Hans Günther von Kluge
Biographie
Hans Günther von Kluge voit le jour le 30 octobre 1882 à Poznan et appartient à une famille prussienne de tradition militaire.
Officier dans l’artillerie, il est rattaché aux états-majors pendant la Première Guerre mondiale. En 1916, il prend part à la bataille de Verdun avant de devenir général de brigade (Generalmajor) en 1933 puis général de corps d’armée (Lieutenant-General) en 1936. En 1937, il prend le commandement du sixième groupe d’armée.
Von Kluge se présente immédiatement comme un officier ne pratiquant pas la langue de bois, parfois à la limite de l’impulsif. Il s’oppose ouvertement à la politique étrangère de son gouvernement concernant la Tchécoslovaquie ce qui lui vaut de perdre son poste. Mais la période de marche à la guerre lui permet d’être rappelé à la tête du 6ème groupe d’armée avec lequel il prend part à l’invasion de la Pologne et participe aux combats de Dantzig et de la Vistule. Il reçoit le grade de général de l’artillerie (General der Artillerie).
Il exprime à nouveau son désaccord par rapport aux plans initiaux d’invasion de la France. Malgré tout, il participe à la percée des Ardennes et à la campagne de France en 1940. Promu Generalfeldmarschal le 19 juillet 1940, il prend ensuite part à l’opération Barbarossa en Union Soviétique à la tête de la 4ème armée allemande qui prend Smolensk en juillet 1941. Il entretient des relations houleuses avec le général Guderian dont il critique le sens tactique et le manque de discipline, ainsi qu’avec le général Erich Hoepner qui serait trop lent selon lui. Très influent auprès d’Hitler, ces deux généraux sont relevés de leur commandement. Très rapidement, il est surnommé « Kluge Hans » par ses hommes : « Hans l’intelligent ».
Fin 1941, il prend la tête du groupe d’armées Centre à la place de Fedor von Bock et participe à la bataille de Koursk. Sérieusement blessé le 27 octobre 1943 dans un accident de voiture entre Orscha et Minsk, il ne retrouve l’opérationnel qu’en juillet 1944 en pleine bataille de Normandie. Remplaçant le maréchal von Rundstedt qui avait entamé des négociations avec les Alliés, il prend la tête du groupe d’armées D. Quelques semaines plus tard, il prend également le commandement du groupe d’armées B, anciennement dirigé par le maréchal Rommel, blessé lors d’une attaque aérienne sur le front normand.
La situation en Normandie est particulièrement sensible pour les forces allemandes qui plient sous le poids des attaques incessantes alliées. Son quartier général est lui-même la cible de l’aviation anglo-américaine. La résistance en Normandie semble de plus en plus difficile et de sérieuses interrogations naissent au sujet d’Hitler. Il reçoit à plusieurs reprises la visite d’opposants au Führer, en particulier celles du colonel Cäsar von Hofacker, cousin de Stauffenberg (qui est à l’origine de l’attentat du 20 juillet 1944), Henning von Tresckow, Ludwig Beck, Carl Friedrich Goerdeler ou encore de Friedrich Olbricht.
Ces échanges poussent la Gestapo à mener une série d’enquêtes demandées par Guderian et Hitler, mais qui n’aboutissent pas.
A cette situation sensible, il faut ajouter la percée américaine dans le bocage suite à l’opération Cobra. Les troupes de Patton se déploient désormais en Bretagne et les Allemands sont incapables de les arrêter. Hitler ordonne le lancement d’une contre-attaque immédiate depuis Mortain jusqu’à Avranches afin de couper en deux les forces américaines.
Von Kluge prend l’initiative d’avancer la date de l’opération qui avait été décidée par le Führer. Enrayée par les attaques destructrices de l’aviation alliée, la contre-attaque est un cuisant échec. Conscient de l’impossibilité de résoudre la situation en Normandie même, il propose à Hitler d’évacuer les forces allemandes de France et de les regrouper derrière la ligne Siegfried.
à la suite de Mortain, du récent courrier et d’une absence non-justifiée de plusieurs heures le 15 août 1944, Hitler relève von Kluge de son commandement et le remplace par le maréchal Walther Model.
Convoqué à Berlin pour s’expliquer devant le Führer, von Kluge se suicide dans la voiture qui le conduit à Metz le 18 août 1944.
Hitler reçoit une lettre rédigée par von Kluge avant son suicide dans laquelle il lui demande de « faire la paix et de mettre un terme dès que possible à un combat sans espoir« . Doutant des intentions réelles de von Kluge pendant la bataille de Normandie et suspectant d’éventuelles négociations secrètes avec les Alliés, Hitler refuse qu’il reçoive les honneurs militaires lors de ses funérailles.
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