invasion a écrit :Le pilote a reporté qu'une multitude de véhicules allemands roulaient de nuit, tous feux allumés. La colonne s'étendait jusqu'au Rhin!
En haut lieu, personne ne l'a cru...
@+
Mais si on l'a cru.
Il était tout simplement trop tard.
On ne change pas le dispositif de l'Armée française en vingt-quatre ou quarante-huit heures à cette époque.
Par ailleurs, il faut se garder de ressortir une information isolée de son contexte. Une masse d'informations arrivent à un état-major en période de combat, à
fortiori devant une offensive de grand style.
Parmi ces milliers d'informations, soixante ans après, on trouvera toujours le type qui affirmera "je vous l'avais bien dit".
Mais songez que tout s'est joué en cinq jours, soit 120 heures. tout va très vite, impossible de faire le tri, probablement. Le 15 mai c'était fini, la percée était irrémédiable.
Enfin, on s'extasie devant le plan Fortitude de 44 des Alliés, mais on ne parle jamais des opérations d'intox de la Wehrmacht qui ont tout aussi bien marché, en faisant croire jusqu'au bout que l'attaque principale était en Belgique.
Dans les conditions de la guerre nouvelle à laquelle aucune nation au monde n'était préparée en 1940, l'Armée de l'Air a opéré de nombreuses missions, dont des missions de sacrifice exemplaires avec un bilan éloquent.
Je cite Patrick Facon, Directeur de Recherches au SHAA :
"On a coutume d'affirmer que l'Armée de l'air a été absente du ciel pendant toute la bataille de France de mai-juin 1940. La vérité commande de souligner que des jugements de la sorte s'inscrivent dans les légendes et les mythes aussi nombreux que variés auxquels a donné naissance la défaite de 1940."
Le bilan en ma possession donne :
- Déclarations officielles françaises : 1 000 victoires, 850 appareils ennemis abattus dont 730 en combat aérien.
- Recherches récentes : 800 appareils allemands détruits par les Alliés (France et Grande Bretagne).
Nota : On parle de 1 000 victoires aériennes en France. Il faut savoir que le système de comptage français attribue une victoire à chaque pilote ayant participé à la destruction du même avion. Donc si trois pilotes ont participé à une destruction, on compte trois victoires. Mais un seul avion a été abattu.
@+
Sources :
- La campagne de 1940 - Dir C. Levisse-Touzé - Tallandier - 2001
- L'armée de l'air dans la tourmente : La bataille de France 1939-1940 - P. Facon - Economica - 2005