Hiesville (Manche)
Les villes de Normandie pendant les combats de 1944
Libération : 6 juin 1944
Unités engagées :
81st Airborne Antiaircraft Battalion, 101st Airborne Division
101st Signal Company, 101st Airborne Division
326th Airborne Engineer Battalion, 101st Airborne Division
326th Airborne Medical Company, 101st Airborne Division
327th Glider Infantry Regiment, 101st Airborne Division
506th Parachute Infantry Regiment, 101st Airborne Division
325th Glider Infantry Regiment, 82nd Airborne Division
III/Grenadier-Regiment 1058, 91. Infanterie Division
Historique :
Le village de Hiesville, occupé au printemps 1944 par les soldats allemands du Grenadier-Regiment 1058 (91. Infanterie Division), se trouve à proximité immédiate de la zone de saut codée « C » dans le cadre de l’opération Albany, le largage de la 101st Airborne Division aux premières heures du Jour-J. Il est également situé aux abords de la zone d’atterrissage pour planeurs codée « E », destiné à l’accomplissement de l’opération Chicago. Cette « landing zone » est de forme triangulaire, d’un kilomètre de longueur et d’un kilomètre et demi de largeur. Elle est située au cœur du dispositif de la 101ème division aéroportée ce qui permet de renforcer les trois zones de saut divisionnaires en un minimum de temps. Contrairement aux zones d’atterrissage des planeurs de la 6ème division aéroportée au nord-est de Caen, la LZ « E » est très compartimentée en plusieurs vergers et champs bordés de hautes haies propres au bocage normand ainsi que par des lignes d’arbres atteignant parfois les quinze mètres de hauteur. Cependant, les champs de ce secteur sont en moyenne deux fois plus étendus que dans le reste du Cotentin.
Aux premières heures du 6 juin 1944 débutent l’opération Albany. Les séries de largage destinées à la zone de saut (en anglais « drop zone« , DZ) « C » font face à un important barrage d’artillerie antiaérien durant leur passage au-dessus du Cotentin. Ces tirs, peu précis mais très nombreux, désorientent les pilotes et entraînent un sentiment de panique au sein des formations tenues par ces 81 C-47. Trois d’entre eux sont abattus avant le début du largage. Le parachutage du 1er bataillon du 506th Parachute Infantry Regiment (PIR) se déroule dans des conditions correctes : les deux tiers du bataillon sont largués directement sur la DZ ou à moins d’un kilomètre de distance. Les parachutistes s’emparent rapidement de la commune.
Vient ensuite le tour de l’opération Chicago. Le marquage au sol effectué par les Pathfinders (éclaireurs) sur la LZ « E » est repéré par les pilotes des 49 C-47 encore opérationnels qui larguent leur remorque à 3 heures 54 pour les premiers appareils et à 140 mètres (450 pieds) d’altitude. Livrés à eux-mêmes, les planeurs doivent effectuer une rotation de 270 degrés conformément aux instructions préalables. Lors de cette phase délicate, de nombreux pilotes sont désorientés d’autant plus que la luminosité de la Lune est très faible durant cette nuit, les nuages étant très nombreux.
Seuls 6 des 49 planeurs atterrissent directement sur la LZ « E », 15 autres touchent le sol de Normandie à moins d’un kilomètre. 10 autres atterrissent dans la région des Forges à l’ouest (sur la LZ « W » destinée aux planeurs de la 82ème division aéroportée). Les 18 planeurs restant se posent dans un rayon de trois kilomètres autour de la LZ « E », sauf un qui atterri au-delà encore. L’atterrissage des planeurs se déroule dans des conditions difficiles. L’obscurité pose de sérieux problèmes aux pilotes qui aperçoivent tardivement les lignes d’arbres bordant les champs et sont dans l’obligation de changer de zone de poser. La rosée est particulièrement présente à ce moment de la nuit et les planeurs glissent sur l’herbe sans ralentir : la plupart d’entre eux s’encastrent dans les haies à pleine vitesse malgré tous les efforts effectués par les équipages pour freiner. C’est notamment ce qui arrive aux pilotes du « Fighting Falcon » transportant le général Pratt, commandant en second de la 101st Airborne : en dépits des actions du lieutenant-colonel Murphy, le Waco heurte une haie composée de peupliers de 12 mètres de haut au sud-ouest de Hiesville à 250 mètres de la départementale 329. A l’intérieur, le général Pratt est assis à bord d’une Jeep et meurt à l’impact, la nuque cassée par le choc, tandis que le sous-lieutenant Butler est tué par une branche d’arbre traversant le cockpit côté copilote.
Le colonel Robert Sink, chef de corps du 506th PIR, installe son poste de commandement dans la localité d’Hiesville près de Sainte-Marie-du-Mont. C’est également dans ce village, au manoir de Colombières, que le général Taylor fait installer le sien. Le manoir de Colombières accueille par la suite le premier hôpital divisionnaire de la 101st Airborne.
Cartes de Hiesville :
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