
Le député Philippe Gosselin et le président du conseil régional de Basse-Normandie Laurent Beauvais | Ouest-France
10 heures 30 ce samedi 25 janvier à Washington (16 h 30 en France). Dans les rues, le thermomètre frôle encore les -10 degrés. Mais cela n’empêche pas trois vétérans de la Seconde guerre mondiale d’avoir répondu présent à l’invitation d’une délégation de Bas-Normands qui les attend dans une salle d’un hôtel de la cité américaine.
Il y a 70 ans, ces trois jeunes hommes d’alors combattaient sur le terrain de Basse-Normandie pour la libérer. Seize élèves de Terminale du lycée Sivard de Beaulieu de Carentan, accompagnés de trois professeurs, de leur proviseur, mais aussi du président du conseil régional de Basse-Normandie et de plusieurs élus les accueillent.

Léa, Camille, Quentin, Estelle et tous les autres sont debout. Applaudissements. L’émotion est forte parmi les élèves et la délégation bas-normande.
Tous sont là dans le cadre du 70e anniversaire du Débarquement et de l’opération « 70 voix de la Liberté » lancée par le conseil régional de Basse-Normandie pour « marquer un passage de témoin avec vous les jeunes, pour que demain et dans l’avenir, dans vos responsabilités, vous puissiez relayer ce qui s’est passé, sur nos plages et dans notre campagne normande en 1944 », rappelle Laurent Beauvais, président du conseil régional de Basse-Normandie.
Quelques minutes plus tard, un élève se jette à l’eau et pose la première question à l’un de ces héros. Vie quotidienne sur le front, leurs peurs, leurs émotions… Les élèves ont préparé la rencontre et les questions sont fournies.
James A. Huston, Henry Morgan et William C. Notley ont largement dépassé les 85 printemps mais ils n’hésitent pas une seconde. Ils se livrent en toute simplicité. Sourire aux lèvres, puis parfois avec un visage plus grave lorsqu’un élève leur demande leur pire souvenir de ces moments.
« On m’a dit merci de nous avoir libérés. Je m’en souviens encore, et pour toujours », lâche Henry Morgan au détour d’une question. Et s’il fallait inscrire une phrase : « N’oubliez jamais », lance aussitôt William C. Notley.
Le premier a combattu près de la Meauffe, Saint-Lô, puis Mortain. Henry Morgan, lui, après avoir débarqué à Omaha Beach le 6 juillet, a aussi participé à la bataille de Saint-Lô. De son côté, James A Huston a participé à de nombreuses actions de renseignements en Basse-Normandie.
Avant de repartir samedi, ils ont un accueilli un quatrième « camarade », Herbert W. Levy. Lui a débarqué à Utah Beach le 10 juin 1944. Il avait alors 18 ans. Et il travaillait pour le génie de l’air américain. « Mais notre premier job était de comptabiliser les victimes. Ce n’était pas un travail très plaisant. J’ai aussi appris à boire du calva pour me reposer !"
Et tous ont signé le soutien à la région Basse-Normandie pour la reconnaissance des plages du Débarquement par l’Unesco. Enfin, le député Philippe Gosselin leur a aussi remis la médaille de l’Assemblée nationale. Elle sera exposée au musée de la 35e Division d’infanterie.
Jusqu’à mardi prochain, les lycéens vont multiplier les rencontres. Ce dimanche, ils vont aussi fleurir le cimetière d’Arlington. Ce cimetière à Washington est le plus important cimetière militaire des Etats-Unis. Près de 300 000 soldats des différentes guerres et donc aussi de la Seconde guerre mondiale y reposent.
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