Françoise Contreau rencontre son père américain Robert Garcia aux Etats-Unis

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Marc Laurenceau
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Françoise Contreau rencontre son père américain Robert Garcia aux Etats-Unis

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Fruit d'un amour éphémère entre une Française et un soldat américain reparti en 1944, Françoise Contreau a serré la main de son père centenaire pour la première fois mercredi à Los Angeles.

De son père, Françoise Contreau ne connaissait que le nom et le visage, tiré d'une photo jaunie où il pose en uniforme de G.I juste après le débarquement Allié en 1944. Mais 68 ans plus tard, cette Bretonne a enfin pu rencontrer son père américain aujourd'hui centenaire qui vit à Los Angeles. «J'ai aujourd'hui comblé un vide», a confié Françoise Contreau à la presse locale française, à la suite des retrouvailles organisées mercredi dans la maison de retraite du vieil homme. «J'ai pu tenir la main de mon papa... Jamais je n'aurais imaginé cela possible un jour».
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la mère de Françoise travaille dans un hôtel-restaurant de Cherbourg. Elle y fait la rencontre de Robert Garcia, un jeune sergent américain arrivé en Normandie peu après le débarquement des Alliés le 6 juin 1944. Elle tombe enceinte en janvier 1945. Mais dans les mois qui suivent, le G.I. reçoit l'ordre de lever le camp sans en informer personne pour des raisons opérationnelles. Depuis les Etats-Unis, Robert Garcia ne coupe pas les ponts avec sa compagne et son enfant. Pendant dix ans, il enverra plusieurs colis en France par l'intermédiaire de sa soeur. Peu arriveront à destination. Mais Françoise Contreau en conservera tout de même une photo et une lettre, avec une adresse au dos.
«On s'est mis tous les deux à pleurer»

Ces retrouvailles sont le fruit de l'obstination de son compagnon Yves Gales. Frappé par cette histoire, il entame près de trois ans de recherches et passe des milliers d'heures sur Internet. A partir de l'adresse laissée au dos de l'enveloppe qu'elle a conservée, ce passionné de d'histoire épluche les rubriques nécrologiques d'Albuquerque, cette ville du Nouveau-Mexique où Robert Garcia aurait pu se trouver. Yves Gales devra faire le tri parmi des milliers d'homonymes du père de sa compagne. Puis il finit par tomber sur l'avis d'obsèques de ses parents. En décembre dernier, il envoie une lettre à l'une de ses cousines... Et reçoit une réponse un mois plus tard. A sa grande surprise, il apprend que Robert Garcia est toujours vivant, et habite à Los Angeles. «Le 21 janvier 2014 est devenu un jour mémorable pour moi, raconte Françoise Contreau à Paris Match . Quand mon mari a lu la lettre, on s'est mis tous les deux à pleurer. C'était un miracle.»
Le couple prend ses billets pour Los Angeles, avec les quatre enfants de Françoise Contreau. La rencontre a eu lieu mercredi, à la maison de retraite du vétéran dans la banlieue de Los Angeles. Dans un premier temps, les retrouvailles ont été tendues. Robert Garcia, qui s'est marié dans les années 50, n'avait jamais dit à sa femme aujourd'hui décédée qu'il avait laissé une Française enceinte en France. Or, il s'avère que Françoise Contreau est sa seule enfant. Sa tutrice, qui n'est autre que sa nièce du côté de sa femme, lui a demandé de nier la filiation. Mais après une heure de discussions, le vétéran a fini par aller chercher un album de photo dans sa chambre, et l'ambiance s'est détendue, a raconté la Bretonne à la presse locale. La tension a fait place à l'émotion, et Robert Garcia a pris la main de sa fille, plaisanté, joué quelques notes au piano et même tenté de dire quelques mots en français, a-t-elle détaillé. La famille repart lundi en France. Mais le rendez-vous est déjà pris pour décembre prochain, où la famille reviendra pour fêter son anniversaire.

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Source : Le Figaro
28/03/2014
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Marc Laurenceau
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325th GIR
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Re: Françoise Contreau rencontre son père américain Robert Garcia aux Etats-Unis

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Source : http://www.ouest-france.fr/histoire-fra ... re-2074159
Le 02 Avril 2014 par Flore GEFFROY

Histoire. Françoise a enfin rencontré son GI de père


C'est l'une de ces histoires d'amour de la guerre. Celle d'une enfant, Françoise, conçue en janvier 1945 à Cherbourg par une Française et un sergent américain.

Puis le GI était reparti. Sa trace s'était perdue. 69 ans plus tard, après de longues recherches, Françoise Contreau a rencontré son père près de Los Angeles.

Los Angeles. De notre correspondante

Sur la photo en noir et blanc de 1945, le sergent Garcia est grand, bronzé, mince, avec des cheveux frisés. 69 ans plus tard, l'homme, les cheveux blancs, est calé dans son fauteuil roulant. Mais c'est bien lui. Il a eu 100 ans en décembre.

