
Une nouvelle destination touristique qui réunit le Bessin dans le Calvados et le secteur Sainte-Mère-Eglise-Carentan dans la Manche. Cet espace, selon ses promoteurs, réunit 85 % des 4,5 millions de visiteurs annuels de l’Espace de la Bataille de Normandie. Les offices de tourisme de Bayeux-Bessin, Bessin-Seulles et Mer (Courseulles-sur-Mer), Isigny-Grandcamp-Intercom, Omaha Beach, Marais de Carentan et Sainte-Mère-Église sont les partenaires du projet. Parmi leurs premières actions concrète : la communication sur les réseaux sociaux et l’organisation du D-Day Festival autour du 6 juin.
Au-delà, ce nouvel espace veut aussi mener une réflexion sur l’après 70e anniversaire du Débarquement.

Qui dans le Secteur mythique des plages du Débarquement ?
La nouvelle « destination touristique » lancée hier à Bayeux est le fruit d'une réflexion de trois ans menée par six offices de tourisme intercommunaux de la Manche et du Calvados : Bayeux-Bessin, Bessin-Seulles et Mer (Courseulles-sur-Mer), Isigny-Grandcamp-Intercom, Omaha Beach, Marais de Carentan et Sainte-Mère-Église. « Une démarche menée en s'affranchissant des frontières administratives habituelles, note Loïc Jamin, président de l'office de tourisme Bayeux-Bessin. Frontières auxquelles la clientèle étrangère ne prête aucune attention ».
Résultat, ce Secteur mythique compte quatre des cinq plages du Débarquement : Utah, Omaha, Gold, Juno. Sword n'en fait pas partie. « Nous sommes au début d'une démarche, rassure Loïc Jamin. Le périmètre peut être amené à évoluer ».
Pourquoi un Secteur mythique ?
Les promoteurs de cette nouvelle destination ont travaillé en« partant du terrain ». Ils soulignent notamment que « la fréquentation touristique tend à se concentrer sur un secteur allant d'Utah Beach à Courseulles-sur-Mer. S'y concentrent désormais 85 % des 4,5 millions de visites annuelles sur l'ensemble de l'Espace historique de la Bataille de Normandie. Les excursionnistes qui proposent des visites organisées des plages du Débarquement n'inscrivent pour la plupart à leurs programmes que des sites issus de ce secteur ».
Conséquence, il« faut profiter de cette concentration naturelle et construire des outils de développement qui permettent de remplir les lits touristiques de notre secteur ». De la communication sur les réseaux sociaux et l'organisation du DDay Festival autour du 6juin font partie des premières actions concrètes.
Et après le 70e anniversaire...
« La filière du tourisme de mémoire en Normandie n'est peut-être pas assez organisée » (Loïc Jamin, président de l'office de tourisme Bayeux-Bessin). « L'Espace de la Bataille de Normandie a tendance à s'essouffler » (Gérard Legout, vice président de l'office de tourisme Bessin-Seulles et Mer, ancien directeur du musée d'Arromanches).
Le lancement d'hier soir a été l'occasion de poser des questions sur l'après 70e anniversaire. Avec le sentiment pour les acteurs du Secteur mythique d'être des précurseurs. « Il fallait bien commencer, lance Loïc Jamin. Les autres secteurs concernés par la thématique Bataille de Normandie doivent s'y mettre ».
Des arrière-pensées politiques ?
La démarche menée par le Bessin et une partie de la Manche fait déjà tousser. Dans les rangs de la majorité de gauche au conseil régional, on s'interroge. « Pourquoi faire cavalier seul dans une démarche qui doit être régionale ? » La Région est le pilote dans le domaine du tourisme, notamment pour le 70e anniversaire du Débarquement.
Les interprétations politiques peuvent aller très vite. Le Bayeusain, Jean-Léonce Dupont, président (NC) du conseil général du Calvados ne trouverait-il pas dans cette initiative une occasion d'affirmer ses positions face à ses adversaires socialistes, Laurent Beauvais, président de la Région et Philippe Duron, député-maire de Caen ? Des questions politiques qui n'étaient pas à l'ordre du jour du lancement d'hier à Bayeux.
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