6 juin 44: pourquoi les Indiens "traversèrent la mare"

Ce forum s'intéresse plus particulièrement aux unités américaines déployées pendant la Bataille de Normandie.
Florian Rochat
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6 juin 44: pourquoi les Indiens "traversèrent la mare"

Message non lu par Florian Rochat »

Leur souvenir n'est pas vraiment resté dans les annales, car ils étaient numériquement peu nombreux. Mais il y avait des Indiens parmi les troupes américaines qui débarquèrent en Normandie le 6 juin 1944. C'est l'occasion de rappeler rappeler une réalité très méconnue: les Indiens ont été, proportionnellement à leur population, les plus nombreux à s'engager comme volontaires pour s'en aller combattre dans toutes les guerres menées par les Etats-Unis à l'étranger (Europe, Pacifique, Corée, Vietnam), depuis 1917.
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Aucun autre groupe ethnique ne s'est montré aussi patriote que les Améridiens, alors même que leur population avait été décimée par les Blancs au cours de quatre siècles de colonisation. Extraordinaire et bouleversant. Dans mon roman La légende de Little Eagle (dont le héros est un jeune pilote Blackfoot), je rappelle les raisons de leur engouement à "traverser la mare", comme ils disaient, pour participer à "la guerre de l'homme blanc".

Un tiers de tous les hommes valides âgés de 18 à 50 ans, jusqu’à soixante-dix pour cent dans certaines tribus, comme les Sioux et les Navajos. Plus d’un dixième de l’ensemble de la population indienne, une proportion bien plus élevée que dans toutes les autres communautés du pays. Une grande partie d’entre eux devancèrent la conscription et s’engagèrent comme volontaires, avec un enthousiasme sidérant.

Voici pourquoi: http://www.florianrochat.com/blog.php
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Manuferey
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Re: 6 juin 44: pourquoi les Indiens "traversèrent la mare"

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Floriant,

Merci de rappeler ces informations intéressantes.

Pour completer ton post, il faut savoir que l’Armée US avait déjà utilisé des Choctaws pendant la 1ere GM comme “code-talkers”. L’idée sera en fait reprise avec les Navajos dans le Pacifique contre le Japon en 1941.

Beaucoup moins connue est la présence de deux Comanches « code-talkers » dans chaque régiment (8th, 12th and 22nd) de la 4th Infantry Division qui débarqua à Utah Beach plus d’autres Comanches au PC de cette division. Les « code-talkers » commencèrent à transmettre peu de temps après le début du débarquement et continuèrent leur mission jusqu’à la fin de la guerre. Les Allemands n’ont jamais réussi à déchiffrer un message des Comanches dans leur langue.

Mais à l’inverse des Navajos dans le Pacifique, les Comanches « code-talkers » ne furent pas reconnus pendant très longtemps. En 1989, le gouvernement français les fit Chevaliers de l’Ordre National du Mérite. Le 30 novembre 1999, le Department of Defense (DoD) honora le dernier « code-talker » Comanche survivant, Charles Chibitty, en lui remettant le « Knowlton Award » qui salue les contributions significatives au renseignement militaire. Charles Chibitty est décédé en juillet 2005.

Pour information, on ne dit pas “Indians” aux USA mais “Native Americans”, les “Indians” étant les habitants de l’Inde. “Amérindiens” est un bon terme pour traduire “Native Americans”.

Emmanuel

P.S. Florian, je pense que la photo que tu as postée montre non pas un soldat amérindien avec ses peintures de guerre mais un parachutiste « blanc » de la 101th ou 82nd Airborne (il porte le parachute ventral de secours) avec la coiffe Iroquois avant son départ pour la normandie le 5 juin 44.
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loadplan
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Re: 6 juin 44: pourquoi les Indiens "traversèrent la mare"

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Les canadiens aussi sont venus avec leurs "amerindiens" ou " Autochtones" comme ils disent ;)

