
A Saint-Charles-de-Percy en Basse-Normandie, deux plaques qui portent les noms de victimes d'un mitraillage le 8 juillet 1944 ont été dévoilées dans le cimetière, près du monument aux morts. Sur l'une d'elles, il y a le nom de Delbert Schmid, pilote américain dont l'avion avait été abattu le 3 juillet et qui avait rejoint un groupe de civils qui fuyaient la région de Caumont-l'Eventé.
Ce groupe a été mitraillé à l'entrée du bourg de Saint-Charles-de-Percy et il y a eu 21 victimes civiles dont les noms sont sur la deuxième plaque. Ce moment d'histoire locale a été découvert par Alain Wahrenberger. Il a établi des contacts avec la famille du pilote et a offert la plaque commémorative de ce dernier.
Des neveux et petits-neveux du pilote étaient présents mardi, et aussi les familles des 21 victimes civiles et les maires de leurs communes d'origine.
Jacques Desormeau, maire de Saint-Charles-de-Percy, a retracé le récit de civils grâce au témoignage très poignant de Mme Lechevalier, présente le 8 juillet 1944 : « Les drames tels que celui du 8 juillet, nous rappellent le lourd tribut payé par les populations civiles lors de la Bataille de Normandie. Les témoins et bien sûr les victimes de cette douloureuse période méritent notre respect. Fidèles à leur message, nous devons construire un monde de paix et de liberté. Nous sommes aussi à l'instant même en communion de pensée avec toute la famille Schmid et en particulier avec les trois soeurs de Delbert. Âgées de plus de 93 ans, elles attendent depuis longtemps qu'un hommage soit rendu à leur frère sur le lieu même où il est tombé ».
Cette cérémonie s'est terminée par un hommage religieux. De nombreuses personnes ont tenu à rencontrer les neveux de Delbert Schmid. Parmi elles, il y avait Guy Madelaine, jeune garçon en 1944, qui se souvient bien de lui avec émotion : « Je tirai de l'eau au puits quand j'ai vu venir un homme qui tenait une fourche à foin. Il est venu vers moi, m'a montré un carton sur lequel était inscrit : « Où sont les forces américaines ? » Par geste, je l'ai envoyé vers Caumont-l'Eventé et, finalement, je l'ai envoyé à la mort. Je m'en souviens bien. Il ne m'a pas demandé à ce que je le cache ».
Un article paru dans Ouest France le 21 septembre 2011 : http://www.ouest-france.fr/actu/actuLoc ... Locale.Htm