70e D-Day. Une grande leçon d'histoire en Biélorussie

Cinq élèves du lycée Monnet sont allés recueillir le témoignage de vétérans de l'Armée rouge pour le projet « 70 voix de la liberté ».
Ils s'en souviendront toute leur vie de cette « grande leçon d'histoire ». Cinq élèves du lycée Monnet, de Mortagne-au-Perche, rentrent de Biélorussie, où ils ont passé quatre jours à recueillir les témoignages de deux vétérans dans le cadre du projet « 70 voix de la Liberté », lancé auprès des établissements scolaires de la région. Leur lycée a été sollicité en raison des échanges qu'il entretient depuis 2004 avec le Gymnasium 34 (lycée), de Minsk.
Coline, Mathilde, Elisa, Manon et Arthur, entourés de Fabrice Voineau leur professeur et Jean-Marc Beaudé, à l'initiative du jumelage entre les deux lycées, ont rencontré le colonel Konviserre (92 ans) et le général major Alexandre Fegne (90 ans) qui ont combattu pour libérer Minsk. Leurs interviews des deux anciens tankistes de l'Armée Rouge ont été filmées par Vladimir Bokun, réalisateur de la télévision biélorusse. Des lycéens de Minsk ont joué les interprètes.
Une autre vérité
« C'est une chance pour eux d'avoir survécu », retient Manon. Les lycéens ont pris la démesure de la Seconde Guerre mondiale dans cet ex-bloc de l'Est où un tiers de la population fut massacré. « Il y a eu des centaines de villages comme Oradour-sur-Glane. C'est un drame qui fait partie de l'identité nationale », souligne Coline.
« Les nazis avaient planifié l'extermination des trois quarts de la population et voulaient faire de la Biélorussie une grande réserve de chasse », confirme Jean-Marc Beaudé.
Manon retiendra « l'ampleur de la résistance, le sacrifice » des combattants. La lycéenne a été « impressionnée par Alexandre Fegne qui voulait être instituteur avant la guerre. Il a détruit une douzaine de chars allemands et dû sauter de son char en feu plusieurs fois ». Mathilde a entendu son message répété plusieurs fois. « Soyez tolérant et intelligent. Il nous a aussi parlé des guerres actuelles, notamment celle de la France en Afrique ».
Les lycéens mortagnais ont découvert « l'histoire vue côté soviétique, une autre vérité ». Leurs amis Biélorusses qui viendront en juin à Mortagne découvriront, eux, l'histoire écrite à l'Ouest lors du 70e anniversaire de la Bataille de Normandie.