L'historique île Pelée de Cherbourg vendue par l'Etat

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Marc Laurenceau
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L'historique île Pelée de Cherbourg vendue par l'Etat

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Pour accueillir les hydroliennes, le port de Cherbourg a besoin de s'agrandir. L'État vient de céder plus de 300 ha de rade. Dont l'historique île Pelée.

C'est un des éléments les plus importants du patrimoine maritime de Normandie. L'île Pelée fait partie d'un ensemble de digues et de forts qui ferment la grande rade de Cherbourg. La plus grande rade artificielle du monde dit-on, avec ses 1 500 ha.

Avant 1700, l'île Pelée n'est qu'un rocher sans attrait. Un coin mal pavé, redouté des pêcheurs. La fameuse bataille de la Hougue en 1692 vient de signer le désastre de la flotte de Louis XIV, qui se réfugie dans le port militaire. Un siècle plus tard, en 1783, Louis XVI commande la construction d'une rade capable d'abriter « 80 vaisseaux de lignes ». Le chantier de la digue du large va durer jusqu'en 1853.

Les pierres se déchaussent

À Querqueville à l'ouest, à Tourlaville à l'Est, deux longues jetées tentent de rejoindre la digue du large. Elles se terminent par deux forts impressionnants : Chavagnac et l'île Pelée.

Sur cette dernière, un premier fort est construit entre 1777 et 1784. Transformé en prison sous la révolution, le fort retient quelques prisonniers politiques. On y enverra un général vendéen, Cormatin, ou Vadier, membre du tribunal révolutionnaire. Une batterie de DCA y sera installée entre les deux guerres. Mais le fort qui défend la passe de l'Est, ne se trouve plus d'utilité au tournant du XXe siècle. Ce n'est bientôt plus qu'un bel ouvrage militaire dont les pierres se déchaussent à 4 kilomètres au large du port.

Soyons juste : son propriétaire, la Marine Nationale, l'utilisait il y a peu encore pour assurer l'entraînement du groupe des plongeurs démineurs de la Manche.

Mais ces dernières années où chaque sou compte, l'entretien des digues et de ses forts est devenu problématique. Les projets d'aménagement d'hôtels de luxe par de richissimes émirs ont fait long feu.

Opération blanche

Mais voilà qu'apparaissent les énergies marines renouvelables. Hier, après deux ans de négociations, l'État a vendu l'île Pelée, la digue de l'Est et la jetée de Collignon. 13 ha d'immobilier, une goutte d'eau sur les 317 ha de surface marine acquis par Ports Normands Associés. Un peu moins d'un quart de la surface de la grande rade de Cherbourg.

Financièrement, c'est quasiment une opération blanche : le gestionnaire des ports de Caen et Cherbourg aura déboursé 105 000 €. Mais on se prend à rêver : interdit au public, trop dangereux d'accès, le monument a un intérêt patrimonial... fort.

« On verra » dit Laurent Beauvais, le président de la Région « pour l'instant, il n'est pas question de tourisme. L'extension du port de Cherbourg est un investissement économique destiné à faciliter ici le développement des énergies marines renouvelables. »

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Marc Laurenceau
Webmaster du site DDay-Overlord et du forum
Auteur du livre Jour J Heure par Heure

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