Le 6 octobre 1944, dans l'après midi, le colonel Howard Johnson, CO du 501st PIR, inspecte les positions de D Company le long de la grande digue à Driel près d'Heteren aux Pays-Bas. Le 2/501 PIR venait de repousser une attaque. Peu d'obus ennemis tombaient ce jour là. Pourtant, un obus explosa près de lui, il tomba, un shrapnel de 25 cm de long lui déchirant l'abdomen. Le chirurgien du 2/501 Louis Axelroad lui porte secours. Johnson murmure : "Take care of my boys..."On tente de l'évacuer mais les allemands surveillent les accès.Il faut attendre la nuit. Sgt Chester Brooks est à son chevet. Il tente de lui offrir une cigarette. Johnson s'énerve ; "Tu sais bien que je fume pas!!!" Ce n'est qu'à la nuit qu'il atteint l'hopital à Nijmegen. Il meurt sur la table d'opération du Dr Francis Carrel.
Peut-être la dernière photo de Johnson, entre Ballard, CO 1/501st et Tony McAuliffe, 101st Division Artillery CO.
Howard Johnson s'death, Oct 6th 44
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Re: Howard Johnson s'death, Oct 6th 44
Poignant ton récit Gen, comme toujours....
Mike Ranney à son petit-fils:
-"Grand-père, as tu été un héros pendant la guerre?"
-"Non mais j'ai servi dans une compagnie de héros".
-"Grand-père, as tu été un héros pendant la guerre?"
-"Non mais j'ai servi dans une compagnie de héros".
Re: Howard Johnson s'death, Oct 6th 44
Les posts se perdent ou s'oublient… Je vous ressers une louche de celui-ci…
Colonel Howard Ravenscroft Johnson, CO 501 PIR
18 juin 1903-6 octobre 1944
Jumpy Johnson était un phénomène unique, issu du fin fond de l'Amérique pour personnifier la détermination courageuse et brutale de gagner la guerre. Cette détermination se retrouvait dans chacun de ses paratroopers. C'est une des spécificités du 501st PIR. Johnson obtient ses wings à la Parachute school de Benning en novembre 42. Il est immédiatement envoyé dans un camp miteux à peine terminé, Camp Toccoa, Georgia. On lui adjoint un staff d'officiers parachutistes. Il les interviews un à un et ne retient que ceux qui lui semblent comme lui habité d'un esprit très agressif. Ballard, Ewell, Turner, Bottomly, Allen, Kinnard… sont tous à son image : des guerriers! La sélection des troopers est impitoyable; Private Val Suarez se souvient que sur les 50 hommes qui se sont présentés pour les paratroopers du 501st à Camp Perry dans l'Ohio… lui seul a été retenu!
Johnson était né pour une mission, la seconde guerre mondiale. Il a vécu et a mené son combat jusqu'à ce que la guerre le consume. Ceux qui ont étudié le 501st savent qu'il n'y eut aucun commandant de régiment comme lui durant toute la guerre. La vie, et la mort de Howard R. Johnson sont les expressions d'une conviction absolue.
Johnson est un des grands personnages de la 101ème. Il présente de nombreuses particularités qui en ont fait un leader exceptionnel et l'homme qui a forgé le 501 PIR. Avant de rejoindre les troupes aéroportés dès la formation des premiers régiments en 1942, Johnson a tenté de faire carrière dans l'armée du temps de paix. Il suit d'abord l'académie navale d'Annapolis, l'Ecole navale US. Il tente d'intégrer les forces aériennes mais un petit problème de vue le fait exclure. Il reste dans l'armée durant les années 30, avec des postes en extrême Orient et en Amérique centrale. On lui offre le commandement du 501 PIR en novembre 1942 et il décide d'en faire l'unité la plus costaud de toute l'armée. Il est lui-même un fondu de sport. Il établit un record sur la fameuse "3 miles up-3 miles down " du Mont Toccoa. il adore sauter en parachute, exécutant parfois plusieurs sauts par jour. Ses hommes le surnomment "Jumpy", mais aussi "Johny", "Pappy", "ou Skeets".
