Bénouville (Calvados)

Les villes de Normandie pendant les combats de 1944

Libération : 6 juin 1944

Unités engagées :

Drapeau anglais 2nd Bn. Oxf. and Bucks, 6th Airlanding Brigade, 6th Airborne Division

Drapeau anglais 7th Battalion Parachute Regiment, 5th Para Brigade, 6th Airborne Division

Drapeau anglais 2nd Battalion Royal Warwickshire Regiment, 185th Infantry Brigade, 3rd Infantry Division

Drapeau anglais Drapeau France Libre 1st Special Service Brigade, 3rd Infantry Division

Drapeau nazi Grenadier-Regiment 736, 716. Infanterie-Division

Drapeau nazi Pionier-Batallion 736, 716. Infanterie-Division

Drapeau nazi Panzergrenadier-Regiment 192, 21. Panzer-Division

Historique :

Les forces aéroportées britanniques et canadiennes appartenant à la 6th Airborne Division sont chargées de s’emparer dans la nuit du 5 au 6 juin 1944 des rives ouest et est de l’Orne qui sont tenues par la 716. Infanterie-Division. Cette opération est connue sous le nom de Tonga. L’un des objectifs particuliers de Tonga concerne la prise de deux ponts : l’un sur la rivière Orne à l’est situé sur la commune de Ranville (baptisé depuis Horsa Bridge) et l’autre sur le Canal de Caen à l’ouest (Pegasus Bridge). Ces deux ponts doivent permettre de sécuriser le flanc gauche des forces alliées le Jour-J et pendant les semaines suivant le débarquement. Comme ils doivent être pris intacts et dans les premières secondes de l’engagement aéroporté, le vecteur sélectionné est le planeur : ce moyen est discret et relativement précis.

Cette opération, connue comme étant l’opération Coup de Main (également surnommée « Deadstick ») est confiée aux soldats aérotransportés de la D Company, 2nd Battalion Oxfordshire & Buckinghamshire Light Infantry – 2nd Ox & Bucks –, 6th Airlanding Brigade, qui sont commandés par le Major John Howard.

Répartis dans trois planeurs (trois autres sont nécessaires pour le pont de Ranville), les Anglais de la compagnie D atterrissent à compter de 00h25 le 6 juin 1944 exactement à l’endroit prévu (zone d’atterrissage codée « X » et située à 50 mètres du pont Euston I). Le pont de Bénouville est pris en 10 minutes. Les soldats aérotransportés sécurisent les abords malgré la perte du lieutenant Brotheridge, le chef de la 1ère section, premier officier britannique à trouver la mort le Jour-J. Durant les combats, quelques habitants s’aventurent à l’extérieur de leur habitation : c’est le cas de Louis Picot, qui est mortellement touché par un tir allemand. Les Anglais se ruent dans sa maison, située à proximité immédiate du pont, avant de repartir : c’est la première maison libérée de France, quelques heures avant le café Gondrée qui n’ouvrira ses portes qu’au lever du jour pour être ensuite transformé en antenne médicale avancée.

Pendant ce temps, à 00h50, le 7th Battalion Parachute Regiment (5th Para Battalion) commandé par le lieutenant-colonel George Pine-Coffin est parachuté sur la « Drop Zone » (zone de saut) codée « N » située au nord-est de Ranville. Après s’être rassemblés au point de ralliement régimentaire, ils font route vers Bénouville et Le Port afin de sécuriser la rive ouest du Canal de Caen. La compagnie B du Major Roger Neale s’installe en interdiction face au nord-ouest à hauteur du Port, la compagnie A du Major Nigel Taylor interdit les abords ouest de Bénouville tandis que la compagnie C du Major R. Bartlett interdit face au sud le long du Canal de Caen.

Le troisième bataillon du Grenadier-Regiment 736 ainsi que la 1ère compagnie du Pionier-Bataillon 716 de la 716. Infanterie-Division effectuent une première reconnaissance des rives ouest du Canal de Caen en progressant en direction du Port et de Bénouville : un canon automoteur roule en direction du pont avant d’être détruit par un tir de lance-roquettes P.I.A.T. Alertés par les comptes-rendus des soldats de la 716. Infanterie-Division qui sont incapables de maîtriser la situation, la 21. Panzer-Division ordonne vers 02h30 à plusieurs patrouilles mécanisées de reconnaître les rives ouest et est de l’Orne. Les éléments de pointe de la 8e compagnie mécanisée du Panzergrenadier-Regiment 192 commandée par l’Oberleutnant Braatz progressent à l’ouest du Canal de Caen et prennent le contact avec la 6th Airborne Division à 3 heures du matin : ils sont repoussés par les parachutistes du 7th Battalion Parachute Regiment qui se sont emparés de la totalité de Bénouville et les escarmouches se poursuivent pendant toute la matinée du Jour-J.

A 13h32, Lord Lovat et sa 1st Special Service Brigade débarquée à Sword Beach le matin effectue sa jonction avec le 7th Para Regiment et la compagnie du Major Howard, alors que les tirs de snipers et de mortiers allemands continuent de tuer dans le secteur de Bénouville. Howard ordonne à ses hommes de couper plusieurs arbres le long de la rive orientale du Canal de l’Orne, estimant qu’ils servent de points de repère aux artilleurs adverses, mais les tirs cessent progressivement. A 18h00, le 2nd Battalion Royal Warwickshire Regiment (185th Infantry Brigade) commandé par le lieutenant-colonel H. O. S. Herdon renforce la position du 7th Para Regiment dans le secteur de Bénouville.

Aujourd’hui, les corps de 23 soldats britanniques reposent dans le cimetière communal de Bénouville. Ils appartiennent pour la plupart au 7th Para Regiment et ont été enterrés à cet endroit pendant les combats.

  Photos de Bénouville en 1944

Carte de Bénouville :

Image : carte du secteur de Bénouville - Bataille de Normandie en 1944