Les vestiges d'un bombardier Dornier Do217 K3 retrouvés à Sacon en Barousse

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Marc Laurenceau
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Les vestiges d'un bombardier Dornier Do217 K3 retrouvés à Sacon en Barousse

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Gilles Collaveri présente l'un des morceaux d'aile retrouvé samedi 14 septembre 2013 au fond du gouffre de Sacon, en Barousse (Pyrénées)

Nuit du 15 juin 1944… Deux bombardiers de la Luftwaffe rentrent de la Normandie vers Toulouse. Rares avions allemands à être équipés de bombes radioguidées contre les navires de guerre, ces deux Dornier 217 K3 viennent d’attaquer l’armada alliée devant Cherbourg…

«Un raid long, difficile, il devait y avoir du vent au retour. Erreur de navigation : ils ont dérivé. Ils ont cru percer la couche nuageuse au-dessus de Toulouse mais c’était la montagne…», commence Gilles Collaveri. Entre ses mains, un débris d’aile portant encore une trace de camouflage et à deux pas, le gouffre du Sacon où gisaient les ultimes vestiges de l’un des deux avions…

15 septembre 2013… Tentes alignées près de la cabane où se restaurent les spéléos sur ce versant escarpé de la Barousse, feu de camp fumant et passionnés furetant dans leur documentation aéronautique numérisée… Près de 70 ans ont passé depuis le double crash qui a vu s’éparpiller en flammes le premier Do 217 dans la forêt de hêtres au-dessus de Sacoué, dans les Hautes-Pyrénées, et le second un peu plus loin sur le pic du Soumail… Mais le dossier n’est pas clos pour Gilles Collaveri et son association. Collecteurs inlassables d’épaves aéronautiques, leur but est en effet de rendre leur histoire à tous les avions français, alliés ou ennemis tombés dans le Grand Sud et de retrouver la mémoire de leurs équipages, lorsqu’elle a été perdue.

«Ceci, c’est un morceau de verrière en plexiglas, ça, une plaque de consignes. Mais on a aussi retrouvé des munitions, une bombonne d’oxygène», énumère Gilles Collaveri devant la trentaine d’éléments remontés du gouffre ce samedi par les 18 spéléos mobilisés sur l’opération, au terme d’un étonnant bouche-à-oreille.

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Venu authentifier d’éventuels armements, l’armurier toulousain Gilles Sigro avait en effet entendu parler du crash, étant originaire de Gourdan-Polignan. «Il nous a mis en contact avec Frédéric Maksud, chef spéléo et archéologue à la Drac», reprend Gilles Collaveri. «Et moi, j’ai interrogé notre mémoire vivante, Georges Jauzion», poursuit Frédéric Maksud.

Georges Jauzion ? Pilote militaire de formation. «J’étais spéléo depuis ma naissance», sourit l’octogénaire. Et «il y a une trentaine d’années, on était descendu dans ce puits «Sacon n°1» en explorant le secteur. J’y avais effectivement vu les restes du Dornier à 60 mètres, jetés là par les habitants. Ils croyaient alors que les avions cherchaient les résistants dans la montagne», explique-t-il. Pourquoi faire disparaître ces traces ? «La crainte des représailles, la division SS Das Reich venait de ravager le Comminges», rappelle-t-il.

Aujourd’hui ? Rarissimes pièces du Do217 en mains, l’équipe peut désormais réassigner aussi leur avion aux aviateurs allemands Sukmel, Stoll, Welte et Vetters dont ne furent retrouvés que des restes anonymes et calcinés. «On va pouvoir informer leur famille du lieu et des raisons de leur mort, ils ne seront plus «portés disparus»», conclut Gilles Collaveri.

Source
Marc Laurenceau
Webmaster du site DDay-Overlord et du forum
Auteur du livre Jour J Heure par Heure

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Manuferey
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Re: Les vestiges d'un bombardier Dornier Do217 K3 retrouvés à Sacon en Barousse

Message non lu par Manuferey »

Superbe travail de recherche sur le terrain!

Merci Marc pour cette info.

Notons que le Do 217 K3 pouvait lancer aussi bien la bombe guidée Fritz X que le missile Hs-293 alors que les versions K précédentes ne pouvaient lancer que la Fritz X. Voir ici par exemple :
http://en.wikipedia.org/wiki/Dornier_Do_217

Ce sont les missiles Hs-293 qui furent utilisés lors de nombreuses attaques de la flotte alliée à partir du 6 juin 1944, les Fritz X étant déjà obsolètes. Les Hs-293 eurent cependant un succès très limité face au débarquement en Normandie car les Alliés avaient réussi à mettre au point un brouillage effectif du guidage radio. La guerre électronique battait déjà son plein.

Précisons qu’au 15 juin 1944, l’armada alliée n’était pas en face de Cherbourg, mais au large des plages du débarquement. Une flotte alliée ne se présentera au large de Cherbourg que le 25 juin pour un duel épique avec les batteries de côte allemandes (dont la batterie Hamburg) et se repliera après avoir été bien malmenée.

Emmanuel
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