Des tribus moins connus car pas trop de western de cow boys au cinema..mais
Venus de chaque région du Canada ont servi dans les forces armées pendant la Seconde Guerre mondiale et ont participé à toutes les grandes batailles et campagnes. Pour servir leur pays dans les forces armées, les Autochtones ont dû surmonter des défis culturels uniques. Leur courage, leurs sacrifices et leurs réalisations sont une source de fierté pour leurs familles, leurs collectivités et tous les Canadiens.
•Au moins 3 000 Autochtones inscrits, dont 72 femmes ainsi que des Inuits, des Métis et d'autres Autochtones dont le nombre reste inconnu, se sont enrôlés dans l'armée. Leur nombre était sans doute beaucoup plus élevé.
•Parmi ce petit nombre d'Autochtones identifiés comme membres des forces armées, 17 ont été décorés pour des actes de bravoure.


Chef Joe Dreaver, de la Bande Cri Mistawasis en Saskatchewan, a servi pendant les deux guerres mondiales. Lors de la Première, il était sapeur et obtint la Médaille militaire en Belgique. Lorsque la guerre éclata de nouveau, il s'enrôla de nouveau, quitta sa ferme et emmena avec lui 17 hommes, dont trois de ses fils. Trop âgé pour le service outre-mer (il avait alors 48 ans), il resta au Canada et servit dans la Garde territoriale des anciens combattants, pour surveiller des prisonniers de guerre en Alberta.

John McLeod, un Ojibwa, avait servi outre-mer durant la Première Guerre mondiale et il était membre de la Garde territoriale des anciens combattants durant la Seconde. Six de ses fils et une de ses filles s'étaient enrôlés. Deux de ses fils perdirent la vie et deux autres furent blessés. En 1972, l'épouse de John, Mary, fut la première femme autochtone nommée Mère de la Croix d'argent du Canada, et elle déposa une couronne au Monument commémoratif de guerre du Canada à Ottawa, au nom de toutes les mères canadiennes qui avaient perdu des enfants à la guerre.

Charles Byce, fils d'une femme Cri, joignit le Régiment du Lac Supérieur (motorisé). Il gagna la médaille militaire aux Pays-Bas et la Médaille de conduite distinguée lors de la campagne du Rhin. Sa citation pour cette dernière était impressionnante : « La bravoure dont il a fait preuve dans des situations désespérées, sans armes adéquates et avec seulement une poignée d'hommes restera à jamais un exemple pour tous les grades du régiment. »

Thomas George Prince, un Ojibwa du Manitoba, s'était porté volontaire comme parachutiste. Son unité, le Premier bataillon canadien en mission spéciale, s'était jointe à un corps d'élite américain pour former une avant-garde de 1 600 hommes que les Allemands appelaient la Brigade du Diable. Il obtint la Médaille militaire lors d'une bataille en Italie et la Silver Star, une récompense américaine, pour ses activités de reconnaissance en France. Ces récompenses lui furent présentées par le roi George VI au Palais de Buckingham.


brigadier Oliver Milton Martin, un Mohawk de la réserve des Six-Nations de Grand River, a atteint le grade militaire le plus élevé jamais accordé à un membre autochtone des forces armées. Durant la Première Guerre mondiale, il servit dans l'armée de terre et l'aviation. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il supervisa la formation de centaines de recrues au Canada. Pour ses 20 années de service, il obtint la Décoration pour officiers des forces auxiliaires coloniales.

David Greyeyes, un membre de la Bande Cri de Muskeg Lake de la Saskatchewan, servit dans sept pays européens, où il assuma plusieurs fonctions militaires difficiles, dont le commandement d'une section de mortiers en Italie. Durant la campagne d'Italie, il mérita la Croix militaire grecque (troisième classe) pour s'être distingué dans le soutien à la Brigade de montagne grecque. En 1977, il obtint l'Ordre du Canada. Sa citation était la suivante : « Athlète, soldat, agriculteur, ancien chef de la réserve de Muskeg Lake de la Saskatchewan, et finalement directeur de la division des Affaires indiennes dans les régions de l'Alberta et des Maritimes. Pour un long et dévoué service à son peuple, souvent dans des circonstances difficiles ».