La veille du 6 juin, il décide de serrer la main de chacun des 1 500 hommes de son régiment. Il sera vu les jours suivants avec un gros emplâtre sur la main droite. Quelques heures plus tard, il attérit à quelques mètres de l'entrée du château Bel Esnaut à St Côme. Une sentinelle ouvre le feu sur lui. Toujours dans son harnais, il dégaine son .45 et tire à deux reprises. Il rampe dans les fossés pendant une quinzaine de minutes avant de marcher vers le sud et son objectif de La barquette.
Lawrence Critchell, S_3 du 501st écrit à son sujet : "Les qualités de tacticiens de Johnson sont encore à démontrer. Mais personne ne peut nier l'extraordinaire influence qu'il avait sur ses hommes. Ils venaient à lui par centaines, tous volontaires, à peine sortis de la vie civile. Johnson et ses officiers les rencontraient chacun individuellement, rejetant 3 hommes sur 4! Etaient ils physiquement à la hauteur? Etaient ils mentalement éveillés? Etaient ils suffisamment agressifs? pouvaient ils tuer?Johnson voulait des tueurs! Il voulait combattre la force avec une force encore supérieure. Il voulait forger un régiment comme on forge une arme mortelle.
C'est lui qui prenait la tête du régiment chaque matin en course à pied. Il pouvait courir plus vite et plus longtemps que n'importe lequel de ses soldats. Il était l'ami de tout homme capable de serrer les dents dans l'effort et de repousser la douleur jusqu'à en devenir aveugle! l'extrême, l'impossible étaient ses objectifs! Il haïssait passionnément la lâcheté, au point que sa voix s'étranglait quand il y était confronté, parfois au pied des tours de saut.Il demandait à ses hommes de ne rien faire qu'il ne fut lui même capable d'accomplir. Mais il demandait à chacun d'eux une capacité à tout endurer, au point que ceux qui n'y parvenaient pas le haïssaient mortellement. Mais pour ceux qui y parvenaient, il devenait le symbole de leur réussite.
Libraires, métallos, guichetiers, manutentionnaires, plombiers, universitaires, ex criminels…. voilà ce qui constituait sa matière brute. Et il les forgeait au son des tambours des batailles à venir…"
Howard Jumpy Johnson n'était jamais à court d'idées pour créer de l'émulation entre ses compagnies. En Angleterre, il avait au réveil institué un concours de grognement entre les compagnies. Celle qui faisait le plus de bruit se voyait décerner le titre de "Company that growls". C'est D/501st du captain Jones qui remportait systématiquement ce concours de grognement.
Quand le 501st Parachute Infantry REGIMENT est créé fin 1942, Howard R. Johnson demande aux sergeants Richard Clarke, Lee Clayman et Eugene Amburgey de lui dessiner un insigne propre. Ils créent la tête d'apache tenant un éclair et surmonté d'un parachute. Mais le Department of Heraldry refuse de l'autoriser, car le 501 a déjà un insigne approuvé, celui du 501 PIB. Johnson passa outre et fit réaliser des pockets patches qui furent portés uniquement stateside, puis à partir de VE day en Europe.
Le 501st PIR ne fut assigné à aucune division, et fut intégré à l'Airborne Command et envoyé à la jump school de Fort Benning en mars 43. Le regiment prit ensuite ses quartiers à Camp Mackall en Caroline du Nord. C'est alors que de nombreux troopers furent prélevés des rangs du 501st et envoyés comme remplaçant à la 82nd Airborne en Af Nord. On parla à l'époque de dissoudre le 501st! c'est Jumpy Johnson qui est allé à Washington plaider pour la survie de son régiment!!
Comme il était de règle dans l'US Army, tout officier devait être conduit en jeep par un Enlisted Man. Une directive qui ne plaisait pas beaucoup à Howard R Johnson. Déjà, avant de rejoindre les paratroopers, il avait été victime d'un accident de jeep, ayant effectué un tonneau qui lui avait valu de longs mois d'hospitalisation avec plusieurs vertèbres cassées.
