Relation film-Histoire

Il faut sauver le soldat Ryan – Saving Private Ryan

Le film « Saving Private Ryan » a, dans l’ensemble, assez bien respecté l’histoire du débarquement.

La première partie, celle du débarquement à Omaha Beach, ne comporte pas grand chose à relever, sauf ce qui va être évoqué ci-dessous :

– La mer, après le débarquement, n’était pas rouge de sang mais noire à cause des obus allemands qui s’enfonçaient dans la vase et la faisait remonter à la surface.

– Le lieu trouvé pour tourner la scène (en Irlande) ne ressemble pas aux plages du débarquement de Normandie.

– Le débarquement dans le film semble très court comparé à ce que les soldats américains ont enduré le 6 juin 1944 au matin. Certaines unités sont restées plus de 5 heures sur la plage sans pouvoir avancer d’un pouce.

– Les défenses de plage appelées « Asperges de Rommel », dont le but était d’endommager les coques des chalands de débarquement, sont placées à l’envers dans le film.

– Contrairement à une idée trop répandue et partagée à nouveau dans ce film, tous les chars américains amphibies n’ont pas coulé dans la Manche. Effectivement, certaines unités ont été très sévèrement touchées, mais pas moins de 58 chars ont atteint la plage dans les premières heures de l’assaut à Omaha Beach. Pour en savoir plus sur le sujet des blindés amphibies, cliquez ici.

La deuxième partie du film, qui représente dans sa grande majorité les combats de la Bataille de Normandie, délivre l’intrigue du film et elle s’inspire de l’environnement de ces 90 jours de combats pour les Américains dans le bocage normand. Ce qu’il faut relever, c’est qu’au début de la guerre, quatre frères, les frères Niland, réunis au sein d’une même unité, ont été tués quand le bateau sur lequel ils servaient a sombré durant une attaque japonaise dans le Pacifique. Cette perte pour la famille Niland provoqué une vive réaction de la part de l’opinion américaine et tous les frères qui servaient dans la même unité furent séparés pour éviter une pareille mésaventure. Le film « Saving Private Ryan » s’inspire donc de ce fait réel mais l’adapte. Pour en savoir plus sur les frères Niland, cliquez ici.

Ce film est le plus réaliste des longs-métrages sur le débarquement d’Omaha Beach. Les jeux de caméras, qui ont été utilisées sur l’épaule, donnent un effet de présence dans l’action très novateur que tous les films de guerre modernes reprennent (comme par exemple, le film « Pearl Harbor » de Michael Bay, 2001).

Le son est un élément fondamental du film. Pour aller jusqu’à la perfection, les sons des balles rentrant dans la chair ont été pris par des spécialistes qui tiraient à balles réelles sur des carcasses sans vie de bétail.

Les équipements portés par les acteurs de « Saving Private Ryan » sont authentiques. Le réalisateur Steven Spielberg voulait que ses comédiens ressentent le poids des armes, des sacs de combat et des chaussures d’époque pour que leurs mouvements soient les plus fidèles à ceux des soldats de la Seconde Guerre mondiale. Ce détail a son important dans la mesure où l’unité représentée par Tom Hanks et ses hommes est le corps de Rangers, une unité d’élite de l’armée américaine.

Représenter l’histoire dans les moindres détails : cette notion apparaît comme essentielle aux réalisateurs de films de guerre depuis la fin des années 1990. Il fut une époque trop proche de la guerre où les films devaient remémorer la victoire sans les douleurs et les sacrifices, et qui n’étaient finalement pas respectueux de l’Histoire en grande partie. A présent, les réalisateurs semblent rechercher la perfection, de manière la plus réaliste possible, tout en faisant attention à ne pas oublier ces douleurs et sacrifices. Notre besoin de se commémorer le passé et de se souvenir de faits de guerre comme ceux-ci passent par un niveau de détail élevé, à l’instar des films comme « Saving Private Ryan » ou « Band of Brothers« , souvent violents mais réalistes.

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Auteur : Marc Laurenceau – Reproduction soumise à l’autorisation de l’auteur – Contact Webmaster