« Kahgee pohn noten took» ( Le combat a pris fin )
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Gennaker
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Re: 6 juin 44: pourquoi les Indiens "traversèrent la mare"

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Floriant, le para de ton illustration est Joe Oleskiewicz, du RHQ demo platoon, 506th PIR, un des "Filthy 13"...

En revanche, oyez oyez l'histoire de FIRST LIEUTENANT TURNER BRASHEARS TURNBULL III

Il est l'auteur de l'un des faits d'arme les plus remarquables du Jour J ; FIRST LIEUTENANT TURNER BRASHEARS TURNBULL III, platoon leader, 3rd platoon, D company 505 Parachute infantry a probablement sauvé Ste mère église le 6 juin, en repoussant les assauts de tout un bataillon du 1058th Grenadiere Regiment à Neuville au Plain dans l'après midi du 6 juin 1944.

Turnbull, vétéran de Sicile et d'Italie, avec déjà deux sauts de combat, était à la tête de l'un des tout meilleur platoon du 505, selon son boss, le Lt Colonel Vandy Vandervoort, CO du 2/505. Peu après 3 heures du matin le 6 juin, ce bataillon, le mieux largué de toute l'invasion à l'ouest de Ste Mère (DZ O) est en route vers son objectif, la sécurisation de l'axe de la RN 13 au nord de Ste Mère, dans le petit bourg de Neuville au Plain. Vandervoort a autour de lui près de 600 hommes. Il rencontre Bill Ekman CO du 505 et son S-3 John "Jack" Norton. Ekman n'a aucune nouvelle de son 3/505 commandé par Ed "Cannonball" Krause. Il est inquiet sur la prise de Ste Mère et demande à Vandervoort de se détourner pour s'assurer non seulement du contrôle de la ville, mais d'aider Krause à en sécuriser les accès. Vandervoort a alors une inspiration que Ridgway lui-même qualifiera de "géniale". Il demande à son meilleur platoon, celui de Turnbull, de poursuivre vers l'objectif, et de couvrir le front nord en sécurisant Neuville et son approche par la RN 13. Turnbull part avec 41, ou 43 hommes selon les sources. Il dispose d'une mitrailleuse 30.cal, de nombreux Browning Automatic rifle, et d'une équipe de bazooka men. Il trouve Neuville au Plain désertée par les allemands (d'aucuns prétendent qu'il en chasse quelques uns...) et met en place un dispositif de défense au nord de la bourgade, avec deux squads sur la droite (est) de la RN13, et un squad sur la gauche, bien planqué dans les haies. Il place son bazooka team en retrait, 400 mètres en arrière, dans un petit corps de ferme. Il a bien un mortier, mais n'a pas récupéré un seul obus. Turnbull et ses hommes vont passer ainsi très tranquillement (pas un avion, les oiseaux chantent ...) la matinée du 6 juin. Vers 13 heures, Vandervoort, qui a mis la main sur une jeep dans un glider, décide d'inspecter les positions de Turnbull. Il apporte avec lui un canon de 57 mm du 80th AAA. Turnbull le met aussitôt e position en bordure de la RN13. C'est alors qu'apparait un français sur son vélo. Dans un anglais approximatif, il explique à Turnbull et Vandervoort qu'une importante colonne de PRISONNIERS allemands approche, encadré par des paratroopers. Et effectivement, apparait sur la nationale une longue colonne de feldgrau, occupant le centre de la chaussée, entouré de troopers arborant les fameux panneaux de reconnaissance orange. Turnbull et Vandy se réjouissent un court instant, mais deviennent vite suspicieux. Deux canons auto tractés semblent suivre la colonne. Turnbull demande à sa 30 cal de tirer une longue rafale devant la colonne afin d'observer sa réaction. Celle ci est immédiate. Dès les premières balles, la colonne s'égayent dans toutes les directions, et les allemands ouvrent le feu. Il s'agissait d'une ruse. Les allemands, au nombre d'une compagnie, tentent de déborder les légères défenses américaines. Les canons autopropulsés chargent. Le 57 mm répond et les neutralisent après un court échange de tirs. Turnbull répond en étirant au maximum ses lignes de défenses de par et d'autre de la RN13; Le combat est féroce. La 30 cal fait des ravages. Mais bientôt, les allemands mettent en batterie leurs mortiers qui à leur tour déciment les rangs des troopers. Vandervoort comprend qu'ils ne tiendront plus longtemps. Il fonce vers Ste Mère et ordonne à ses seules réserves, le 1st platoon de E/505 du Lt Theodore L Peterson, de porter secours à Turnbull, et de l'extirper du piège qui se referme sur lui. Il est 16 heures environ et Peterson approche de Neuville par la gauche de la RN13, bien camouflé par les épaisses haies. Il tombe nez à nez avec d'importantes forces allemandes en train de compléter l'encerclement de Turnbull. Peterson a avec lui le fameux Sgt Otis Sampson, le meilleur tireur de mortier du régiment. Otis met en batterie et déclenche un feu dévastateur sur les allemands. Turnbull déplore déjà 6 tués et 11 blessés. Il est calme et affirme avoir la situation bine en main. Peterson organise un périmètre de défense tandis que Turnbull fait le tour de ses troopers pour faire passer l'ordre de retraite. Peterson fait des ravages dans les rangs allemands à coup de mortier et de BAR. Turnbull doit pourtant faire face à un sérieux problème. Le nombre de ses blessés intransportables s'élève à présent à 16. Turnbull refuse de les laisser. Son medic, Cpl James I Kelly se propose de rester avec les blessés et de négocier leur reddition aux allemands. Sergeant Robert J "The Beast" Niland (un des quatre frères Niland dont l'histoire a inspiré Saving Private Ryan), se propose de couvrir la retraite du platoon avec sa Thompson et le BAR du Pfc Julius A Sebastion et un trooper du nom de Ray Smithson. Niland est tué en prenant position. Turnbull bat en retraite tout en combattant. Peterson et Sampson déchainent leur feu sur les allemands et couvrent leur retraite. Turnbull rejoint le PC de Vandervoort avec seulement 16 hommes. Vandervoort, un peu comme Howard Johnson fera le lendemain sur St Côme du Mont, confie les coordonnées de tir à un observateur de la Navy, et le USS Nevada 20 km au large, balance ses monstrueux obus de 14 pouces sur les allemands massés sur la RN 13. L'attaque du 1058th Grenadier Regiment est stoppé net avec des pertes considérables. Turnbull et ses hommes ont sauvé Ste Mère le 6 juin. Recommandé pour une DSC, il recevra finalement une Silver Star, à titre posthume. le lendemain 7 juin, alors qu'il se prépare à défendre Ste Mère, Turner "Chief" Turnbull est tué par un obus près du CP du régiment à Ste Mère.

