Saint-Hilaire-du-Harcouët (Manche)
Les villes de Normandie pendant les combats de 1944
Libération : 2 août 1944
Unités engagées :
358th Infantry Regiment, 90th Infantry Division
Historique :
Un peu plus d’une semaine après le début du débarquement en Normandie, la commune de Saint-Hilaire-du-Harcouët est la cible d’un violent raid aérien allié : les bombardements visent à ralentir le déplacement des renforts allemands depuis le sud du Cotentin vers la ligne de front, en transformant cet important nœud routier en un tas de ruines difficilement franchissable. Ainsi, le 14 juin 1944 à 20 heures 15, plusieurs vagues successives de bombardiers se succèdent et déversent leur cargaison sur le village : malgré les tracts largués avant le 6 juin incitant la population à chercher refuge à l’extérieur des cités, les habitants sont encore nombreux dans Saint-Hilaire. Les bombes, qui ont détruit 80% des constructions, occasionnent des incendies qui ne s’éteignent que deux jours plus tard, faute d’eau pour les combattre. Trente civils sont tués, plusieurs dizaines d’autres sont blessés.
Le 1er août, alors que les Américains s’approchent des limites sud du Cotentin, le général Dempsey réorganise ses troupes pour préparer la suite des opérations, et notamment l’entrée des forces alliées en Bretagne. La 90th Infantry Division bascule ainsi aux ordres du 15e corps, subordonné à la 3e armée du général Patton. La division reçoit comme nouvelle mission de « s’emparer et de sécuriser les ponts sur la Sélune dans le secteur de Saint-Hilaire-du-Harcouët » dès le lendemain, afin d’être en mesure de de repousser toute contre-attaque adverse dans ce secteur. A 23 heures, le 358th Infantry Regiment (IR) débute sa progression depuis la région de Périers.
Aux premières lueurs du jour, le 2 août, les fantassins quittent les véhicules qui les transportent dans le secteur d’Isigny-le-Buat et poursuivent leur infiltration à pied. Le 3e bataillon est en tête, guidé par le postier Louis Launay, originaire de Milly ; en chemin, il réduit quelques résistances isolées sans se laisser retarder. Tandis que des éléments de reconnaissance abordent la commune vers 7 heures 30 à partir de la ligne de chemin de fer pour définir les axes d’approche et les potentielles positions défensives allemandes, la compagnie I du 358th IR atteint le pont détruit de la Paveille sur la Sélune à l’ouest du lieu-dit Les Isles vers 11 heures. Simultanément, la compagnie K installe des positions défensives puis se prépare à avancer en direction du centre du village : après une rapide préparation d’artillerie et appuyés par des blindés légers, les soldats américains montent à l’assaut à 14 heures et s’engagent par la rue d’Égypte, après avoir traversé un pont intact sur la Sélune. Ils sont pris à partie par une section appartenant la 77. Infanterie-Division, retranchée dans les maisons. Les combats qui opposent les Américains aux Allemands se poursuivent jusqu’à 17 heures : les défenseurs se replient et ne peuvent assurer que des combats d’arrière-garde, espérant échanger du terrain contre de précieuses heures pour se réorganiser.
La 90th Infantry Division relance son action dès le 3 août en direction de Fougères. Si la guerre s’éloigne progressivement de Saint-Hilaire-du-Harcouët, la commune reste régulièrement touchée par les obus : plusieurs d’entre eux, allemands cette fois, font dix victimes supplémentaires dans les rangs de la population les 6 et 7 août.
La reconstruction de la localité, entamée dès la fin des combats dans le secteur, ne se termine qu’en 1964.
Carte de Saint-Hilaire-du-Harcouët :
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