Plus tard à Mackall, par une torride soirée d'été, Sgt Eugene Amburgey du Regt S-2 section, 501 PIR, est sur un porche en compagnie de quelques troopers quand déboule à fond de train la jeep conduite par Jumpy Johnson. Instinctivement, Amburgey se lève et adresse un salut réglementaire à son colonel. Johnson l'aperçoit du coin de l'oeil et dans un grand dérapage, freine des deux pieds. Il enclenche la marche arrière et recule à hauteur de Amburgey à qui il hurle : "Dis à ces enfoirés de bien vouloir me saluer quand je passe devant eux!"
L'autre anecdote se déroule alors que le 501st PIR occupe les terres de Lady Craven à Hamstead Marshalls près de Newbury. George Coyne était du HQ 501st. Il décide un soir d'aller faire un tour en ville, alors qu'il n'a pas de pass. Il boit sa bière et au moment de rentrer, cherche un endroit où faire le mur afin d'éviter les sentinelles. Survient une jeep! c'est Jumpy, seul au volant comme à son habitude. Coyne est repéré. Il détale au galop mais Jumpy appuie sur l'accélérateur. Coyne décide alors de couper à travers champs, espérant ainsi décourager son colonel. Mais Johnson abandonne la Jeep et se met à le courser dans la campagne anglaise. Durant plusieurs kilomètres, Jumpy va ainsi lui donner la chasse, gagnant régulièrement du terrain. Sentant Johnson dans son dos, Coyne, à bout de souffle, finit par se jeter dans un fossé. Hors d'haleine, Jumpy l'y rejoint bientôt. Entre deux souffles, le colonel déclare à son soldat que JAMAIS aucun Enlisted Man ne pourra le battre à la course... Coyne n'entendit plus jamais parler de l'incident...
Johnson menait par l'exemple. Un sous officier lui résiste un jour à McKall devant les troupes. Il enlève ses galons et invite le sous off, un type bien plus costaud que lui, à le suivre derrière les baraquements. Quelques minutes plus tard, les troopers alignés revoient revenir leur colonel, le visage passablement esquinté… mais pas le sous off….
Johnson, quand il ne sautait pas, s'entrainait au lancer de son Bowie Knife et à dégainer son .45 comme un cow boy.
Jumpy est mort peut-être à cause de cet esprit de leadership permanent ;
Le 6 octobre 1944, dans l'après midi, Jumpy Johnson inspecte les positions de D Company le long de la grande digue à Driel près d'Heteren. Il est arrivé en jeep et les observateurs allemands l'ont repéré. Johnson discute avec les boys de D Company. Ceux ci sont en train de cuire un poulet. Le vol d'animaux de ferme est strictement interdit par le haut commandement américain! Attiré par l'odeur, Johnson demande ; "Ca sent bon! What's cookin'?" réponse des GI's ; "du lapin Sir!" Johnson réplique ; "Jamais senti un aussi bon lapin!". Il s'éloigne en souriant.
Peu après, les allemands déclenchent un très court barrage d'artillerie sur le CP de D/501. Tous les troopers se jettent à terre. Pas Johnson, qui continue d'arpenter le parapet. Les obus se font plus pressant, et en entendant le sifflement plus proche d'un 88, Johnson se décide à plonger. Trop tard! Les shrapnels le frappent avant qu'il n'ait pu s'aplatir. Il est conscient quand le Medic "Mother" Madigan se précipite pour lui porter assistance. Johnson présente une large blessure au niveau du cou et de l'épaule droite. Mais il se plaint du dos. Madigan fait appeler le chirurgien du régiment, Dr Axelrod. Celui ci arrive rapidement et devant les plaintes de Johnson, lui inspecte le dos. Un shrapnel d'une douzaine de centimètres a pénétré par le dos et a détruit toute la partie abdominale. Axelrod sait à partir de cet instant que Johnson est perdu. Johnson souffre et demande à plusieurs reprises à son garde du corps, le fameux Robert O'Donnel Nicolai, qui s'illustrera lors de "The incredible Patrol", de lui donner de la morphine ; Il est emporté dans la grande ferme qui sert de CP à D Company à Heteren. On tente de l'évacuer mais les allemands surveillent les accès. Il faut attendre la nuit. Sgt Chester Brooks est à son chevet. Il tente de lui offrir une cigarette. Johnson s'énerve ; "Tu sais bien que je fume pas!!!" Ce n'est qu'à la nuit qu'il atteint l'hopital à Nijmegen. Il meurt sur la table d'opération du Dr Francis Carrel.
