Fauville (Manche)

Les villes de Normandie pendant les combats de 1944

Libération : 7 juin 1944

Unités engagées :

Drapeau américain 8th Infantry Regiment, 4th Infantry Division

Drapeau américain 505th Parachute Infantry Regiment, 82nd Airborne Division

Drapeau américain 325th Glider Infantry Regiment, 82nd Airborne Division

Drapeau américain 80th Airborne Anti-Aircraft Battalion, 82nd Airborne Division

Drapeau américain 745th Tank Battalion

Drapeau nazi III/Grenadier-Regiment 1058, 91. Infanterie Division

Historique :

Fauville est occupé au printemps 1944 par des soldats allemands du 3e bataillon du Grenadier-Regiment 1058 (91. Infanterie Division). Ce village est situé sur un mouvement de terrain qui permet d’avoir des vues sur les environs. Fauville se situe à environ 1 500 mètres au sud de Sainte-Mère-Eglise qui est l’objectif prioritaire du 3e bataillon du 505th Parachute Infantry Regiment (82nd Airborne Division) commandé par le lieutenant-colonel Edward C. Krause. Par ailleurs, cette commune est en bordure nord d’une zone d’atterrissage pour planeurs codée « LZ W » (landing zone).

Le 6 juin 1944, les Alliés débutent l’assaut en Normandie. Lorsque Sainte-Mère-Eglise est sous contrôle américain, le lieutenant-colonel Krause ordonne dans la matinée à la compagnie G (commandée par le capitaine Robert Follmer) de reconnaître la route nationale 13 en direction de Fauville afin de sécuriser les abords sud de Sainte-Mère-Eglise. Les Allemands tiennent le village et de durs combats s’y engagent. A 10 heures, deux compagnies d’infanterie du 3e bataillon du Grenadier-Regiment 1058 contre-attaquent vers le nord, appuyés par des canons automoteurs. Le parachutiste Dominick DiTullio de la compagnie G, isolé, ouvre le feu sur ses adversaires et parvient à mettre hors de combat plusieurs cadres : sans chefs, les Allemands stoppent puis se replient pour se réorganiser. Les canons automoteurs sont détruits par un canon de 57 mm positionné à la sortie sud de Sainte-Mère-Eglise et armé par le 80th Airborne Anti-Aircraft Battalion. Les Allemands mettent en place un tir d’artillerie sur la position de la compagnie G, occasionnant de lourdes pertes : un obus tombe au milieu d’un groupe de combat, coupant une jambe au soldat William C. Walter, les deux jambes du soldat Robert E. Holtzmann et tuant le sergent Stanley S. Smith et le soldat Robert L. Herrin. Malgré l’intervention de l’auxiliaire sanitaire, le soldat Marty Cuccio, et du médecin capitaine Robert Franco, Walter et Holtzmann décèdent quelques minutes plus tard, leur souffrance étant atténuée par l’injection de doses de morphine.

L’intervention de la compagnie I commandée par le capitaine Harold H. Swingler permet de repousser définitivement la contre-attaque allemande. A 18 heures 30, les parachutistes américains parviennent à s’emparer de quelques habitations au nord de la commune mais leurs adversaires tiennent encore la partie sud.

En milieu d’après-midi le Jour-J, les soldats américains du troisième bataillon du 8th Infantry Regiment (4th Infantry Division) commandés par le lieutenant-colonel Erasmus H. Strickland atteignent la route nationale 13 à hauteurs des Forges et progressent ensuite vers la poche de résistance de Fauville. Ils sont accompagnés par les éléments de la 82nd Airborne ayant débarqué sur Utah dans la matinée et commandés par le colonel Edson D. Raff. Bien qu’encerclés au nord par les parachutistes et au sud par l’infanterie appuyée par des chars, les Allemands tiennent bon et interdisent toute progression sur la route nationale qu’ils balaient sous le feu de leurs canons. Le temps presse : les Américains doivent absolument neutraliser cette menace qui pèse sur l’arrivée de renforcements par planeurs sur la LZ W qui est toujours à portée de tir de leurs adversaires. En effet, le 6 juin à 21 heures, un atterrissage de planeurs a lieu à cet endroit conformément aux plans de l’opération Elmira. Le 7 juin, deux autres opérations aérotransportées (baptisées Galveston et Hackensack) sont également prévues à compter de 6 heures du matin.

Le 7 juin, alors que ces opérations de renforcement débutent, les Américains ne sont pas parvenus à déloger leurs adversaires de Fauville et les planeurs enregistrent des pertes sur la LZ W qui n’est toujours pas sécurisée. En fin de matinée, le 3e bataillon du 8th Infantry Regiment se lance à l’assaut du village et du mouvement de terrain coté 20. Les Allemands ripostent avec d’importants tirs de mitrailleuses et un barrage d’artillerie, les combats sont particulièrement violents. Sur le flanc droit du 3e bataillon, le 2e bataillon s’empare d’Ecoquenéauville et le front allemand se brise progressivement : les hommes du lieutenant-colonel Erasmus H. Strickland parviennent finalement à s’emparer de Fauville, dégageant ainsi la route nationale 13 et mettant un terme à la résistance adverse dans le secteur.

 

Cartes de Fauville :

Image : carte de Fauville