L’embarquement des unités et l’attente à bord de l’armada

Opération Neptune – Débarquement de Normandie

The 2nd Ranger Battalion en route for embarkation on the Weymouth Embankment. Photo: US National Archives

Le 2nd (US) Battalion Ranger Battalion en route pour l’embarquement dans le port de Weymouth en Angleterre début juin 1944.
Photo : US National Archives

Le processus d’embarquement à bord des navires de transport

La date du lancement de l’opération Overlord change à plusieurs reprises. Initialement planifié pour débuter le 1er juin 1944, le général Eisenhower prend la décision le 8 mai de repousser ce lancement au 5 juin.

Puis, en raison de la tempête qui éclate dans la Manche, il retarde l’opération de vingt-quatre heures supplémentaires. Les conséquences de ces modifications pour le matériel sont transparentes : les moyens en munitions, véhicules, carburants et pièces de rechange ont déjà été chargés à bord des navires de transport dans les ports britanniques. En revanche, la situation est différente pour les personnels.

A la fin du mois de mai, les soldats participant à l’invasion de la « forteresse Europe » rejoignent des zones de rassemblement où ils ont interdiction d’établir le moindre contact avec le monde extérieur. Ils y reçoivent le complément de matériel nécessaire à l’accomplissement de leur mission et l’ordinaire est sensiblement amélioré.

Puis, à compter du 26 mai pour les forces anglo-canadiennes et du 30 mai pour les Américains, ils sont redirigés depuis les zones de rassemblement vers dix-neuf points d’embarquement. C’est à ce moment que les soldats rejoignent les navires et attendent ce qui sera pour certains le dernier voyage.

Image : L'embarquement de soldats Américains sur les navires de transport alliés L’embarquement de soldats américains sur les navires de transport alliés. Photo : US National Archives

Une attente stressante

Les militaires sont habitués à l’attente qui fait partie de leur métier. Mais il ne s’agit pas cette fois d’une attente en vue d’un énième exercice ou d’une revue, désormais c’est l’attente pour la guerre. Pour de nombreux soldats, l’opération Overlord représente le baptême du feu, et l’anxiété s’installe vite.

Les cadres reçoivent à bord des navires des compléments d’informations sur leur mission et ils découvrent des noms de villes, de villages qui jusque-là étaient camouflés ou codés. Désormais, les unités découvrent l’objectif et font taire les spéculations : Overlord se déroule en Normandie.

Image : Une partie de l'armada Alliée dans un des ports de l'Angleterre Une partie de l’armada alliée dans un des ports de l’Angleterre. Photo : US National Archives

Si les cadres sont occupés par la préparation de la mission et tiennent le plus souvent possible des réunions de répétition avec la troupe (les « rehearsals » en anglais), cartes à l’appui, les soldats s’occupent comme ils le peuvent à bord de ces espaces confinés où ils sont entassés les uns sur les autres. Cette longue attente est une première épreuve pour leurs nerfs et l’ajournement d’Overlord du 5 au 6 juin n’arrange rien. Beaucoup d’hommes souffrent en outre du mal de mer.

Pour les parachutistes et troupes aérotransportées, l’attente est la même, mais eux sont stationnés à compter du 30 mai sur les bases réparties dans tout le territoire anglais. Les nouveaux délais ordonnés par Eisenhower permettent aux mécaniciens de vérifier une fois encore les avions et les bombardiers chargés d’entrer en action au-dessus de la Normandie.

Image : Les parachutistes américains embarquent, lourdement chargés, à bord des Dakota C-47 Les parachutistes américains embarquent, lourdement chargés, à bord des Dakota C-47. Photo : US National Archives

La décision du départ

Si le général Eisenhower veut retarder encore de quelques jours, voire plusieurs semaines, le lancement d’Overlord, il a le choix entre deux options : soit laisser les soldats à bord des bateaux en attendant un moment plus favorable, soit de les redéployer en direction des zones de rassemblement. Mais l’équipe de météorologues dirigés par James Stagg rend compte au commandant suprême des armées alliées que le climat est favorable le 5 juin et ce pendant quarante-huit heures.

Image : Sur le pont de ce navire de transport, les soldats alliés se divertissent pendant la traversée Sur le pont de ce navire de transport, les soldats alliés se divertissent pendant la traversée. Photo : US National Archives

Après avoir pris la décision à 04h30 le 5 juin de lancer l’opération Neptune dans la soirée, Eisenhower rend visite à ses troupes et fait distribuer à l’ensemble des unités sous ses ordres son fameux message. Il se rend en journée dans la région de Portsmouth pour encourager les soldats britanniques, puis il visite en soirée les parachutistes américains de la 101ème Airborne Division (dont les pertes sont susceptibles d’être particulièrement élevées) qui embarquent quelques heures plus tard à bord des avions de transport. En fin de soirée du 5 juin, les navires alliés font route vers les plages de Normandie tandis que les avions décollent vers les zones de largage. Le débarquement peut commencer.

Image : Eisenhower rend visite aux paras de la 101ème Airborne Division Eisenhower rend visite aux paras de la 101ème Airborne Division avant leur départ. Photo : US National Archives

 

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Auteur : Marc Laurenceau – Reproduction soumise à l’autorisation de l’auteur – Contact Webmaster