Nous sommes dans une maison de retraite d'une banlieue d'Anaheim, aux portes de Los Angeles. Robert Garcia reçoit sa fille française qu'il n'a jamais connue. Elle est venue avec son compagnon et ses quatre enfants. Le vieil homme tend l'oreille, sourit beaucoup, prend la main de cette fille qu'il découvre, ne la lâche pas.
Fille prodigue

Il va chercher dans sa chambre un album photos de sa vie à lui qu'il feuillette avec cette fille prodigue et ses petits-enfants qui lui arrivent tout poussés. « Magnifique, ne cesse-t-il de répéter. Tu es magnifique. Quelle belle famille ! Tu ressembles tellement à ma sœur ! Et tu as mes yeux. »

Il évoque la Normandie, parle de chats, une passion qu'il partage avec Françoise. Il rit : « Ça fait longtemps que je n'ai pas parlé français ! ». Françoise rit à son tour, la prunelle humide, lui tient elle aussi la main. Elle croyait son père mort. Et voilà qu'elle le touche, le voit, le découvre, l'entend. « Toutes ces années, j'ai eu besoin de dire papa. Je peux le dire aujourd'hui. »
Trois ans de recherches

Que la route a été longue pour arriver à cette rencontre. Des milliers d'heures sur Internet et trois ans de recherches obstinées d'Yves, le compagnon de Françoise, pour retrouver ce GI.

L'histoire avait commencé à la fin de la Seconde Guerre. La mère de Françoise venait de perdre son mari. Elle travaillait dans un hôtel-restaurant de Cherbourg. Il était arrivé avec son bateau puis reparti sans avoir pu prévenir de son départ, consignes militaires obligent.

Il avait envoyé des colis. Mais, après les deux premiers, ceux-ci avaient été détournés et ne sont plus arrivés. Sa mère ne lui avait rien caché. Françoise a grandi avec le souvenir et le manque d'un père retourné au pays.
Et en décembre, une lettre

En décembre, Françoise a reçu, à Saint-Guénolé (Finistère), des nouvelles inespérées : une lettre du cousin Ernest, fils d'Aline, la sœur de son père. Il expliquait que son père était toujours vivant.

Trois mois plus tard, voilà Yves, Françoise et ses quatre enfants aux États-Unis, attablés avec Ernest et sa femme, qui échangent des anecdotes de famille. Françoise laisse courir ses doigts sur les vieux clichés étalés sur la table, morceaux de puzzle qui prennent sens au fur et à mesure. Il y a de l'émerveillement dans la voix de Françoise. « C'est fantastique ! Je fais partie de cette famille, c'est important », dit-elle entre rires et larmes.

Elle a apporté le seul cliché qu'elle possédait de son père. « Enfant, explique-t-elle, j'avais acheté une grosse loupe pour le regarder de très près. » Photo après photo, elle découvre son père et sa vie au fil des ans. « Je n'avais rien imaginé. Là, je me nourris. » Robert Garcia était représentant en vins et spiritueux. Il avait un magasin et livrait même Richard Nixon. Il paraît que le Président l'aurait aidé à acheter sa maison.
Reçue à la maison de retraite

Ernest n'a pas douté une seconde de cette cousine de France. « Pas besoin de test ADN. Je sais qu'elle est de notre famille. La ressemblance avec ma mère est frappante ! J'étais le seul de notre famille, avec mon oncle Bill et ma mère, à savoir qu'oncle Bob avait un enfant. Et puis cette photo qu'elle a, c'est bien lui. »

L'annonce de l'existence de Françoise dans la famille n'a pas forcément été aussi bien perçue. En recevant Françoise, Ernest est conscient qu'il a fâché beaucoup de monde, hostile à sa venue. Et du coup, la visite à la maison de retraite où vit le père de Françoise, qui n'a pas eu d'autres enfants, mais épousé une femme qui en avait, a été un temps incertaine.

Tout le monde est pourtant rassemblé dans cet équipement d'un quartier propre et bien entretenu. À deux rues de la maison où Robert vivait jusqu'à il y a trois ans. Une mauvaise glissade dans la salle de bains lui a valu de s'installer dans un endroit où il était plus simple de veiller sur lui.
« C'était magique »

« Toute ma vie, j'ai rêvé de ce moment où je retrouverais mon père. Et là, ça dépasse tout ! » Tour à tour en français, en espagnol, en anglais, le vieil homme échange quelques souvenirs quand sa mémoire ne défaille pas, croque un chocolat ou pianote quelques accords simples sur le piano de la salle.

Trois heures plus tard, il raccompagne Yves, Françoise et ses enfants à la porte, un sourire fatigué mais paisible sur le visage, en demandant à sa fille de venir lui dire au revoir quand elle partira des États-Unis.

