Témoignage de Louis Marti, 1er Régiment de marche du Tchad

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Marc Laurenceau
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Témoignage de Louis Marti, 1er Régiment de marche du Tchad

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Le 4 août 1944, il y a 69 ans, à la tête de sa section du 1er Régiment de marche du Tchad, Louis Marti débarquait en Normandie dans le sillage de la célèbre 2ème DB du général Leclerc. Commençait alors pour ce Biarrot un nouvel épisode glorieux d’une guerre qu’il avait commencé 4 ans plus tôt, en sabotant, en compagnie de quelques camarades également intrépides, des avions allemands stationnés à l’aéroport de Parme.

Lorsque la guerre éclate, Louis Marti, plombier zingueur de profession, n’a que 19 ans. Parce que la police le recherche à la suite du sabotage, il passe la ligne de démarcation et rejoint la zone libre à Pau où il reste quelques semaines dans l’espoir de trouver du travail.

Mais comme il n’y parvient pas - « le patron n’avait plus de matériel pour les chantiers » dit-il - Louis Marti s’engage à Clermont-Ferrand dans l’armée de Vichy et le 8e Régiment de Dragons. « Parce qu’à 19 ans, sans boulot, il fallait bien bouffer ».

Mais il refuse de signer le serment d’allégeance au Maréchal Pétain, ce qui lui vaut 20 jours de prison. Il s’extrait toutefois du guêpier vichyssois et rentre au début de 1943 à Biarritz - la France est désormais entièrement occupée - d’où il franchit la frontière espagnole avec l’objectif de rejoindre les Forces Françaises Libres du général de Gaulle. Et, comme plusieurs autres jeunes hommes du quartier Larrepunte à Biarritz, échapper ainsi aux recherches de la Gestapo.

Arrêté par la police de Franco, il est toutefois incarcéré pendant plusieurs mois au camp de concentration de Miranda de Ebro. Libéré en juin 1943, il passe au Maroc où il s’engage dans les Corps Francs d’Afrique qui seront bientôt intégrés dans l’infanterie du Général Leclerc au sein du 1er Régiment de marche du Tchad.

Une fois équipé de ses half-tracks, et entraîné, le régiment prend la route de l’Angleterre où il arrive en avril 1944. Dernière étape avant le débarquement en Normandie, à proximité de Sainte-Mère-Eglise.

Dans un ouvrage consacré à son père, Joseph Perceval, Compagnon de la Libération, André Perceval raconte en détail l’épopée du 1er Régiment de marche du Tchad, les campagnes de Normandie, des Vosges, d’Alsace et d’Allemagne. Et bien entendu la bataille de Paris.

Il cite les exploits du sergent transmetteur Louis Marti, parfois décrit par ses supérieurs comme un excellent soldat, mais un peu « indiscipliné », qui, paraît-il, fut le premier à entrer dans la cave de Rudolf Hess à Berchtesgaden… Où il se trouve lorsque survient l’armistice le 8 mai 1945.

Aujourd’hui, bientôt âgé de 92 ans, Louis Marti, dont la mémoire commence à lui jouer quelques tours, conserve toutefois des souvenirs inoubliables de cette période de sa vie. De la dureté des combats contre des troupes allemandes qui défendaient le terrain village par village.

Et de l’allégresse des populations lors de la libération de Paris, où sa compagnie a fait la haie d’honneur au général de Gaulle lors de sa descente des Champs-Élysées du 26 août 1944. Sur les 135 soldats qui débarquèrent en Normandie, 98 ont été tués ou blessés.

Titulaire de trois citations, Louis Marty a été décoré à huit reprises. Et notamment de la Légion d’honneur, de la Médaille militaire, de la Croix de guerre, de la Médaille de la France libre et de celle des Combattants volontaires de la Résistance.

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Marc Laurenceau
Webmaster du site DDay-Overlord et du forum
Auteur du livre Jour J Heure par Heure

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