Le premier fossoyeur civil du D.Day

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Marc Laurenceau
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Le premier fossoyeur civil du D.Day

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Yves avait seize ans en 44 : il fut le premier fossoyeur du D.Day. Et certains enfants de vétérans frappent aujourd’hui à sa porte…

Il n’y a qu’à regarder par la fenêtre. La ferme du Vigilent est posée à deux pas de ce qui fut autrefois le premier cimetière du D.Day. Un bout de champ, près des marais de Carquebut, pas loin de Chef-du- Pont dans la manche, une pièce d’à peine cinq hectares où se posaient aux premiers jours de la libération des dizaines de planeurs. Yves avait seize ans, ce matin du 6 juin 1944. Il en a aujourd’hui quatre-vingt-trois et regarde par la fenêtre de sa cuisine dans la jolie ferme où il a passé sa vie le bout de champ tout à côté qui n’a pas beaucoup changé. Seule une haie a été rasée pour faire place à la route qui le borde et de l’autre côté, à toute vitesse, passent les autos et les camions qui filent à Cherbourg ou à Caen.

Yves De la Rue n’a rien oublié de ce bout de terre qui a changé sa vie. “Deux planeurs s’étaient écrasés là, en tuant aussi deux vaches ! Quand on les a enterrées, les soldats américains qui étaient là ont demandé à mon père si je pouvais aussi aider à enterrer leurs morts”. Les soldats enterrés dans les parachutes Et c’est ainsi qu’à seize ans, le jeune de la Rue se retrouve, à peine sorti de l’école, fossoyeur du D.Day.

A compter du 8 juin 1944, il va aider l’armée américaine à enterrer les GI’S tombés aux premiers jours des combats tout autour de Sainte- Mère-Eglise. Le premier cimetière “improvisé” de Carquebut comptera jusqu’à six mille sépultures dont, au tout début, 60 Allemands. “Un camion de l’armée faisait la tournée des villages pour ramasser les morts. Chaque soldat était enterré à même la terre, enveloppé dans un parachute.

Moi, j’étais chargé de découper un petit bout de toile de ce parachute pour y envelopper les affaires personnelles du soldat mort, un portefeuille, une médaille, une montre…” Il se souvient d’un moment particulièrement difficile, douloureux, quand il fallut enterrer deux soldats américains qui, deux jours plus tôt, lui avaient offert ses premiers chewing-gums de la libération. “Je les revois encore tous les deux, heureux d’avoir débarqué, contents de s’en être sortis. C’est là que j’ai mesuré à quel point la guerre était un sale truc”. Yves de la Rue l’avoue aujourd’hui, pudique presque réservé : “ces moments-là, ça vous poursuit toute votre vie”.

Un Indien dans sa vie

Il arrive de temps en temps que des enfants de vétérans viennent aujourd’hui frapper à sa porte, pour connaître précisément l’endroit où furent creusées les premières tombes de leurs parents. Ce fut le cas encore tout récemment : le fils d’un GI’S indien a fait le voyage depuis sa réserve lointaine pour rendre hommage à son père qu’il n’avait pourtant jamais connu, tué au combat après avoir été parachuté au-dessus de Sainte- Mère. L’homme, Chester Courville appartenait à la 82e Airborne et fut enterré à Carquebut le 27 juin 1944.

Son fils heureux d’avoir retrouvé celui qui a enterré les premiers morts du D.Day a offert à Yves De la Rue une belle couverture indienne, hommage de la nation à ses enfants disparus. De ce moment émouvant il reste aujourd’hui quelques photos et un très long reportage diffusé il y a quelques semaines dans la presse américaine : on y voit Hoagie, l’Indien retrouver Yves le Normand. Entre les deux, un champ transformé en cimetière et une très grande émotion.

Alain Fergent
Publié par B.H le 27/01/2012 dans La Manche Libre : http://www.lamanchelibre.fr/actualite-3 ... ndien.html
Marc Laurenceau
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Bonjour

le début de l'histoire
http://www.francehomestyle.com/stories/
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Photo d'archive prise en juin 1944 sur le champ de Carquebut : on voit les corps des soldats enveloppés dans leurs parachutes

Soixante sept ans après le D.Day, Le fils d'un vétéran américain d'origine amérindienne vient de retrouver l'homme qui a creusé la tombe de son père tombé en 1944 au dessus de Sainte Mère Eglise.

C'est une de ces histoires dont le 6 juin a le secret. Soixante sept ans après le débarquement des troupes alliées, il arrive encore quelque miracle qu'on n'imaginait même plus. C'est l'histoire émouvante d'Hoagie le fils d'un vétéran américain d'origine amérindienne qui vient de retrouver enfin l'homme qu'il recherchait depuis de nombreuses années : celui qui a creusé la tombe de son père qu'il n'a pas connu, mort aux combats au dessus de Sainte Mère Eglise. Le père d'Hoagie s'appelait Chester Courville et appartenait aux commandos de la 82ème Airborne, les alliés qui ont sauté sur Sainte Mère dans la nuit du 5 au 6 juin 1944.

Plus de 6000 tombes dans un bout de champ !

L'homme qui creusa la tombe du soldat s'appelle Yves de la Rue et fut, à l'époque il avait seize ans, le premier fossoyeur du D. Day. L'armée américaine l'avait enrôlé pour aider à cette pénible tâche.
Les retrouvailles entre Hoagie, l'amérindien américain et Yves le Normand ont eu lieu voilà quelques semaines au domicile de l'ancien fossoyeur du D. Day aujourd'hui âgé de quatre vingt trois ans. Sa ferme située à Carquebut ( Manche) est contigue au champ qui fut, aux premières heures de la libération, transformée en cimetière militaire. Et c'est précisément à cet endroit, ce bout de champ de cinq hectares aujourd'hui en bordure de nationale 13 que fut enterré le soldat Courville au milieu de six mille autres de ses compatriotes.
Le cimetière de Carquebut fut l'un des premiers du 6 juin avant qu'on ne transfère les corps à Saint Laurent sur Mer, près d'Omaha Beach. Yves de la Rue a pu raconter à son visiteur la manière dont les corps des soldats étaient ensevelis, enveloppés dans des toiles de parachute à même la terre.
La rencontre émouvante entre le normand et l'amérindien a donné lieu à un très long reportage dans la presse américaine. Le journal de la réserve indienne dont est issu l'ancien soldat américain y a consacré plusieurs pages. Avant de repartir aux Etats Unis, le fils du GI's a offert à Yves de la Rue une couverture tissée aux motifs traditionnels, hommage de la nation indienne a ses enfants disparus.
Marc Laurenceau
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