A la recherche du lieutenant Roger Edward Pagels, pilote dans l'US Air Force

Les informations dans la presse locale, régionale ou nationale qui concernent les plages du débarquement, les débats en Normandie ou les personnes mises à l'honneur se trouvent ici !
Marc Laurenceau
Messages : 2721
Enregistré le : 20 juil., 23:00
Vérification anti-robot : JE NE SUIS PAS UN ROBOT
Contact :

A la recherche du lieutenant Roger Edward Pagels, pilote dans l'US Air Force

Message non lu par Marc Laurenceau »

Le 6 juin 1944, l’issue de la 2e guerre mondiale se joue en Normandie. Mais Roger Edward Pagels, lieutenant de l’US Air Force, débarque en Montagne Noire. Après le crash de son avion, ce soldat américain est recueilli, caché puis engagé dans la Résistance. Soixante-neuf ans plus tard, Thierry Martinez, Técounais, est revenu sur les lieux du crash. Des mois de recherches, un contact noué avec la famille de l’aviateur, ce passionné retrace l’histoire d’un pilote devenu maquisard.

Passé le pas de la porte de la maison de Thierry Martinez, difficile de ne pas voir que ce Técounais est un amoureux de l’aviation. Dans la salle à manger, les maquettes garnissent les meubles. Sur les murs, les photos d’engins témoignent de ses expériences. Les revues et beaux livres rangés dans la bibliothèque retracent l’Histoire… Justement, cet ouvrier de la verrerie d’Albi, fasciné par la seconde guerre mondiale, en a une à raconter. Celle du lieutenant Roger Edward Pagels (1923-2004), de l’US Air Force, débarqué le 6 juin 1944 en Montagne Noire. Quel rapport avec l’opération des troupes alliées sur les plages de Normandie ? L’aviateur expérimenté en faisait partie. «Le 13 mars 2013, j’ai appris via le Net qu’une épave d’avion de la seconde guerre mondiale se trouvait entre Mazamet et Castelnaudary. Je me suis lancé sur ses traces et j’ai découvert le lieu du crash. L’appareil était un P- 51 Mustang » (La Rolls Royce des avions de combat de l’époque, N.D.L.R), rapporte Thierry Martinez, plan et maquette à l’appui.

En contact avec la famille de l'aviateur
Après avoir déterré de nombreuses pièces, récupéré des effets personnels du pilote et obtenu des témoignages locaux, «l’historien amateur» a contacté la famille de l’aviateur. «Une chance ! J’ai cherché sur Internet les Pagels qui habitaient dans le Colorado, lieu où Roger est enterré. J’ai trouvé par hasard une adresse mail qui était celle d’un de ses fils, Douglas, un écrivain (Pagels a eu cinq enfants, N.D.L.R). Depuis on communique régulièrement. Ce qui m’intéresse le plus dans cette histoire, c’est de retracer la vie de ce soldat plutôt que de retrouver des vestiges de l’appareil». Un vocabulaire limpide, un classeur parfaitement ordonné, au fil des heures, Thierry Martinez expose le parcours chaotique de ce jeune pilote de 20 ans, tombé pour la première fois dans un pays qui lui était jusqu’alors inconnu.

De l'Angleterre à la Montagne Noire
«Le 6 juin 1944, la stratégie des États-Unis était de déployer ses meilleurs engins dans le sud de la France pour éviter que l’aviation allemande, basée à Bordeaux et Toulouse, ne vienne contrecarrer les plans du D-Day». C’est pourquoi Roger Edward Pagels, qui avait décollé de l’ouest de l’Angleterre, s’est retrouvé perdu en Montagne Noire, par une météo catastrophique et un problème mécanique. «Certain du crash, il voulait rejoindre l’Espagne, pays neutre dans le conflit. Faute de carburant il n’a pas pu rallier sa destination», précise Thierry. Pour ce travail de longue haleine, le passionné a pu s’appuyer sur des documents officiels et ses précédents travaux. «Je m’intéresse depuis cinq ans aux épaves d’avions tombés dans les Pyrénées. J’ai planché sur deux bombardiers qui s’étaient écrasés à Pampelune et Bilbao», explique-t-il. Des récits qui ont toujours bien fini, puisque les pilotes et occupants s’en sont sortis. Mais l’aventure de Pagels est d’autant plus passionnante que le soldat a été propulsé en l’espace de trois jours d’une machine de guerre au maquis de la Montagne Noire. Il a été recueilli par un villageois après avoir atterri au sol. «Le saut en parachute était risqué à l’époque», précise le Técounais qui n’hésite pas à montrer sur papier les récompenses du héros dont la légion d’honneur et la croix de guerre française. Caché par un jeune villageois, Roger Edward Pagels sera ensuite confié au Corps Francs de la Montagne Noire où il officiera dans les environs de Laprade jusque dans l’Hérault. À la Libération, Roger Edward Pagels est reparti en Angleterre, puis aux Etats-Unis. Il continua sa carrière militaire et participa à la guerre de Corée et du Vietnam. «C’est cette partie d’après guerre qu’il me reste à approfondir, ainsi que le lieu de la cachette de Pagels durant son court séjour dans l’Aude».

Des projets plein la tête
Thierry Martinez a des projets plein la tête : celui de mettre en lumière ce qui pendant 69 ans a été boudé par la mémoire locale, celui aussi d’aider une famille qui veut savoir comment a vécu ce père de famille en 1944. «Pour le 70e anniversaire du débarquement, les enfants de Roger Edward Pagels doivent venir pour la première fois dans la région. Je leur ferai visiter le lieu du crash. J’ai en tellement découvert sur ce pilote que parfois, j’ai l’impression de l’avoir connu personnellement !»

Si vous avez entendu parler de l’histoire ou connu le lieutenant Pagels, vous pouvez contacter Thierry Martinez pour l’aider dans ses recherches : 06 62 78 20 98. e-mail : martinez17@wanadoo.fr

Source
Marc Laurenceau
Webmaster du site DDay-Overlord et du forum
Auteur du livre Jour J Heure par Heure

Image
Répondre

Retourner vers « L'actualité des plages du débarquement »