Portrait de Bertrand Sciboz, pêcheur devenu chasseur d'épaves du Débarquement

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Marc Laurenceau
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Portrait de Bertrand Sciboz, pêcheur devenu chasseur d'épaves du Débarquement

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Pionnier de la cartographie en Manche des épaves de la Seconde Guerre mondiale, Bertrand Sciboz, ancien pêcheur devenu ingénieur, chasse au fond de l'eau carcasses, vestiges, métaux et explosifs en tous genres... jusqu'en Nouvelle-Calédonie.

"Gamin, j'étais fasciné par le trésor de la Blanche nef (coulée au XIIe siècle) qui figurait sur une carte de mon arrière grand-père. J'ai quitté Paris et mon milieu petit-bourgeois pour devenir pêcheur", raconte ce médaillé du mérite maritime installé tout près de Saint-Vaast-la-Hougue (Manche), qui a passé son diplôme d'ingénieur il y a seulement deux ans.

Là, le jeune homme de 19 ans entrevoit son bonheur sur les cartes des pêcheurs : "des centaines d'épaves". Et met sa passion au service de sa profession: riches en poissons, les carcasses immergées sont un rêve qui peut très vite se muer en cauchemar: les chaluts s'y accrochent, emportant parfois navire et équipage.

De décrochage de filets en explorations, Bertrand Sciboz, aujourd'hui 52 ans, monte une carte de ces "croches", sur papier puis sur logiciels et en vend beaucoup. "On n'a jamais eu de carte aussi précise. Avant, on ne s'approchait pas à moins de 200 mètres des épaves. Maintenant on peut aller à 50 mètres", témoigne Daniel Lejuez, un pêcheur normand.

Au passage, Bertrand Sciboz identifie voire découvre nombre d'épaves de la Seconde Guerre mondiale et monte une base de données reconnue.

"C'est un type un peu détonnant qui s'est fait sur une passion et qui est devenu hyper professionnel, la Marine nationale lui sous-traite plein de choses", assure le président du conseil général de la Manche, Jean-François Le Grand.

Sciboz a aussi travaillé avec la Marine américaine, le National Geographic et les familles d'anciens combattants, explique l'intéressé, documents à l'appui.

Après avoir vendu ses sociétés de logiciels en 1999, il part à la conquête d'épaves à trésor. Les résultats annoncés sont loin de ceux affichés par l'américain Odyssey qui a entre autres trouvé en 2009 le HMS Victory coulé en 1744 avec 4 tonnes d'or dans la Manche, une cargaison évaluée à un milliard de dollars selon la société cotée au Nasdaq.

"Ils exagèrent la valeur pour faire monter les cours en bourse", affirme M. Sciboz, expert près la cour d'appel de Caen, pour qui la plongée est "la seule façon d'être tranquille" et procure le "bonheur de travailler en apesanteur". "Je suis payé pour chercher, pas pour trouver". Trois à quatre cent mille euros selon lui pour rechercher - en vain - le Merchant Royal et son mythique trésor à l'entrée de l'Atlantique, au début des années 2000, pour un fonds de pension allemand qui ne connaissait rien au monde sous-marin et dont un dirigeant a depuis fini en prison, raconte Sciboz. "L'annonce d'une recherche suffit à faire monter les cours" de ses clients en Bourse, assure le plongeur, qui affiche 100.000 euros de revenus par an.

Peu bavard dès qu'il est question d'or, il revendique la découverte pour un client de l'Eugène Pergeline, trois-mâts torpillé en 1917 avec 2.900 tonnes de nickel au large de l'Irlande, et dans la foulée, pour son propre compte, celle du Barsac, vapeur coulé au large de Courseulles (Calvados) en 1918, et pour lequel il a déclaré 2.700 tonnes de nickel en 2007 aux autorités mais qu'il n'a pas l'autorisation d'exploiter. La tonne vaut autour de 14.200 euros.

Il revendique encore la découverte de 1 600 mines dans le lagon de Nouméa, qui ont fait l'objet d'une opération internationale de déminage - partielle selon lui - en 2009. Le Canard enchaîné avait alors titré "le lagon a bonne mine".

L'amiral Edouard Guillaud, chef d'état-major des armées, loue dans un courrier de recommandation "la qualité de (ses) travaux y compris dans les DOM-TOM".

Source

Aujourd'hui, l'expert dit aider des Néerlandais à trouver du cuivre au large de l'Irlande, entre deux expertises après naufrages ou avant extension de port, et surveille les bancs de sable au cas où une nouvelle épave du Débarquement émergerait.
Marc Laurenceau
Webmaster du site DDay-Overlord et du forum
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john9
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Re: Portrait de Bertrand Sciboz, pêcheur devenu chasseur d'épaves du Débarquement

Message non lu par john9 »

Salut,

merci pour l'info,
très belle reconversion pour ce Monsieur....
bravo pour ses recherches......

A+
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