Turner Brashears Turnbull III est né à Durant, Oklahoma, un 30 octobre 1921, d'une mère écossaise et d'un chef indien de la tribu des Choctaw de l'Oklahoma. Orphelin à 15 ans de sa mère Lucille Mc Carthy, il finit le collège à Bacone Indian School de Muskogee Oklahoma. En 1939, il rejoint les Oklahoma National Guard. Il est engagé dans la 45th Infantry, d'où il obtient d'aller suivre les cours de l'Officers’ Training (Candidate) School à Fort Benning, Georgia. Il en sort avec son brevet de second Lieutenant, et choisit les parachutistes. Avec D/505, il participe à toute la saga d'Af Nord, de Sicile et d'Italie; Son avion est descendu au dessus de la Sicile (Friendly fire??) . Il est grièvement blessé à l'abdomen en Italie, une blessure qui lui vaut un ticket retour aux USA. Turner refuse, et rejoint sa compagnie pour la Normandie.
Là où l'histoire rebondit, c'est quand ses descendants s'émeuvent aujourd'hui, à juste titre semble t'il, de quelques approximations portées à son souvenir. Sa croix, au cimetière américain de Colleville, mentionne le Colorado comme état de provenance. Dur à avaler quand on descend d'une famille emblématique de native american de l'état de l'Oklahoma. Son origine, précisément, est assimilé par les plus grands historiens (Nordyke, Ambrose, Breuer...) comme étant Cherokee. Inacceptable pour la tribu Choctaw qui cherche aujourd'hui à réinstaller la vérité dans les origines de ce "true american hero..."
Yox
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Re: 6 juin 44: pourquoi les Indiens "traversèrent la mare"

