Charles de Gaulle
Biographie
Charles de Gaulle est né le 22 novembre 1890 à Lille. Il est le fils de Jeanne Maillot et de Henri de Gaulle, professeur de lettres, de mathématiques et d’histoire.
Après ses études en classes préparatoires au collège privé catholique Stanislas à Paris, il intègre dans les derniers l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr en 1908, se classant 119ème sur 221. Mais il y fait ses preuves et est récompensé de la 13ème place à sa sortie de l’école. Parmi ses camarades de la promotion de Fez, le major n’est autre que le futur maréchal Juin. Son classement lui permet de choisir l’infanterie et il commande une section au 33ème régiment d’infanterie (R.I.) situé à Arras et commandé par le colonel Pétain.
La Première Guerre mondiale éclate moins d’un an après sa nomination au grade de lieutenant et Charles de Gaulle y est blessé à plusieurs reprises (au genoux à Dinant en août 1914, à la main gauche pendant la bataille de la Somme en mars 1915). Très rapidement et malgré son fort caractère qui ne plait pas à tout le monde, il prend du galon et devient l’adjoint de Pétain à la tête du 33ème R.I. A nouveau blessé, il est fait prisonnier à la suite des furieux combats de Douaumont en mars 1916. Il tente de s’échapper une première fois avant d’être enfermé au fort d’Ingolstadt en Bavière où il renouvelle ses tentatives d’évasion à cinq reprises, sans succès. Il n’est libéré qu’après l’armistice, avec le sentiment de déception de ne pas avoir été plus utile à son pays pendant ses deux ans de prison.
Après la guerre, il retrouve le chemin des écoles militaires en dispensant des cours d’histoire à Saint-Cyr puis en étant admis à l’Ecole supérieure de guerre en 1922. Il publie ses premiers ouvrages de théories militaires : La Discorde chez l’ennemi en 1924, le Fil de l’épée en 1932, Vers l’armée de métier en 1934 et La France et son armée en 1938. Ses ouvrages le distinguent à une époque où l’armée française fait le choix de la défense statique avec la ligne Maginot : il prône la création d’une armée professionnelle et la mise sur pied d’escadrons blindés mobiles (une idée du général Estienne qu’il soutient) qui transigent avec la stratégie Maginot. Le conservatisme politique et militaire ambiant de l’époque lui vaut d’être régulièrement critiqué, mais il se fait un nom dans la politique française.
La Seconde Guerre mondiale est un nouveau tournant pour Charles de Gaulle : il prend la tête de la 4ème division cuirassée (comprenant 364 chars de combat) le 11 mai 1940, au lendemain de l’offensive allemande à l’ouest. Le colonel de Gaulle (il a été nommé à ce poste le 25 décembre 1937) lance une série d’attaques audacieuses jusqu’à Montcornet. Malgré d’excellents résultats, sa contre-offensive n’est pas soutenue et il est contraint de se replier face à l’importance des moyens adverses. Il renouvelle son offensive (après avoir été nommé à titre temporaire au grade de général de brigade le 25 mai 1940) et fait 400 prisonniers dans la Somme, à Abbeville. A nouveau, il est contraint de se replier.
Alors qu’il se trouve à Londres pour demander au Premier Ministre britannique Winston Churchill d’envoyer plus de troupes en France, il y apprend l’armistice signée par la maréchal Pétain. Le 18 juin 1940, il lance son plus fameux appel sur les ondes de la B.B.C. et met sur pied la France Libre et commence à organiser la résistance sur le territoire français.
Malgré les réticences du président américain Roosevelt qui le considère comme un tyran potentiel, il fait entendre la voix de la France lors des réunions stratégiques alliées.
De Gaulle tient à ce que les forces françaises libres participent aux opérations militaires, en particulier l’offensive visant à ouvrir le front à l’ouest de l’Europe. Ainsi, des forces aériennes, terrestres et maritimes de la France Libre participent aux préparations de l’offensive en Normandie. Cependant, Charles de Gaulle n’est mis au courant du début de l’opération Overlord en Normandie par Winston Churchill que peu de temps avant son lancement.
Il débarque en France dès le 14 juin 1944 à Courseulles-sur-Mer et met sur pied le gouvernement provisoire de la République française, afin d’éviter que les Etats-Unis ne mettent sur place en France leur propre administration. De Gaulle fait également pression sur l’état-major allié pour que les hommes de la 2ème division blindée libèrent la capitale française : le 25 août 1944, le général Leclerc reçoit la reddition de Von Choltitz à Paris.
La fin de la Seconde Guerre mondiale et la multiplication des conférences marquent le retour de la France sur la scène internationale, grâce aux efforts déployés par le général de Gaulle, malgré la défaite de 1940.
En 1947, il fonde le parti du Rassemblement du peuple français (R.P.F.) qui remporte un fort succès notamment auprès des anciens combattants et des résistants, puis il met entre parenthèse ses activités politiques jusqu’en 1958. La guerre d’indépendance en Algérie est l’occasion pour de Gaulle de retrouver le haut de l’affiche politique : il fait adopter la constitution de la Cinquième République et reste à la présidence de l’Etat français jusqu’en 1969, date à laquelle il démissionne.
Il se retire dans sa résidence de Colombey-les-Deux-Eglises où il s’éteint, le 9 novembre 1970. Une messe est organisée à l’église Notre-Dame de Paris le même jour de ses obsèques, à laquelle assistent présidents et souverains du monde entier.
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