Il est inhumé une première fois au cimetière provisoire de Molenhoek au Pays Bas. La Color Guard du HQ et G/501st tire 21 coups de fusils en son honneur ; les hommes ont mis des balles traçantes en l'honneur de la flamboyance de leur colonel.
Johnson était marié, avec un fils, Joe, qui servira dans les Forces Spéciales.
Colonel Howard Ravenscroft Johnson, CO 501 PIR
18 juin 1903-6 octobre 1944
Jumpy Johnson était un phénomène unique, issu du fin fond de l'Amérique pour personnifier la détermination courageuse et brutale de gagner la guerre. Cette détermination se retrouvait dans chacun de ses paratroopers. C'est une des spécificités du 501st PIR. Johnson obtient ses wings à la Parachute school de Benning en novembre 42. Il est immédiatement envoyé dans un camp miteux à peine terminé, Camp Toccoa, Georgia. On lui adjoint un staff d'officiers parachutistes. Il les interviews un à un et ne retient que ceux qui lui semblent comme lui habité d'un esprit très agressif. Ballard, Ewell, Turner, Bottomly, Allen, Kinnard… sont tous à son image : des guerriers! La sélection des troopers est impitoyable; Private Val Suarez se souvient que sur les 50 hommes qui se sont présentés pour les paratroopers du 501st à Camp Perry dans l'Ohio… lui seul a été retenu!
Johnson était né pour une mission, la seconde guerre mondiale. Il a vécu et a mené son combat jusqu'à ce que la guerre le consume. Ceux qui ont étudié le 501st savent qu'il n'y eut aucun commandant de régiment comme lui durant toute la guerre. La vie, et la mort de Howard R. Johnson sont les expressions d'une conviction absolue.
Johnson est un des grands personnages de la 101ème. Il présente de nombreuses particularités qui en ont fait un leader exceptionnel et l'homme qui a forgé le 501 PIR. Avant de rejoindre les troupes aéroportés dès la formation des premiers régiments en 1942, Johnson a tenté de faire carrière dans l'armée du temps de paix. Il suit d'abord l'académie navale d'Annapolis, l'Ecole navale US. Il tente d'intégrer les forces aériennes mais un petit problème de vue le fait exclure. Il reste dans l'armée durant les années 30, avec des postes en extrême Orient et en Amérique centrale. On lui offre le commandement du 501 PIR en novembre 1942 et il décide d'en faire l'unité la plus costaud de toute l'armée. Il est lui-même un fondu de sport. Il établit un record sur la fameuse "3 miles up-3 miles down " du Mont Toccoa. il adore sauter en parachute, exécutant parfois plusieurs sauts par jour. Ses hommes le surnomment "Jumpy", mais aussi "Johny", "Pappy", "ou Skeets".
La veille du 6 juin, il décide de serrer la main de chacun des 1 500 hommes de son régiment. Il sera vu les jours suivants avec un gros emplâtre sur la main droite. Quelques heures plus tard, il attérit à quelques mètres de l'entrée du château Bel Esnaut à St Côme. Une sentinelle ouvre le feu sur lui. Toujours dans son harnais, il dégaine son .45 et tire à deux reprises. Il rampe dans les fossés pendant une quinzaine de minutes avant de marcher vers le sud et son objectif de La barquette.
Lawrence Critchell, S_3 du 501st écrit à son sujet : "Les qualités de tacticiens de Johnson sont encore à démontrer. Mais personne ne peut nier l'extraordinaire influence qu'il avait sur ses hommes. Ils venaient à lui par centaines, tous volontaires, à peine sortis de la vie civile. Johnson et ses officiers les rencontraient chacun individuellement, rejetant 3 hommes sur 4! Etaient ils physiquement à la hauteur? Etaient ils mentalement éveillés? Etaient ils suffisamment agressifs? pouvaient ils tuer?Johnson voulait des tueurs! Il voulait combattre la force avec une force encore supérieure. Il voulait forger un régiment comme on forge une arme mortelle.
