
La passerelle de Revin est l’une des 183 structures cédées aux collectivités après-Guerre.
L’opération sauvegarde paraît désespérée. Sans doute trop tard pour revenir en arrière. Gérard Lecornu, à la tête de l’association Port Winston Churchill, à Arromanches en Normandie, s’est fixé pour objectif de sauvegarder l’actuel pont Saint-Nicolas, bientôt remplacé par une structure flambant neuve, au-dessus de la Meuse, d’ici la fin de l’année. Car cette passerelle métallique, vétuste, a une histoire bien particulière : il s’agit d’une partie du port artificiel mis en place en Normandie en juin 1944 au moment du débarquement allié, envoyé à Revin, comme des dizaines d’autres partout en France, au début des années 1960. Plus qu’un simple pont, un témoin de l’Histoire du pays, que ce militant normand espère sauver, et ce à l’occasion cette année du 70ème anniversaire de l’événement. « C’est un patrimoine de plus en plus rare », explique Gérard Lecornu, pour qui « toute opération de mise en valeur est bonne à prendre ».
Financer son démantèlement
Problème, son projet n’a pas abouti. Les quelques courriers échangés il y a plusieurs mois entre l’association normande, d’un côté, et la mairie et le conseil général, maîtres d’ouvrage, de l’autre, n’ont pas donné de suite favorable. Trop coûteux, trop compliqué, c’est l’impasse.
Aujourd’hui, le sort du vieux pont paraît donc scellé. « Il part à la ferraille », confirme Alain Roy, maire de Revin. S’il reconnaît « l’importance historique » de l’ouvrage, il rappelle que l’appel d’offres est « arrêté depuis deux ans ». Même son de cloche au conseil général, où l’on n’a pas souvenir que la question ait donné lieu « à des débats acharnés », susceptibles de changer la donne.
C’est l’entreprise Bouygues qui se chargera du démantèlement du pont, une fois la nouvelle structure terminée, à la fin de l‘été. Direction « la ferraille » donc, sans doute un repreneur local, une fonderie par exemple. Selon Fabien Chiaramonte, responsable du chantier chez Bouygues, il s’agira d’une source de revenus négligeable, par rapport au « coût de l’évacuation » de la structure. À moins d’un coup de théâtre, l’histoire du pont se terminera donc là.
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