USS Corry

Index des navires alliés pendant l’opération Neptune

Histoire, fiche technique et photo

Image : USS Corry

Historique de l’USS Corry

Le Corry est lancé le 28 juillet 1941 et entre en service le 18 décembre de la même année. Ses premières missions s’effectuent dans les Caraïbes et dans l’Atlantique où il escorte notamment des convois.

Déployé dans la Méditerranée à partir d’octobre 1942 afin de participer à l’opération Torch en Afrique du Nord, il patrouille par la suite en Scandinavie et au large de l’Islande avant de reprendre les missions d’escorte dans le golfe du Mexique et dans l’Atlantique où il fait prisonniers de nombreux membres d’équipage de sous-marins allemands.

Image : Explosion d'un obus tiré sur les îles de Saint-Marcouf le 6 juin 1944 Explosion d’un obus tiré sur les îles de Saint-Marcouf le 6 juin 1944. Photo : US National Archives

Le 20 avril 1944, l’USS Corry quitte Norfolk et prend la direction de Plymouth en vue de participer à l’opération Neptune. Le 6 juin 1944, il mouille au large d’Utah Beach, à proximité des îles Saint-Marcouf. Peu avant l’aube, il bombarde les batteries allemandes lorsque l’avion chargé de disperser un écran de fumée pour protéger les bâtiments de guerre autour des îles Saint-Marcouf est abattu par la défense anti-aérienne adverse. Les Allemands, disposant d’un bon visuel sur le destroyer, le prennent pour cible. Au moment exact du débarquement sur Utah, soit à 6 heures 33, des obus l’atteignent directement sous la surface de l’eau au niveau de la quille et il commence à sombrer.

Image : L'USS Corry pris sous le feu des batteries allemandes le 6 juin 1944 L’USS Corry pris sous le feu des batteries allemandes le 6 juin 1944. Photo : US National Archives

Le gouvernail ayant été bloqué à droite par le tir, le Corry devient incontrôlable et l’eau s’engouffre dans la salle des machines. Les batteries allemandes et en particulier celles de Crisbecq (située à 2,8 kilomètres à l’intérieur des terres) et d’Azeville concentrent leurs tirs sur le destroyer en perdition. L’un de ces obus touche les affûts des canons de 40 mm et fait exploser les munitions situées à proximité. A 6 heures 40 le commandant du navire, George Dewey Hoffman, donne l’ordre d’évacuation.

Tandis que l’USS Corry coule, les rescapés embarquent à bord de canots de sauvetage sous le feu adverse ou quittent la zone à la nage dans une eau à 12 degrés. Un obus allemand tombé à proximité de l’une de ces embarcations la projette à plusieurs mètres de hauteurs. Lorsque les batteries allemandes sont réduites au silence, les secours peuvent enfin arriver, deux heures après le début du drame : les destroyers USS Fitch, USS Hobson et USS Butler, ainsi que la vedette PT-199, viennent apporter leur aide. 24 membres d’équipage sont morts, 60 sont blessés.

Image : Alors que l'USS Corry sombre, des navires américains viennent à son secours Alors que l’USS Corry sombre, des navires américains viennent à son secours. Photo : US National Archives

La version officielle rapporte que le Corry a heurté une mine sous-marine qui est la cause du naufrage, et que les tirs allemands n’ont causé que des dommages « partiels ». Cependant, ce n’est pas l’avis du commandant du destroyer américain, ni celui de commandant de la batterie allemande de Crisbecq, l’Oberleutenant Walter Ohmsen, qui a rédigé sur son cahier d’événements avoir touché un bâtiment de guerre aux environs de 6 heures 30 le Jour J, causant son naufrage.

Image : L'épave de l'USS Corry L’épave de l’USS Corry. Photo : US National Archives

L’épave du Corry touche le fond à une profondeur de 9,1 mètres. Elle y repose toujours, au large de Quinéville, ferraillée en partie après la guerre.

Fiche technique de l’USS Corry

Pays créateur/utilisateur : Etats-Unis
Dénomination : DD 463 – U.S.S. Corry
Classe : destroyer de classe Gleaves

Equipage : 276 marins

Armement (1944) : 4 canons de 127 mm, 6 canons Oerlikon de 20 mm, 6 mitrailleuses de 12,7 mm, 10 tubes lance-torpilles de 533 mm

Déplacement : 1 630 tonnes (en ordre de combat)
Vitesse : 37,4 nœuds
Longueur : 106,15 m
Maître-bau : 11 m
Tirant d’eau : 3,61 m

Auteur : Marc Laurenceau – Reproduction soumise à l’autorisation de l’auteur – Contact Webmaster