C'est lui qui prenait la tête du régiment chaque matin en course à pied. Il pouvait courir plus vite et plus longtemps que n'importe lequel de ses soldats. Il était l'ami de tout homme capable de serrer les dents dans l'effort et de repousser la douleur jusqu'à en devenir aveugle! l'extrême, l'impossible étaient ses objectifs! Il haïssait passionnément la lâcheté, au point que sa voix s'étranglait quand il y était confronté, parfois au pied des tours de saut.Il demandait à ses hommes de ne rien faire qu'il ne fut lui même capable d'accomplir. Mais il demandait à chacun d'eux une capacité à tout endurer, au point que ceux qui n'y parvenaient pas le haïssaient mortellement. Mais pour ceux qui y parvenaient, il devenait le symbole de leur réussite.
Libraires, métallos, guichetiers, manutentionnaires, plombiers, universitaires, ex criminels…. voilà ce qui constituait sa matière brute. Et il les forgeait au son des tambours des batailles à venir…"
Howard Jumpy Johnson n'était jamais à court d'idées pour créer de l'émulation entre ses compagnies. En Angleterre, il avait au réveil institué un concours de grognement entre les compagnies. Celle qui faisait le plus de bruit se voyait décerner le titre de "Company that growls". C'est D/501st du captain Jones qui remportait systématiquement ce concours de grognement.
Quand le 501st Parachute Infantry REGIMENT est créé fin 1942, Howard R. Johnson demande aux sergeants Richard Clarke, Lee Clayman et Eugene Amburgey de lui dessiner un insigne propre. Ils créent la tête d'apache tenant un éclair et surmonté d'un parachute. Mais le Department of Heraldry refuse de l'autoriser, car le 501 a déjà un insigne approuvé, celui du 501 PIB. Johnson passa outre et fit réaliser des pockets patches qui furent portés uniquement stateside, puis à partir de VE day en Europe.
Le 501st PIR ne fut assigné à aucune division, et fut intégré à l'Airborne Command et envoyé à la jump school de Fort Benning en mars 43. Le regiment prit ensuite ses quartiers à Camp Mackall en Caroline du Nord. C'est alors que de nombreux troopers furent prélevés des rangs du 501st et envoyés comme remplaçant à la 82nd Airborne en Af Nord. On parla à l'époque de dissoudre le 501st! c'est Jumpy Johnson qui est allé à Washington plaider pour la survie de son régiment!!
Comme il était de règle dans l'US Army, tout officier devait être conduit en jeep par un Enlisted Man. Une directive qui ne plaisait pas beaucoup à Howard R Johnson. Déjà, avant de rejoindre les paratroopers, il avait été victime d'un accident de jeep, ayant effectué un tonneau qui lui avait valu de longs mois d'hospitalisation avec plusieurs vertèbres cassées.
Plus tard à Mackall, par une torride soirée d'été, Sgt Eugene Amburgey du Regt S-2 section, 501 PIR, est sur un porche en compagnie de quelques troopers quand déboule à fond de train la jeep conduite par Jumpy Johnson. Instinctivement, Amburgey se lève et adresse un salut réglementaire à son colonel. Johnson l'aperçoit du coin de l'oeil et dans un grand dérapage, freine des deux pieds. Il enclenche la marche arrière et recule à hauteur de Amburgey à qui il hurle : "Dis à ces enfoirés de bien vouloir me saluer quand je passe devant eux!"
