Les batailles pour Cherbourg
Jour J + 13 à Jour J + 20 : du 19 au 26 juin 1944
Un port en eau profonde
Le ravitaillement joue un rôle plus que primordial en temps de guerre. Il est aussi important qu’un soldat, car sans lui, pas de munitions pour les armes, pas de carburant pour les véhicules ou bien encore pas de vivres pour les hommes et femmes qui travaillent dans le cadre de l’effort de guerre.
C’est pourquoi ont été créés les port artificiels d’Arromanches et de Saint-Laurent-sur-Mer, afin que les Alliés, même sans avoir libéré de grands ports en eau profonde (permettant ainsi l’accostage de navires de gros tonnage), puissent bénéficier d’un ravitaillement constant et à haut débit. Mais de tels ports artificiels, bien qu’efficaces dans les premières heures de la bataille, se montre insuffisant avec le temps : une forte tempête détruit le port de Saint-Laurent dans la nuit du 19 au 20 juin 1944 (Jour J + 12 et + 13) et endommage fortement celui d’Arromanches, demeurant inopérant quelques jours, ce qui reporte l’opération Epsom dans la région de Caen : 25 000 tonnes de munitions ont été déchargées le 18 juin, le tonnage tombe à 4 000 le 20 juin.
Tempête en Manche entre le 19 et le 20 juin détruisant le port artificiel de Saint-Laurent-sur-Mer et endommageant fortement celui d’Arromanches. Photos : IWM | |
L’objectif des Alliés, après celui d’établir et de consolider une tête de pont en Normandie, est de s’emparer de la ville de Cherbourg et notamment son port en eau profonde. C’est pourquoi la plage d’Utah est située dans le Cotentin, au sud de Cherbourg, afin d’accélérer la prise de cette ville.
Le 19ème corps américain du général Corlett est mis en oeuvre devant Saint-Lô entre le 5ème corps, débarqué à Omaha, et le 7ème corps, débarqué à Utah. Ce dernier, commandé par le bouillant général « Lightning Joe » Collins (de retour de Guadalcanal), se consacre à la libération de Cherbourg. Les moyens qui lui sont octroyés sont très importants et il reçoit le renfort de 30 bataillons en à peine 12 jours.
La plupart des divisions blindées allemandes font face aux divisions britanniques à Caen, et elles dégarnissent ainsi le front ouest, dans le Cotentin. Cette absence de chars est profitable au 7ème corps de Collins, mais l’avancée des troupes américaines n’en est pas pour autant facile : les troupes progressent par sauts de puces et conquirent le terrain bunker par bunker, ferme par ferme, parcelle de terrain par parcelle de terrain et ce au prix de pertes très élevées.
Fortification bombardée et détruite dans les environs de Cherbourg. Photo: US National Archives |
Les Américains coupent dans un premier temps la presqu’île du Cotentin en deux : partie nord, partie sud, en perçant vers Portbail et Barneville le 18 juin.
Puis c’est la remontée vers le nord pour la prise de Cherbourg : la ville de Montebourg est libérée le 19 juin tandis que Valognes tombe le 20 juin.
La bataille du Val-de-Saire
Ne laissant pas de répit aux forces allemandes, il lance trois divisions à l’assaut, sans même prendre le temps de préparer le terrain avec un bombardement d’artillerie habituel : la 4ème division d’infanterie américaine défait les troupes ennemies prises par surprise.
Cherbourg, ville retranchée, est atteinte le 21 juin. La bataille qui s’engage s’appelle désormais la bataille du Val-de-Saire.
Bataille pour la capture de Cherbourg vue depuis les hauteurs de la ville. Photo: US National Archives |
Le commandant de la garnison de Cherbourg, Karl von Schlieben, a organisé la défense de la ville. Malgré une valeur combattive médiocre, ces unités défendent Cherbourg avec ténacité. Le 7ème corps demande la reddition des troupes allemandes encerclées, refusée par von Schlieben. C’est à ce moment que l’attaque pour la prise de Cherbourg commence.
Le général Ira Wyche, commandant la 79ème D.I. au Fort du Roule à Cherbourg. Photo: US National Archives |
Après des violents combats, tous les points forts de résistance allemande sont éradiqués à partir du 26 juin (même s’il reste encore quelques défenseurs) et sachant la bataille perdue, von Schlieben se rend avec l’Amiral Hennecke, ainsi que 37 000 hommes.
Colonne de prisonniers allemands dans Cherbourg. Photo: US National Archives |
Le contrôle total du port et de son arsenal, ainsi que l’arrêt des combats dans le nord du Cotentin est effectif aux environs du 1er juillet 1944.
Aussitôt après la fin des combats, une véritable course contre la montre s’engage pour remettre en état les installations portuaires de Cherbourg, détruites par les Allemands mais aussi par les bombardements alliés.
Destructions allemandes dans le port de Cherbourg. Photo: US National Archives |
Ce n’est que le 17 juillet 1944 que le premier bâtiment allié accoste dans le port de Cherbourg tout juste rénové pour décharger sa précieuse cargaison.
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