Opération Pomegranate
16-17 juillet 1944
Le 16 juillet 1944 dans le cadre de l’opération Pomegranate, un soldat britannique de la police militaire guide un véhicule de reconnaissance Humber Armoured Car qui traverse la rivière Odon.
Photo : IWM B7594
Les origines de l’opération Pomegranate
Les Américains préparent l’opération cobra au sud du Cotentin afin de percer durablement la ligne de front et s’engager en Bretagne. Cette offensive se fait en coordination avec la 2e armée comprenant les forces anglo-canadiennes situées à l’est de la Vire : le général Montgomery, commandant les forces terrestres en Normandie, souhaite mettre sur place une opération visant à fixer les armées allemandes (et en particulier leurs blindés lourds) dans la région de Caen. Les Américains pourraient ainsi s’engager plus facilement vers le sud sans se laisser retarder.
Pour Montgomery, il s’agit également de préparer l’opération Goodwood (qui débute le 18 juillet) en maintenant une pression suffisamment forte le long de la ligne de front pour ne pas laisser le temps aux Allemands de se réorganiser et de contre-attaquer.
Une première offensive est lancée le 15 juillet 1944 : opération Greenline. Cependant, les Allemands parviennent à stopper l’élan britannique dès le lendemain et Greenline ne permet pas de fixer l’adversaire. Montgomery prend la décision de renouveller immédiatement l’offensive en se concentrant dans le secteur de Noyers-Bocage : c’est la naissance de l’opération Pomegranate.
L’opération doit débuter dès le 16 juillet avec l’engagement des 49e et 59e divisions d’infanterie britanniques contre les 276. et 277. Infanterie-Divisionen ainsi que la 2. Panzer-Division.
Déroulement de l’opération Pomegranate
Le 16 juillet, la 49e division d’infanterie « West Riding » se dirige vers Vendes qui est son objectif du jour. Sur son flanc gauche, la 59e division d’infanterie « Staffordshire » fait route en direction de Noyers-Bocage en prenant en main courante la rivière Bordel. Les Anglais progressent rapidement et font 300 prisonniers allemands lors de cette première journée. Ils s’emparent égalemet du hameau de Brettevillette. La 9. SS Panzer-Division Hohenstaufen est sévèrement touchée et perd 23 chars durant les engagement du jour.
Le lendemain, 17 juillet, de furieux combats se déroulent durant toute la journée aux abords de Noyers-Bocage avec notamment la défense acharnée du SS-Panzer-Aufklärungs-Abteilung 9 (commandé par le SS-Hauptsturmführer Victor Gräbner) appartenant à la 9. SS Pz-Div. Hohenstaufen.
A la tombée de la nuit, Noyers-Bocage est toujours aux mains des Allemands bien que les Anglais de la division « Staffordshire » se soient appropriés la gare et les abords du village.
De son côté, la 49e division d’infanterie parvient à s’emparer de la commune de Vendes tandis que la 50e division « Northumbrian » fait tomber les défenses d’Hottot-les-Bagues qui lui résistaient depuis plus d’un mois.
Conclusions de l’opération Pomegranate
Les bénéfices de l’opération Pomegranate sont quasi-nuls dans le secteur de la 2e armée. Peu de terrains ont été pris aux Allemands et les pertes alliées sont particulièrement élevées avec 3 500 soldats mis hors de combat en seulement trois jours, du 15 au 17 juillet 1944. Durant cette même période, 2 000 soldats allemands ont été blessés, tués ou portés disparus.
Si Pomegranate ne fait pas évoluer la situation stratégique de la 2e armée, la conduite de ces combats offre un double avantage aux Alliés.
D’une part, il permet aux Américains de préparer l’opération Cobra dans les meilleures conditions. En effet, les forces allemandes sont fixées dans la région du sud-ouest de Caen par la pression des forces terrestres et par la puissance destructrice des bombardements alliés. Les Allemands ne peuvent pas désengager le front pour renforcer le sud du Cotentin, sous peine de voir leur ligne de défense à l’ouest de Caen s’effondrer.
D’autre part, cette double offensive Greenline-Pomegranate correspond à une logique d’attrition : les Allemands perdent de nombreux hommes et matériels qui sont difficilement remplaçables avant le lancement de l’opération Goodwood.