L'autre anecdote se déroule alors que le 501st PIR occupe les terres de Lady Craven à Hamstead Marshalls près de Newbury. George Coyne était du HQ 501st. Il décide un soir d'aller faire un tour en ville, alors qu'il n'a pas de pass. Il boit sa bière et au moment de rentrer, cherche un endroit où faire le mur afin d'éviter les sentinelles. Survient une jeep! c'est Jumpy, seul au volant comme à son habitude. Coyne est repéré. Il détale au galop mais Jumpy appuie sur l'accélérateur. Coyne décide alors de couper à travers champs, espérant ainsi décourager son colonel. Mais Johnson abandonne la Jeep et se met à le courser dans la campagne anglaise. Durant plusieurs kilomètres, Jumpy va ainsi lui donner la chasse, gagnant régulièrement du terrain. Sentant Johnson dans son dos, Coyne, à bout de souffle, finit par se jeter dans un fossé. Hors d'haleine, Jumpy l'y rejoint bientôt. Entre deux souffles, le colonel déclare à son soldat que JAMAIS aucun Enlisted Man ne pourra le battre à la course... Coyne n'entendit plus jamais parler de l'incident...
Johnson menait par l'exemple. Un sous officier lui résiste un jour à McKall devant les troupes. Il enlève ses galons et invite le sous off, un type bien plus costaud que lui, à le suivre derrière les baraquements. Quelques minutes plus tard, les troopers alignés revoient revenir leur colonel, le visage passablement esquinté… mais pas le sous off….
Johnson, quand il ne sautait pas, s'entrainait au lancer de son Bowie Knife et à dégainer son .45 comme un cow boy.
Jumpy est mort peut-être à cause de cet esprit de leadership permanent ;
Le 6 octobre 1944, dans l'après midi, Jumpy Johnson inspecte les positions de D Company le long de la grande digue à Driel près d'Heteren. Il est arrivé en jeep et les observateurs allemands l'ont repéré. Johnson discute avec les boys de D Company. Ceux ci sont en train de cuire un poulet. Le vol d'animaux de ferme est strictement interdit par le haut commandement américain! Attiré par l'odeur, Johnson demande ; "Ca sent bon! What's cookin'?" réponse des GI's ; "du lapin Sir!" Johnson réplique ; "Jamais senti un aussi bon lapin!". Il s'éloigne en souriant.
Peu après, les allemands déclenchent un très court barrage d'artillerie sur le CP de D/501. Tous les troopers se jettent à terre. Pas Johnson, qui continue d'arpenter le parapet. Les obus se font plus pressant, et en entendant le sifflement plus proche d'un 88, Johnson se décide à plonger. Trop tard! Les shrapnels le frappent avant qu'il n'ait pu s'aplatir. Il est conscient quand le Medic "Mother" Madigan se précipite pour lui porter assistance. Johnson présente une large blessure au niveau du cou et de l'épaule droite. Mais il se plaint du dos. Madigan fait appeler le chirurgien du régiment, Dr Axelrod. Celui ci arrive rapidement et devant les plaintes de Johnson, lui inspecte le dos. Un shrapnel d'une douzaine de centimètres a pénétré par le dos et a détruit toute la partie abdominale. Axelrod sait à partir de cet instant que Johnson est perdu. Johnson souffre et demande à plusieurs reprises à son garde du corps, le fameux Robert O'Donnel Nicolai, qui s'illustrera lors de "The incredible Patrol", de lui donner de la morphine ; Il est emporté dans la grande ferme qui sert de CP à D Company à Heteren. On tente de l'évacuer mais les allemands surveillent les accès. Il faut attendre la nuit. Sgt Chester Brooks est à son chevet. Il tente de lui offrir une cigarette. Johnson s'énerve ; "Tu sais bien que je fume pas!!!" Ce n'est qu'à la nuit qu'il atteint l'hopital à Nijmegen. Il meurt sur la table d'opération du Dr Francis Carrel.
Il est inhumé une première fois au cimetière provisoire de Molenhoek au Pays Bas. La Color Guard du HQ et G/501st tire 21 coups de fusils en son honneur ; les hommes ont mis des balles traçantes en l'honneur de la flamboyance de leur colonel.
Johnson était marié, avec un fils, Joe, qui servira dans les Forces Spéciales.
- armand44
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Re: Howard Johnson s'death, Oct 6th 44
Merci Denis , Un grand homme ... on pourrait sortir de longs récit sur lui ...