Opération Biting, 70 ans plus tard

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Marc Laurenceau
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Opération Biting, 70 ans plus tard

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Le 28 février 1942, il y a soixante-dix ans, un commando britannique composé de 119 parachutistes est largué au-dessus de la Poterie Cap d’Antifer avec pour objectif de s’emparer d’un radar allemand situé près du manoir de La Falaise, au-dessus de la Valleuse de Bruneval. L’opération est un succès. Un fait d’armes important et audacieux qui ne doit pas tomber dans l’oubli.
C’est à coup sûr l’avis des maires de la Poterie Cap d’Antifer et de Saint-Jouin-Bruneval, qui a des moments différents, ont décidé de commémorer cet anniversaire.
Une célébration qui fait remonter à la surface de lointaines querelles de clocher. « En 1942, les paras ont sauté sur la Poterie, certains ont atterri sur Bruneval, et tout le commando est reparti par bateau de la plage de Bruneval » souligne Alain Millet, un historien qui travaille depuis des années sur le sujet.

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Photo de la station radar "Würzburg"près de Bruneval, France, prise par le Squadron Leader A.E. Hill le 5 décembre 1941

Une dualité territoriale qui se matérialise cette année par une double célébration. Ce week-end, c’est donc la commune de la Poterie-Cap d’Antifer qui organise sa cérémonie sur l’argument simple qu’il coïncide à 48 heures près, au 70e anniversaire de l’attaque militaire. Malheureusement, hier, les sauts en parachute en partenariat avec des clubs locaux, prévus sur le site en début d’après-midi, ont été annulés en raison du temps brumeux et pluvieux. « Les avions ne pouvaient pas décoller d’Octeville. De plus, le site est impraticable à cause de la terre détrempée » regrettent les organisateurs.
Néanmoins, les visiteurs ont pu découvrir une exposition militaire du Victory Club de Normandy qui se tient à la salle des fêtes jusqu’à ce soir. Surtout, ce matin même, une plaque sera dévoilée sur la façade de la mairie de la Poterie-Cap d’Antifer en présence de nombreux élus et anciens combattants en mémoire de Hugh Mac Intyre, l’un des soldats britanniques mort lors de l’opération. La famille du parachutiste sera présente au village. En juin prochain, c’est dans la commune voisine, Saint-Jouin- Bruneval, que cet anniversaire sera marqué d’une pierre blanche.

Avec l’ouverture d’un musée à ciel ouvert dans la valleuse, mais aussi par un largage de parachutistes sur la zone. En juin, ce seront des militaires britanniques, du même régiment qui sauta sur le site, en pleine guerre et en pleine nuit en 1942, qui reconstitueront l’opération Biting « C’était un peu hors sujet d’attendre le mois de juin, » estime Gérard Paillette, le maire de la Poterie, « c’est en février que les soldats ont sauté, c’est en février que l’on doit commémorer. Le reste, au mois de juin, c’est du folklore. A la Poterie, nous lançons en quelque sorte les festivités ».
D’autant que le maire est aussi agriculteur, et qu’il garde un mauvais souvenir d’un largage de parachutistes sur son champ en mai 1972. « Mes récoltes ont été piétinées et la foule était un peu envahissante ». François Auber, le maire de Saint-Jouin, ne veut pas polémiquer. Mais tout de même. « Tous les dix ans, la commémoration, plus importante, a lieu en juin. Et cette année, c’est un vrai régiment britannique qui va sauter pour les 70 ans, ils reviennent à peine d’Afghanistan. » Juste à côté des champs cultivés.

Le week-end du 23 et du 24 juin prochains ne sera en sorte que le point d’orgue d’une nouvelle aventure, l’inauguration d’un mémorial, une sorte de fresque historique de 22 mètres de long, dans un environnement paysager, qui relatera de façon chronologique l’opération Biting. A la façon d’une tapisserie de Bayeux. « Nous nous sommes posé une question : comment 70 ans après, restituer aux jeunes générations un tel événement. Nous devions transmettre le flambeau. »
En faire aussi, à quelques kilomètres d’Etretat, un passage obligé entre les lieux de mémoire de Hollande et de Belgique et les plages du Débarquement de Basse-Normandie. Un musée à ciel ouvert, d’un coût de 150 000 € financé par la région, le département et des fonds européens. « Une somme assez colossale », estime Gérard Paillette, le maire de la Poterie.
Le Général de Gaulle en 1947, François Mitterrand et le prince Charles en 1982 ont tout de même fait le déplacement jusqu’au site. Et, qui sait, en juin prochain...

L’opération Biting est l’une des premières opérations combinées terre-air-mer. Un symbole aussi car pour la première fois, à l’heure d’une armée allemande toute puissante en Europe continentale, d’une guerre totale, les Anglais réussissent une opération commando en terre ennemie. Deux parachutistes anglais seront tués pendant l’opération ainsi que six soldats allemands.
Pour les alliés, il s’agit avant tout de s’emparer d’un radar allemand, de pouvoir mieux les brouiller par la suite. « Cela a permis en partie le succès du débarquement de juin 44 », assure Alain Millet.
L’opération est d’importance, menée dans le plus grand secret et avec le plus grand soin. Un millier de militaires travaille à sa réussite. Le commando s’entraîne sur une falaise anglaise « identique au cap de Bruneval ». Le commandement est placé sous les ordres du major Frost, qui s’illustrera à nouveau en 1944 à Arnhem.
Si en France, le coup d’éclat des militaires britannique est surtout connu des spécialistes, il a toujours revêtu une grande importance aux yeux des Anglais. « La compagnie du régiment qui sera là en juin porte toujours le nom de Bruneval » précise encore Alain Millet qui publie en mars un livre sur l’opération.

Un article d'Olivier Cassiau (avec Ph. L.) paru sur ParisNormandie.fr : http://www.paris-normandie.fr/article/s ... e-normande
Marc Laurenceau
Webmaster du site DDay-Overlord et du forum
Auteur du livre Jour J Heure par Heure

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