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Bonjour,
et bravo pour cet article très instructif sur un épisode méconnu de l'histoire militaire américaine.
Yox
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Re: 6 juin 44: pourquoi les Indiens "traversèrent la mare"

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Salut Strike,
un formidable leader que le lt Turnbull. Si je me rappelle bien il y a aussi à la Co D/505th un autre amérindien, Buffalo Boy Canoe. Je sais qu'il a fait la Sicile et la Normandie, mais ma mémoire s'arrête là. Il faut que j'approfondisse. Quand au nom sa tribu, il me semble que c'est un Cherookee, mais après avoir lu ton message sur Turnbull, c'est une information à prendre avec précaution.

Quand au C-47 de Turnbull descendu en Sicile (mon dada ;) ) , ce n'est pas par un friendly fire. Ce dernier s'est déroulé au cours du largage de la 2ème vague, Opération Husky 2, 11JUL43, composée de la 504th Regimental Combat Team (23 appareils abattus par les DCA terrestres et navales alliées sur 144 partis d'Afrique du Nord). L'avion de Turnbull, fait partie du 64th Troop Carrier Group. Sur un total de 226 C-47 partis de la région de Kairouan pour larguer la 505th RCT :
- 8 C-47 ne reviennent pas, mais la plupart des paras ont pu sauter avant qu’il ne soient abattus
- 3 avions rentrent sans avoir largués leurs sticks (1 stick de la CoA/505th : 1 officier et 15 hommes / 2 sticks du 456th : 17 hommes des By B et C)

Bonne commémo, à ceux qui ont la chance d'y participer

Yox
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Gennaker
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Re: 6 juin 44: pourquoi les Indiens "traversèrent la mare"

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Ben euhh; friendly fire = tie ami.. descendu par la DCA Allié...

Quant aux Native Americans, il y a aussi au 504 PIR...


Albert A Tarbell avait tout juste 20 ans quand il s'engage dans les US Paratroopers en aout 1943. Quelques mois plus tard, il passe d'un "repple depple" en Afrique du Nord directement à H/504 PIR en janvier 44 à Anzio. Expert en communication, il est versé dans le signal section de la compagnie. Il devient pote avec un certain Maggie Megellas. Il va survivre à toutes les campagnes du 504, s'illustrant notamment lors de la traversée de la Waal dans l'un des tout premiers bateaux de toile. Il se hisse au grade de Sergent et s'illustre encore dans les Ardennes, notamment en janvier 44 lors de la prise d'Herresbach. Tarbell est décédé en septembre 2010. Il était Indien Mohawk, de la réserve de Saint Raegis, upstate New York. Le premier Indien à devenir paratrooper, et le premier à intégrer la 82nd Airborne.

Harry Brown était un membre original de D/504, 82nd Airborne.
Il était aussi Indien pur sang de la tribu des Sauk and Fox, tribu du Missouri issu du peuple Algonquin. Né le 2 février 1922, il rejoint à 20 ans en février 1942 l'US Army. Athlétique, pratiquant le US Football et l'athlétisme, il reçoit le 18 juillet 42 ses wings de parachutiste et est versé à D Company 504 PIR, qui intègre en aout de la même année la prestigieuse 82nd Airborne. Brown va traverser toute la guerre avec le glorieux 504th, 422 jours de combat, Afrique du Nord, Sicile, Italie, Hollande, Ardennes, Rhin, Elbe! Trois sauts de combat, amassant au passage une Silver Star, une Bronze Star, sharpshooter medal.... Il se réengagera une seconde fois après sa démobilisation en 45, puis créera sa boite d'entrepreneur dans le bâtiment.
Yox
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Re: 6 juin 44: pourquoi les Indiens "traversèrent la mare"

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strikeandhold a écrit :Ben euhh; friendly fire = tie ami.. descendu par la DCA Allié...

