Le Mont-Saint-Michel (Manche)
Les villes de Normandie pendant les combats de 1944
Un soldat américain et un civil normand prennent la pose pour le photographe devant le Mont Saint Michel en 1944.
Photo : US National Archives
Libération : 1er août 1944
Unités engagées :
Historique :
Le Mont-Saint-Michel est atteint par les Allemands dès le 20 juin 1940. Ces derniers décident ensuite de restreindre l’habituel tourisme dont bénéficie le site, en raison de la sécurisation des zones côtières. Si la fameuse « Merveille » n’a pas de réel intérêt sur le plan tactique, il n’en est pas moins exploité par l’Occupant pour mettre en œuvre un radar d’acquisition, placé dans la flèche de l’abbaye. Servi quotidiennement par cinq transmetteurs, il est chargé de repérer les formations aériennes dans le secteur. Les habitants permanents sont regroupés dans la tour Gabriel et dans la « crypte des gros piliers ».
Beaucoup d’officiers allemands se réservent dans un premier temps le droit de visiter le mont : ils sont bientôt suivis par des centaines de milliers de soldats (325 000 au total), qui s’acquittent d’un droit d’entrée fixé à cinq francs. Un millier de Français sont autorisés, chaque année, à visiter le mont : ils sont contrôlés par une équipe de douaniers allemands qui s’installe en permanence sur le rocher.
Lorsque la porte de Bretagne est ouverte avec la libération d’Avranches et de Pontaubault le 31 juillet 1944, la 6th Armored Division prend la direction de Pontorson et bouscule les lignes défensives, improvisées à la hâte par des éléments épars de la 91. Infanterie-Division. Dans son sillage, la 83rd Infantry Division est chargée de réduire les résistances isolées. Ce même jour, les Allemands quittent la « Merveille » à compter de 10 heures et continuer de l’évacuer jusqu’en début de soirée.
Le 1er août, une Jeep de la 83rd Infantry Division, transportant trois correspondants de guerre, traverse la baie et aborde le mont vers 16 heures. A bord se trouvent Norman Clark, travaillant pour le London News Chronicle, James H. Wellard, (Chicago Sun-Times) et Cornelius Ryan (London Daily Telegraph) : trois curieux qui n’ont pas résisté à l’envie de découvrir ce magnifique site, épargné par la guerre. Ils sont accueillis par les acclamations des habitants, qui entonnent aussitôt la « Marseillaise » depuis les remparts.
Quelques jours plus tard, le 6 août, trois autres correspondants se rendent au Mont-Saint-Michel : le photographe Robert Capa, l’écrivain Ernest M. Hemingway et William Walton, correspondant pour Time Magazine. Hemingway, qui connaissait les lieux pour s’y être rendu avant la guerre, a conseillé ses camarades de s’assoir avec lui à la table du restaurant La Mère Poulard. Un autre acteur fameux de cette période, le général Patton, connaissait également l’îlot rocheux pour s’y être arrêté durant son voyage de noces en 1913.
Carte du Mont-Saint-Michel :
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