommes du 116e régiment de la 29e division d’infanterie, et ils sont chargés d’une mission très urgente : faire route en direction de Grandcamp pour renforcer les Rangers de la pointe du Hoc. En effet, ces derniers ont débarqué après 7 heures du matin le mardi 6 juin, et ont été chargés de détruire de redoutables canons allemands. Mais aucun renfort ne peut leur être envoyé par la mer, et ils sont désormais encerclés par les Allemands, ne contrôlant qu’une fine bande de terre s’enfonçant d’un petit kilomètre à l’intérieur des terres. Face à des contre-attaques incessantes, la petite centaine de Rangers survivants demande un soutien à la marine, qui effectue de nombreux tirs de barrage dans le secteur.
Selon les plans initialement prévus, les Rangers doivent progresser jusqu’à Osmanville, renforcés par les hommes venus d’Omaha, à savoir les soldats du 116e régiment de la 29e division d’infanterie appuyés par des chars Sherman. La jonction doit se faire le 6 juin. Mais, durement éprouvés par le débarquement sur Omaha, les renforts accèdent en soirée seulement à la périphérie ouest de Vierville-sur-Mer, à près de dix kilomètres de distance avec la pointe du Hoc. Dans la nuit du 6 au 7 juin, des patrouilles allemandes traversent les faibles lignes américaines et y sèment la confusion.
La progression des renforts du 116e régiment d’infanterie reprend le lendemain, mais la nature du terrain est propice à la défense, et les soldats allemands tirent bénéfice de cette opportunité, empêchant les troupes américaines de progresser rapidement et leur infligeant de lourdes pertes. Et ce n’est que deux jours plus tard, au matin du 8 juin 1944, que l’infanterie du 116e Régiment, appuyée par les chars Sherman, accède à la pointe du Hoc où les Allemands s’apprêtaient à donner le coup de grâce contre les 90 survivants, dont un grand nombre est blessé, sur 225 ayant débarqué devant la batterie allemande du Hoc le 6 juin.
Après avoir effectué la jonction avec les Rangers du Colonel Rudder, Frank Peregory et ses frères d’armes du 116e régiment d’infanterie prennent la direction des villages de Grandcamp et de Maisy, distants respectivement de trois et quatre kilomètres de la pointe du Hoc.
Le village de Grandcamp est situé sur une petite colline, et les Allemands ont profité de cette situation géographique pour installer des nids de mitrailleuses, des tranchées, des réseaux de barbelés et des petits bunkers, interdisant l’accès à la ville. Et en progressant sur le versant Est de la colline, les éléments avancés du 3e bataillon du 116e régiment sont stoppés net par le tir rasant d’une mitrailleuse lourde allemande, située dans un tobrouk (abri en béton armé avec ouverture circulaire pour offrir un tir à 360° avec une mitrailleuse) au sommet de la route à l’entrée Est de Grandcamp.
Immédiatement, les Américains demandent un appui de leur artillerie et des blindés qui se trouvent à proximité. Malgré ce soutien et les assauts répétés de la part des soldats du 116e régiment, la position allemande résiste et ses défenseurs interdisent l’accès au village.
De sa propre initiative, le Technical-Sergeant Frank Peregory progresse en direction du point fortifié allemand malgré des tirs nourris. Parvenu à proximité du sommet de la colline, il découvre l’entrée d’un réseau de tranchées qui mène au centre même du point d’appui, situé deux-cent mètres plus loin.
Sans hésiter une seule seconde, il entre dans la tranchée principale et progresse à l’intérieur tout en étant accroupis. Soudain, il rencontre un groupe de fantassins ennemis et sans perdre de temps il charge les Allemands à la baïonnette et en lançant des grenades. Huit soldats ennemis sont tués, trois se rendent.
Mais ce n’est pas encore terminé pour Frank Peregory, qui continue d’avancer dans le réseau de tranchées. Il force trente-deux soldats allemands supplémentaires, ainsi que les servants des mitrailleuses lourdes, à la reddition, permettant ainsi aux éléments du 3e bataillon de progresser et de sécuriser le secteur.
Au total, Frank Peregory obtient à lui seul la reddition de près de quarante soldats ennemis et grâce à son action il permet aux hommes de son unité de libérer le village de Grandcamp tout en récupérant les redoutables mitrailleuses allemandes.
Pour commémorer cette charge à la baïonnette et aux grenades, pour se souvenir de son courage sans limites ainsi que de sa lecture rapide et efficace de la situation, le Président des Etats-Unis d’Amérique, représenté par le Congrès, a remis au Technical Sergeant Frank Peregory la plus haute distinction militaire des USA, la célèbre Medal of Honor (médaille du Congrès), à titre posthume. En effet, Frank Peregory est tué six jours plus tard durant la défense de la commune de Couvains le 14 juin 1944. Il avait 29 ans.
Aujourd’hui, un petit jardin et une stèle ont été élevés à Grandcamp en mémoire du jeune soldat américain de la 29e division d’infanterie, à l’emplacement même où se trouvait l’une des mitrailleuses allemandes dans un tobrouk, qui est encore visible. La ville a fait nommer cet endroit : l’Espace Frank Peregory.
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