Vire (Calvados)

Les villes de Normandie pendant les combats de 1944

Libération : 7 août 1944

Unités engagées :

Drapeau américain 116th Infantry Regiment, 29th Infantry Division

Drapeau américain Combat Command A, 2nd Armored Division

Drapeau nazi 3. Fallschirmjäger-Division

Drapeau nazi Kampfgruppe Malhmann, 353. Infanterie-Division

Drapeau naziKampfgruppe Dettling, 363. Infanterie-Division

Historique :

A la veille de la Seconde Guerre mondiale, la ville de Vire comprend près de 8 000 habitants. Cette commune représente un nœud routier majeur au sud du Calvados et bordant le département de la Manche, reliant les principales grandes villes de la région.

Le 6 juin 1944, les Alliés bombardent les principales villes de Normandie dans le but de ralentir la progression des renforts allemands se dirigeant vers la côte. La cité de Vire n’est pas épargnée : à 20 heures, 24 bombardiers B-24 Liberator américains de la 8th Air Force débutent le premier raid, suivis à 2 heures du matin par 167 appareils de la Royal Air Force. Plus de 350 Normands périssent durant ce terrible bombardement qui détruit 95% des habitations et fait près de 1 500 blessés.

La libération des ruines de Vire doit cependant attendre le mois d’août. Le 5e corps américain parvient à repousser les parachutistes de la 3. Fallschirmjäger-Division jusqu’aux abords nord-ouest de la ville dès le 5 août, grâce à la pression constante menée par le Combat Command A de la 2nd Armored Division. Mais les chars sont bloqués à hauteur de Martilly, le pont surplombant la Vire étant détruit. Les Allemands en profitent pour consolider la défense du secteur, sachant notamment s’appuyer les mouvements de terrain au sud du centre-ville. Ils sont renforcés par un groupement tactique interarmes aux ordres du Generalleutnant Paul Malhmann, composé de troupes appartenant à la 353. Infanterie-Division, ainsi que par des éléments de la 363. Infanterie-Division.

Dès le lendemain à 19 heures 15, le 116th Infantry Regiment (IR) de la 29th Infantry Division relance l’action à partir des hauteurs à l’ouest de Vire (cote 219) : les fantassins commandés par le colonel Philip R. Dwyer s’engagent le long de ce mouvement de terrain boisé qui descend abruptement vers le fleuve. Appuyés par des tirs nourris, les 2e et 3e bataillons traversent le fleuve puis remontent la pente de la rive opposée pour atteindre les premières maisons en ruine. Les Allemands sont surpris par un assaut en fin de journée et s’avèrent incapables d’empêcher le franchissement risqué de la Vire par leur adversaire. La succession de mouvements de terrains empêchant de pouvoir appliquer des feux indirects précis, les Américains parviennent ainsi à s’engager durablement dans la ville. Cependant, la situation du 116th IR est critique : le franchissement de la Vire a désorganisé les troupes d’assaut et de nombreux chefs de section et chefs de groupe perdent la liaison avec leurs subordonnés. A l’instar de ce que le régiment avait connu à Omaha Beach le 6 juin, ses soldats se regroupent au gré des combats et des initiatives. A 22 heures, le centre-ville est atteint après une longue reconnaissance, habitation après habitation, malgré l’absence de véhicules blindés.

Le 7 août, le colonel Dwyer ordonne deux nouvelles offensives : le 1er bataillon s’engage en direction de l’écluse mais les Allemands, s’appuyant sur de solides positions retranchées depuis les hauteurs de Saint-Clair, parviennent à le stopper. L’autre action, confiée au 2e bataillon, est dirigée vers le sud-est pour s’emparer de la cote 251 : là encore, les barrages d’artillerie brisent les assauts américains : dans la soirée, le 116th IR tient les ruines du centre-ville et du quartier de la gare. A la tombée de la nuit et malgré le bombardement d’artillerie incessant, les Américains s’infiltrent à travers les lignes allemandes pour s’emparer du verrou de Saint-Clair : ils reconnaissent plusieurs itinéraires d’assaut et attendent les premières lueurs du 8 août pour relancer l’offensive. A 5 heures du matin, ils reprennent la progression et investissent aussitôt les positions des défenseurs. Surpris mais également exténués après plus de trois journées et nuits d’intenses combats pour la défense de Vire, les Allemands sont incapables de tenir davantage la cote 203 : malgré une ultime lutte, ils se replient vers le sud-est à 16 heures 30, abandonnant la localité aux Américains.

Carte de Vire :

Débarquement de NormandieBataille de NormandieLa Normandie, aujourd’hui

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Auteur : Marc Laurenceau – Reproduction soumise à l’autorisation de l’auteur – Contact Webmaster