RIP Gaetano R. Benza | 1925-2016
279th Port Company
505th/519th Port Battalion
Témoignage de Gaetano R. Benza sur son expérience de la bataille de Normandie :
« Attiré par l’aviation dès l’âge de 14 ans, j’avais suivi un enseignement pour devenir mécanicien. A l’époque, l’aviation militaire appartenait à l’Army Air Corps. Alors âgé de 18 ans, en 1943, j’ai été appelé pour effectuer mon service militaire. A la place de rejoindre l’Army Air Corps, j’ai rejoint les rangs de l’armée de Terre et ce fut une petite déception. Par la suite, j’ai intégré la 279th Port Company, appartenant elle-même au 505th Port Battalion mais temporairement rattachée au 519th Port Battalion (jusqu’en novembre 1944, NLDR).
En octobre 1943, j’arrivais dans le sud du Pays de Galles en Grande-Bretagne, en préparation de l’ouverture d’un second front en Europe. C’est à ce moment que nous avons appris quel serait notre rôle pendant le lancement de cette opération : participer au déchargement des navires de transport à partir de véhicules amphibies DUKW. A cette époque, on craignait surtout les avions ennemis qui pouvaient nous mitrailler pendant une telle manœuvre. Les entraînements ont alors débuté.
Au lancement de l’opération Overlord en Normandie, nous avons transité par Plymouth puis la traversée de la Manche a débuté. La houle était impressionnante et beaucoup de militaires souffraient du mal de mer. Au petit matin du 6 juin 1944, nous avons assisté au bombardement des plages : nous étions au large des côtes normandes, à mi-chemin entre Omaha Beach et Utah Beach.
Le 7 juin, la 279th Port Company débute ses opérations de déchargement à Omaha Beach. Les obus allemands, tirés depuis des batteries encore actives, continuent de s’abattre sur la plage. Pour se protéger, nous avons construits des trous dans le sable pendant un jour ou deux. Nous sortions de ces tranchées pour réaliser les opérations de débarquement du ravitaillement : fournitures médicales, vivres, munitions… tout le nécessaire pour conduire cette guerre. Les bombardements allemands s’intensifiaient en soirée et se sont poursuivis pendant deux semaines : nous avions protégé nos tranchées avec des planches en bois qui arrêtaient les éclats d’obus. Avec le souffle des explosions, il fallait régulièrement les remettre en place.«