…. by Desproges!
Gaulle (Charles DE), général et homme d'État français née à Lille (1890-1970).
Né dans une famille pauvre mais digne, noble mais propre, Charles de Gaulle fut élevé dans l’amour de la patrie, le respect du drapeau, la dévotion à Jeanne d’Arc et la foi en Dieu sans qui l’oiseau qui trille, le ruisseau qui chante et le cancer qui ronge n’existeraient pas.
Bon élève, bon camarade, Charles souffre dès l’enfance d’une timidité presque maladive, due sans doute à son aspect physique étonnant. A douze ans, il est déjà grand comme une planche à voile, avec de beaux yeux lourds d’épagneul déçu, un menton fuyant les mondanités sous une bouche d’une tristesse de Chopin surmontée d’un nez plus grand que mon interphone.
En 1913, an bal des Petits-Lillois, cet appendice nasal considérable fait forte impression sur la jeune et belle Yvonne de Taizon Nozémois qui avait ouï-dire que plus un homme avait le nez long, plus longue était son espérance de vie.
Elle l’épouse à Saint-Mauroy, c’est la joie, et la guerre de 14 peut commencer.
Charles brille au feu, à cause, diront les mauvaises langues, de son nez. Il n’en est rien. Le 20 mars 1917, à Verdun, l’épée au poing, il prend seul d’assaut un poste ennemi, faisant 14 prisonniers. Plus tard, dans ses mémoires, le chef de poste prussien, encore ébloui par ce fait d’armes, écrira : « Ach ! » Le lendemain 21 mars, c’est le printemps. Philippe Pétain, pas encore maréchal mais déjà con, décerne au colonel de Gaulle la médaille de bronze du lancer du javelot. Charles est décoré par Roche et Bobois. C’est la joie, et la guerre de 14 peut continuer.
Après l’armistice, comme tous les militaires quand ils n’ont personne à tuer, Charles s’emmerde. Fort de son expérience au front, et très inquiet de l’ampleur du réarmement métallique allemand, il met en garde ses supérieurs dans un livret intitulé Au fil de l’épée qui fera pouffer le général Gamelin, futur commandant en chef des Forces françaises de septembre 39 à juin 40, période au cours de laquelle il fit preuve d’une si considérable inefficacité stratégique qu’il n’a même pas sa photo dans le Larousse.
Le 16 juin 1940, à midi, il fait 27° à l’ombre à Paris. Écœuré, de Gaulle gagne l’Angleterre le 17.
Le 18 juin, d’un bureau climatisé de la BBC, il lance l’appel du même nom, au terme duquel il demande aux français de résister à la chaleur en allant batifoler dans les sous-bois jusqu’à ce que ça fraîchisse.
Le 6 juin 1944, enfin, le thermomètre n’affiche plus que 13° à six heures du matin. On peut faire du bateau au bord des plages normandes sans risquer l’insolation. Ce jour-là, on verra même des Américains (tous de grands enfants) se baigner tout habillés pour aller pêcher le pruneau de mer.
« Mets une laine », dit Yvonne de Gaulle à son mari, qui sort pour prendre le pouvoir sous la pluie. Les vivats surexcités de milliers de cons gelés, fébrilement occupés à retourner leur veste, l’accueillent sur les Champs-Élysées et renforcent en lui l’idée que les Français sont des veaux.
Écœuré pour la seconde fois, de Gaulle laisse bientôt ces bovidés s’entrebrouter sans lui. Le coeur lourd et la déroute sous le bras, il va vivre à la campagne. C’est lui qui rédigera, d’une plume étonnamment fine chez une cigogne de sa corpulence, des livres immenses auprès desquels les catalogues et les maupassanteries des roitelets d’aujourd’hui font figure de bouche-vitrine pour la gare Saint-lazare, départ banlieue.
Le 13 mai 1958, à midi, sur les marches du forum d’Alger, il fait 31° à l’ombre. Les chevaux et les militaires commencent à piaffer. « Seul de Gaulle peut nous tirer de là », s’écrie le roi kaki local, au bord de l’apoplexie insolationniste. Le 18, de Gaulle et les cocus sont au balcon. Immense et solitaire, face à la foule, les bras et les jambes écartés en signe de ventilateur, le général - mais vous ai-je seulement dit qu’il était général ? - lance son fameux : « Je vous hais, compris? »
La foule crie bravo, parce que c’est la foule, et qu’elle est malentendante, pour ne pas dire sourde, et malcomprenante, pour ne pas dire sotte. Par la suite, il fera de plus en plus chaud. « Cet homme nous a trahis », meuglera la foule.