.
Re-salut Strike,
autant pour moi. Je me suis mal exprimé. Mon message n'était pas très clair. Donc pour faire simple (enfin j'espère :) ):
- En tant que membre du 2/505th Turnbull a sauté avec la première vague (opération Husky I - nuit du 9 au 10 juillet 1943). Elle était composé de la 505th Regimental Combat Team soit : 505th PIR, 3/504th PIR, Co B/307th AEB, 456th PFAB.
Or les pertes de Husky I n'ont été due qu'à la DCA ennemie. C'est sur la deuxième vague, Husky II (nuit du 11 au 12 Juillet 1943) que s'est abattu le feu meurtrier de la DCA alliée. Cela faisait dèjà 2 nuits que Turnbull était en Sicile.

Il faut savoir en ce qui concerne ce tir meurtrier qu'il a faillit mettre fin aux opérations aéroportées alliées de grande envergure. Eisenhower n'était pas fan de ce type d'opération et il lui en fallait peu pour y mettre fin. Il a fallu toute la verve d'un Patton et d'un Bradley, fervents défenseurs de la cause aéroportée pour que Ike ne prennent pas cette décision.
Pour ce qui est de savoir à qui incombe la faute, peut importe de savoir qui des unités terrestres ou navales a ouvert le feu en premier. Je crois que c'est l'amiral Cunningham qui a dit avec raison, que c'était une ineptie de faire survoler une flotte sur une zone de guerre.
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Gennaker
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Re: 6 juin 44: pourquoi les Indiens "traversèrent la mare"

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Au delà de cet incident, c'est toute l'action en Sicile que Eisenhower et Marshall et surtout Mc Nair ont remis en question, estimant que les gains ne justifiaient pas les pertes. ; Ce sont Gavin et Ridgway qui vont se faire jusqu'à Washington les avocats de l'Airborne en octobre 43...

J'avais pondu ceci...

Les 11th et 17th Airborne to the rescue

Fin 1943 à Washington. L'avenir des unités Airborne est sur le fil du rasoir. Ridgway tente de convaincre le chef des Army ground Forces Leslie McNair, et par voie de conséquence, Eisenhower, qu'avec quelques changements conséquents sans les méthodes d'entrainement, dans leurs structures régimentaires, et avec l'adjonction de troop Carrier Wings dédiés, les divisions Airborne peuvent contribuer de manière beaucoup plus significatives aux futures opérations combinées.
Ridgway préconise plus de parachutistes, et moins de gliderists. Il propose l'augmentation des effectifs de chaque compagnie de parachutistes, et le passage de trois régiments paras par division, et l'adjonction de bataillons d'artillerie aéroportée, d'Engineers et d'armes antitanks lourdes... Mc Nair en ravale son chapeau!

Pour emporter la décision, il est décidé de monter Stateside une opération d'envergure. En cas d'échec ou de contre performance, c'en est fait de l'avenir des divisions aéroportées!!! Les Knollwood maneuvers.

George Marshall demande aux deux divisions encore en formation aux USA, la 11th de Joe Swing et la 17th Airborne de Bud Miley, d'organiser une manoeuvre avec effectifs complet près de Fort Bragg, à Knollwood Army Auxiliary Airfield . La 11th Airborne doit sauter sur zone et s'emparer de l'aérodrome défendue par la 17th. C'est le général Mc Nair, boss des US Armed Forces himself qui supervise l'exercice. L'opération a lieu dans la nuit du 7 décembre 1943. 200 C-47 et 234 Waco larguent les boys de la 11th Airborne sur 13 objectifs diférents. 85% des troopers sont largués pil poil sur les objectifs. Quatre groupes de transports ont décollé de quatre aérodromes différents et ont largué 4 800 parachutistes en une seule vague. Ces troopers s'emparent de Knollwood airfield et sécurisent la zone en attendant l'arrivée par air des renforts de la division. Des missions de réapprovisionnement et d'évacuation de blessés sont également effectuées. C'est un succès complet. McNair écrit à Miley pour le féliciter, et lui garantir que l'Etat Major encourage désormais l'entrainement et le déploiement de divisions Airborne...
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