
Jack Schlegel : à 1 heure 30 le 6 juin 1944, il atterrissait à Picauville | Image Ouest-France
Source : http://www.ouest-france.fr/70e-d-day-1- ... le-2593165
Du 4 juin 2014
Par Hélène BIELAK.
A 91 ans, Jack Schlegel se souvient du Jour-J comme si c'était hier. Le parachutiste américain de la 82e est retourné à l'endroit même où il avait atterri 70 ans plus tôt.
« J'ai atterri à 180 mètres d'une ferme. Je me souviens que j'avais très soif, à cause de l'avion. J'ai pensé à me débarrasser de mon parachute. J'ai alors une chose terrifiante venir vers moi. J'ai essayé de dégager mon épaule et d'attraper mon arme. Et là je me suis rendu compte que la chose terrifiante était une vache.» Quand il raconte son histoire, le vétéran de 91 ans aime tenir ses interlocuteurs en haleine. C'est qu'il maîtrise son récit de la nuit du 6 juin 1944 sur le bout des doigts et avec force détails. Comme si la scène s'était passée la veille.
Il se souvient qu'il ne faisait pas tout à fait noir, que la lune éclairait le champ où il se trouvait. Il se souvient des criquets, le signe de reconnaissance. Il se souvient de Georges, William et Lenny, les trois soldats qui ont atterri à ses côtés, dans un champ à Picauville. « On a vu une ferme. Il n'y avait aucune lumière. On a frappé fort à la porte et une femme est venue ouvrir. J'ai dit : "Je suis un Américain parachutiste !", et "Où est Chef-du-Pont et Sainte-Mère-Eglise ?", pour que je puisse me repérer », mime avec ses mains le vieil homme.
Depuis la fin de la guerre, Jack Schlegel est revenu plusieurs fois à Picauville. « ça me rappelle toujours beaucoup de souvenirs. Aujourd'hui, je me demande : est-ce que j'ai fait au mieux ? Est-ce que j'aurais pu faire quelque chose pour éviter de prendre autant de vies ? »