Ernest et sa femme sont invités en France. Françoise et Yves continuent leur périple jusqu'au Nouveau-Mexique, à Albuquerque, berceau de la famille Garcia. Françoise a des étoiles dans les yeux : « C'était magique. »
Sous chaque croix blanche du cimetière Américain de Colleville-sur-Mer ( Normandie) , dort un morceau de Liberté.
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Campiana
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Françoise Contreau rencontre son père aux USA

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Hé bien! Bravo pour ces textes, merci à Marc et 325th GIR. FORUM DDay est toujours et pour l'avenir sur la bonne voie.
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Campiana
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Re: Françoise Contreau rencontre son père américain Robert Garcia

Message non lu par Campiana »

OUEST-FRANCE sur internet.
la-fille-du-gi-va-retrouver-son-pere-centenaire.jpg
Françoise, de Penmarc'h, a 68 ans. Elle n'a jamais connu son père. Elle savait juste son nom et que c'était un GI débarqué à Cherbourg en 1944...
L'histoire
Il est reparti aux USA avec son armée en 1945, sans avoir prévenu (ou pu prévenir), et sans laisser d'adresse. La mère de Françoise était enceinte. Il a envoyé des colis pendant quelques mois, puis elles ont déménagé et les personnes chargées de faire suivre les colis les ont gardés pour eux. Françoise, qui habite à Saint-Guénolé, n'a jamais vu son père et sa trace était perdue.
Il y a trois ans, Yves Galès devient le compagnon de Françoise. Et il se dit qu'il ne pouvait pas lui faire de plus beau cadeau que de retrouver la piste du sergent Garcia. Il a passé des milliers d'heures sur internet à éplucher des listes de noms fournies par les Mormons. Et il y a trois mois, il identifie un cousin du père de Françoise. Il lui écrit. Courant janvier, le cousin répond : le père de Françoise est vivant. Il a eu 100 ans fin décembre et n'a pas eu d'autre enfant.
Françoise et Yves vont partir aux USA
Quand la guerre arrive, la mère de Françoise vient de perdre son mari. Une amie lui offre du travail dans son hôtel-restaurant, à Cherbourg... « Ma mère a rencontré mon père, un sergent américain, lors de son débarquement en 1944 (après le Débarquement). J'ai été conçue en janvier 1945. L'armistice a eu lieu en mai 1945. En juin, son bateau a appareillé. Je ne l'ai donc jamais vu, et maman n'avait qu'une photo ! Maman me disait qu'il était grand, bronzé, mince, avec des cheveux frisés. Le pire, c'est qu'il ne lui a pas dit que son bateau appareillait. Mais je pense que c'était une consigne... Il y avait aussi la barrière de la langue. Au bout de 48 heures, maman, comme elle ne le voyait pas revenir, a envoyé mon frère et ma soeur à l'hôtel où résidaient les sous-lieutenants. Et là, on leur a dit que le bateau de Robert était reparti aux États-Unis. »
Après, il n'a pas écrit. Il avait chargé une de ses soeurs, Aline Garcia, d'envoyer des colis. « J'ai vécu toute ma vie sans père ! Mais j'ai toujours pensé à lui. Quand j'ai rencontré Yves, il y a trois ans, je lui raconte que mon père était un soldat américain. »
Yves s'est mis à chercher sur internet, passe par les Mormons, qui ont photographié, entre autres, tous les registres américains. « Des Robert Garcia, aux États-Unis, le recensement en donne 40 000 ! Des Garcia, j'en ai peut-être passé 100 000 en revue ! »
Parti d'une simple lettre
Yves s'explique : « Françoise a des copines aux États-Unis qui ont commencé à chercher. Elles ont écrit à l'ambassade pour savoir ce qu'il était devenu. Mais l'armée américaine ne donne aucun renseignement concernant les GI's. Ils disent que tout a brûlé ! »
Yves reprend : « J'ai commencé en partant d'une lettre que sa mère avait gardée, où il y avait l'adresse de son père aux États-Unis. Une lettre de la soeur de Robert, sur laquelle il y a une adresse. »
Le père de Françoise s'est marié et n'a pas eu d'enfant. Françoise appréhende : « Moi j'arrive avec quatre enfants, six petits-enfants et un arrière-petit-fils, qui est né le 25 janvier ! » Aujourd'hui, elle a une angoisse : « Je peux le perdre avant de l'avoir retrouvé ! »
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GERALD
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Re: Françoise Contreau rencontre son père américain Robert Garcia aux Etats-Unis

Message non lu par GERALD »

Félicitations! il faut de la ténacité pour retrouver le GI qui a aimé votre mère! combien d'enfants de la guerre n'ont pas eu votre chance, ça donne de l'espoir aux autres, merci de votre témoignage!
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