Mission de déminage à Cauville-sur-Mer pour le groupe de plongeurs de la Marine nationale

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Marc Laurenceau
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Mission de déminage à Cauville-sur-Mer pour le groupe de plongeurs de la Marine nationale

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Le commandant des démineurs, Adrien Schaar (4e à g.), entouré d’officiers de gendarmerie et du sous-préfet, mardi dernier, lors d’une réunion préparatoire

Le groupe de plongeurs de la marine nationale basé à Cherbourg réalise ce matin une énième mission sur le littoral de la Manche, à Cauville-sur-Mer.

Ce matin à 8 heures, les habitants d’environ 200 maisons du centre bourg de Cauville-sur-Mer devront avoir quitté leur domicile, ou s’y être mis à l’abri, derrière des volets fermés et des fenêtres ouvertes. Un choix imposé pour les besoins d’un déminage, un de plus, sur le littoral de la côte d’Albâtre (notre édition du 10 juillet). Juste au pied du village proche du Havre, et des falaises sur lesquelles il est perché, un bloc de défense allemand de la Seconde Guerre mondiale, trouvé il y a plusieurs semaines, doit à son tour être neutralisé, éliminé, rayé de cette carte des dangereux vestiges de 39-45 qui n’ont de cesse de se redessiner au fil des découvertes, et pour longtemps encore.
Sous l’autorité du sous-préfet, installé à un poste de commandement dans une salle du village voisin d’Heuqueville, un hélicoptère et des gendarmes veilleront dans les airs, à terre et sur l’eau au respect d’un périmètre de sécurité de 1 000 m de rayon, qui devrait être levé à la mi-journée. Mais le travail le plus délicat incombera naturellement au Groupe de plongeurs démineurs (GPD) de la Manche, qui intervient dès lors que la munition en question est recouverte en permanence, ou à marée haute, par les eaux.

Des blocs de défense côtière sont régulièrement repérés sur le littoral haut-normand. Ils visaient, comme d’autres pièces, à empêcher un débarquement allié. « Les Allemands étaient bien organisés. Ils notaient tout ce qu’ils posaient », rappelle le commandant du groupe de la marine nationale basé à Cherbourg, le capitaine de corvette Adrien Schaar. Depuis qu’il a été trouvé par un promeneur, découvreur chevronné, le bloc de Cauville a été observé à plusieurs reprises par l’équipe. Sans doute dégagé par un gros épisode venteux du mois de juin, éloigné par les éléments de l’endroit où les occupants l’avaient posé, il repose en un lieu difficile d’accès, à 50 m d’un flanc crayeux et près d’une ancienne valleuse, désormais éboulée, qu’il devait protéger de l’ennemi. Il est d’une taille d’environ 1 m sur 80 cm et serait dépourvu du système d’amorçage censé en dépasser. Mais à l’intérieur se trouve certainement « au moins un obus de 155 mm », qui reste potentiellement dangereux pour les marins ou les promeneurs, précise le patron technique de l’opération de ce matin. La phase « neutralisation » devrait débuter vers 9 heures, après une préparation minutieuse. Après ouverture du bloc « à l’explosif mais en douceur », la charge sera détruite, vers 11 heures. « En limitant l’impact de l’explosion », insiste Adrien Schaar. Pour une mission sécurisée, « la meilleure protection, c’est la falaise. Elle constitue un formidable barrage pour limiter les éclats », répète-t-il.

Pour les six démineurs qui interviennent ce lundi (cinq sur la plage, dont un infirmier), une opération ne doit jamais apparaître comme une routine, mais celle-ci est somme toute assez banale. « Nous recevons un coup de fil tous les deux jours », raconte le commandant Schaar. Depuis le début de l’année, entre le Mont-Saint-Michel et la frontière belge, le groupe qui compte 35 personnels dont 25 plongeurs, a déjà œuvré autour de 500 à 600 engins explosifs et en a détruit 10 tonnes. Chaque année, ce sont 3 000 engins environ qui sont neutralisés sur les côtes françaises.

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Marc Laurenceau
Webmaster du site DDay-Overlord et du forum
Auteur du livre Jour J Heure par Heure

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