Walter Model

Biographie

Walter Model est né le 24 janvier 1891 à Genthin. Il s’engage en 1908 dans l’armée et rejoint le 52ème régiment d’infanterie  en tant que lieutenant en 1910. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, son unité participe aux combats sur le front ouest et en mai 1915, Model est grièvement blessé près d’Arras. En octobre de la même année il est décoré la Croix de Fer. Promu capitaine en novembre 1917, il termine la guerre au sein de la 36ème division de réserve.

Très bien noté et soutenu par bon nombre de ses supérieurs, il reste au sein de la Reichswehr après 1918, en même temps que 4 000 autres officiers. En 1925, il est muté à la 3ème division d’infanterie, considérée comme l’une des meilleures unités allemandes de l’époque. Il s’intéresse alors aux possibilités de modernisation de l’armée ainsi qu’à la tactique générale et dans le même temps il se rapproche de cadres du parti national-socialiste.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, Walter Model est chef d’état-major du 4ème corps pendant l’invasion de la Pologne puis de la 16ème armée lors de la campagne de France. Durant cette période, il s’attache à mettre au point de nouvelles tactiques en insistant sur le combat interarmes. Le 22 juin 1941, il participe à l’invasion de l’Union Soviétique dans le cadre de l’opération Barbarossa. Model se fait remarquer par la rapidité de la progression de son unité. En janvier 1942, alors que les Soviétiques reprennent l’initiative, il est placé à la tête de la 9ème armée et prend en charge la partie nord de l’assaut sur Koursk le 5 juillet 1943 dans le cadre de l’opération Citadel. Cette offensive est un échec et précipite un peu plus la retraite allemande. Le 29 janvier 1944, Model est envoyé en Estonie où il doit stopper la progression soviétique mais la situation est désespérée pour les Allemands qui poursuivent leur repli général.

Le 1er mars 1944, il est le plus jeune officier de la Wehrmacht à être nommé Feldmarschall. Un mois plus tard il remplace le général Manstein à la tête du groupe d’armée d’Ukraine nord, avant d’être appelé en urgence pour soutenir le groupe d’armée Centre alors que les Soviétiques libèrent la ville de Minsk. Le 17 août 1944, Model est transféré sur le front ouest en Normandie où la situation des forces allemandes est également désespérée à cette date. Il prend la place du général von Kluge, jugé responsable de l’échec de l’opération Lüttich à Mortain et qui se suicide le 18 août. Son groupe d’armée B est encerclé dans la poche de Falaise et il ordonne à ses unités de se replier à l’est de la Seine, puis à l’est du Rhin quelques jours plus tard.

En septembre 1944, les Alliés lancent l’opération Market Garden alors que Model réorganise et fait ré-équiper le groupe d’armée B. Avec ses moyens lourds, il attaque les unités légères aéroportées qui battent en retraite et annule ainsi l’espoir qu’entretenaient les Alliés de mettre un terme à la guerre avant Noël.

Sa nouvelle stratégie est de saigner au maximum les armées adverses avant leur arrivée sur la ligne Siegfried, car selon lui les forces allemandes ne sont plus en mesure de contre-attaquer massivement et de reprendre l’avantage. Il inflige ainsi à la 1ère armée américaine la perte de 33 000 soldats pendant la bataille de la forêt d’Hürtgen.

La conduite de la contre-attaque souhaitée par le Führer à la fin de l’année 1944 est confiée au maréchal Model qui dispose alors des dernières forces opérationnelles allemandes. Le 16 décembre 1944, l’offensive est lancée dans les Ardennes mais heurte de plein fouet la résistance américaine de la 101ème division aéroportée à Bastogne. Le 8 janvier 1945, l’opération est définitivement stoppée.

Hitler donne alors l’ordre aux troupes de Model de rester sur place et de défendre leurs positions jusqu’à la mort alors que les Américains traversent le Rhin à Remagen. Le 1er avril 1945, le groupe d’armée B est encerclé par les 1ère et 9ème armées américaines et Walter Model, contre l’ordre de son Führer, décide de faire replier ses hommes. Il dissout son unité, laissant le choix à ses soldats de se rendre ou de se frayer un chemin à travers les lignes ennemies.

Refusant de se rendre personnellement, il préfère mettre fin à ses jours le 21 avril 1945 en se tirant une balle dans la tête dans un bois près de Ratingen. Enterré sur place, ce n’est qu’en 1955 que son fils, avec l’aide des officiers qui ont servi sous ses ordres, retrouve l’emplacement de sa tombe et fait transférer son corps au cimetière militaire de Vossenack près de la forêt d’Hürtgen.