A Paris, cependant, le fond de l’air est frais. « Mieux vaut un bon petit froid sec qu’un mauvaise petite pluie fine, mais, tout de même, mets ta laine », dit Yvonne de Gaulle à son mari qui sort ramasser le pouvoir sous la brise. Il le gardera plus de dix ans. Puis s’en ira mourir à petits pas forestiers et tombera sur la mousse à grand fracas de chêne abattu.
Depuis, nous n’avons plus de grand homme, mais des petits qui grenouillent et sautillent de droite et de gauche avec une sérénité dans l’incompétence qui force le respect.
Pierre Desproges
Charles De Gaulle...
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Re: Charles De Gaulle...
Aujourd'hui, 43ème anniversaire de sa mort: hommage et respect!
Ses obsèques: http://www.ina.fr/video/CAF97008693
Beaucoup de monde (politique) à Colombey aujourd'hui......il doit se retourner dans sa tombe!
Florence
Ses obsèques: http://www.ina.fr/video/CAF97008693
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Florence
Nous sommes conscients que ces Américains, là-bas vont à l'abattoir.
"Pauvres bougres" dit Frerking, incidemment à voie basse.....
J'ai moi aussi le sentiment de monter à l'échafaud.
Heinrich Severloh, WN62, Mémoires à Omaha beach
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Re: Charles De Gaulle...
Hommage à l'homme du 18 Juin...
Re: Charles De Gaulle...
Superbe hommage de Pierre Desproges, auquel je m'associe, au plus grand homme grand de l’Histoire de France dont le nom rappelle une époque où un petit village déjà si français résista longtemps à l’envahisseur porteur de faisceaux (en latin fascii).
De Jeanne d’Arc, Charles De Gaulle devait s’en souvenir comme la première femme commandant une armée française et qui bouta l’envahisseur hors de France, desservant ainsi le droit de vote en 1446, euh non, en 1946. Pétain ne verra dans la Pucelle que la lutte contre l’Anglais et un exemple à ne surtout pas émuler pour les filles et femmes de France dont la place était dans la cuisine à s’occuper de la Famille, seuls les hommes pouvant aller au Travail et servir la Patrie.
Emmanuel
De Jeanne d’Arc, Charles De Gaulle devait s’en souvenir comme la première femme commandant une armée française et qui bouta l’envahisseur hors de France, desservant ainsi le droit de vote en 1446, euh non, en 1946. Pétain ne verra dans la Pucelle que la lutte contre l’Anglais et un exemple à ne surtout pas émuler pour les filles et femmes de France dont la place était dans la cuisine à s’occuper de la Famille, seuls les hommes pouvant aller au Travail et servir la Patrie.
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Re: Charles De Gaulle...
Cet après-midi sur France 3 à 15h20: un dimanche en France "Le général de Gaulle à Colombey-les-deux églises".
Il y a 43 ans, le 9 novembre 1970, le général de Gaulle s’effondrait dans son salon.
« Un dimanche en France » revient sur la vie de ce grand homme, chez lui, dans l’intimité de la Boisserie, de ce village de Colombey-les-Deux-Eglises qu’il avait découvert en 1934. Il y résida pendant sa traversée du désert et après son départ de l’Elysée. Un endroit où il vécut entouré des siens jusqu’à la fin de sa vie.
A travers de nombreux reportages, des témoignages d’intimes et inédits, des souvenirs de témoins, des propos d’experts et d’historiens, le temps d’une émission de 90 minutes, Laurent Boyer et ses experts reviennent sur la vie privé de l’homme d’Etat et évoquent sa mémoire…
Invité : Monsieur Yves de Gaulle, petit-fils du général de Gaulle
Pour info, Elisabeth (de Gaulle) de Boissieu, 2ème fille du général est décédée en avril dernier. Elle repose à Colombey aux côtés de son mari le général de Boissieu et de ses parents.
http://www.lemonde.fr/politique/article ... 23448.html
Il y a 43 ans, le 9 novembre 1970, le général de Gaulle s’effondrait dans son salon.
« Un dimanche en France » revient sur la vie de ce grand homme, chez lui, dans l’intimité de la Boisserie, de ce village de Colombey-les-Deux-Eglises qu’il avait découvert en 1934. Il y résida pendant sa traversée du désert et après son départ de l’Elysée. Un endroit où il vécut entouré des siens jusqu’à la fin de sa vie.
A travers de nombreux reportages, des témoignages d’intimes et inédits, des souvenirs de témoins, des propos d’experts et d’historiens, le temps d’une émission de 90 minutes, Laurent Boyer et ses experts reviennent sur la vie privé de l’homme d’Etat et évoquent sa mémoire…
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Pour info, Elisabeth (de Gaulle) de Boissieu, 2ème fille du général est décédée en avril dernier. Elle repose à Colombey aux côtés de son mari le général de Boissieu et de ses parents.
http://www.lemonde.fr/politique/article ... 23448.html
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