Bayeux (Calvados)
Les villes de Normandie pendant les combats de 1944
Libération : 7 juin 1944
Unités engagées :
2nd Battalion Gloucestershire Regiment, 56th Independent Brigade
Grenadier-Regiment 916, 352. Infanterie-Division
Grenadier-Regiment 726, 716. Infanterie-Division
Historique :
Le 15 mars 1944, la 352. Infanterie-Division remplace la 716. Infanterie-Division dans la région de Bayeux dans le cadre du renforcement de la ligne de défense côtière initié par le maréchal Rommel.
Lorsque les Alliés prennent pied en Normandie, la commune de Bayeux doit être sous contrôle dans la soirée du 6 juin, afin de sécuriser la route nationale 13 qui relie Caen à Cherbourg. Mais les difficultés rencontrées lors de la phase de débarquement entraînent de multiples retards sur les horaires initiaux ; la 56th Independent Brigade, temporairement rattachée à la 50th Infantry Division, arrive aux abords nord de Bayeux en fin de journée le Jour-J. Le 2nd Battalion Gloucestershire Regiment s’installe en interdiction face à la ville et fait envoyer des patrouilles qui renseignent sur le dispositif adverse : ces dernières parviennent à s’infiltrer dans le nord-est de Bayeux et rejoignent ensuite leurs lignes.
Le lendemain matin, les soldats anglais du régiment entrent dans la ville qui a été désertée par les Allemands ; ces derniers se sont repliés sur une nouvelle ligne de défense plus au sud. Les habitants, en liesse, accueillent leurs libérateurs. Bayeux est la première ville de cette taille à passer sous contrôle allié pendant la bataille de Normandie, intacte qui plus est. Moins de 8 jours plus tard, le 14 juin 1944, la ville reçoit la visite éclair du général de Gaulle lors d’une tournée de différentes communes. Guillaume Mercader, chef de la Résistance du Bessin, a fait rassembler la population et fait dresse une estrade sur la place du château. Lorsque le général arrive vers 15 heures 30 dans sa Jeep conduite par le major Sanderson, François Coulet et le conseil municipal de la ville l’accueillent et le conduisent à pied jusqu’à la sous-préfecture. La population met enfin un visage sur la voix qu’elle entend depuis plusieurs mois. Après un rapide entretien avec le préfet Rochat, Maurice Schumann annonce le Général par la formule « Honneur et Patrie, voici le général de Gaulle » et de Gaulle s’adresse alors aux Bayeusains.
Discours du général de Gaulle le 14 juin 1944 à Bayeux : « Nous sommes tous émus en nous retrouvant ensemble, dans l’une des premières villes libérées de la France métropolitaine, mais ce n’est pas le moment de parler d’émotion. Ce que le pays attend de vous, à l’arrière du front, c’est que vous continuiez le combat aujourd’hui, comme vous ne l’avez jamais cessé depuis le début de cette guerre et depuis juin 1940. Notre cri maintenant, comme toujours, est un cri de combat, parce que le chemin du combat est aussi le chemin de la liberté et le chemin de l’honneur. C’est la voix de la mère patrie. Nous continuerons à faire la guerre avec nos forces de terre, de mer et de l’air comme nous la faisons aujourd’hui en Italie, où nos soldats se sont couverts de gloire, comme ils le feront demain en France métropolitaine. Notre empire, entièrement rassemblé autour de nous, fournit une aide énorme. Nous combattrons pour la France avec passion, mais aussi avec raison. Vous qui avez été sous la botte de l’ennemi et avez fait partie des groupes de Résistance, vous savez ce qu’est cette guerre. C’est une guerre particulièrement dure, cette guerre clandestine, cette guerre sans armes. Je vous promets que nous continuerons la guerre jusqu’à ce que la souveraineté de chaque pouce de territoire français soit rétablie. Personne ne nous empêchera de la faire. Nous combattrons aux côtés des Alliés, avec les Alliés, comme un allié. Et la victoire que nous remporterons sera la victoire de la liberté et la victoire de la France. Je vais vous demander de chanter avec moi notre hymne national, la Marseillaise. » (Le général de Gaulle prononce un autre discours à Bayeux, connu comme étant le « discours de Bayeux », le 16 juin 1946).
Moins de deux semaines après le D-Day, les Anglais installent un hôpital de campagne dans la périphérie de Bayeux : il s’agit du No 79 General Hospital qui accueille des blessés alliés et allemands. Un cimetière militaire est également installé au sud-ouest de la commune, il contient les dépouilles de 3 935 soldats britanniques, 466 Allemands, 181 Canadiens, 25 Polonais, 17 Australiens, 8 Néo-Zélandais, 7 Russes, 3 Français, 2 Italiens, 2 Tchécoslovaques et 1 Sud-Africain. Le cimetière se compose également d’un mémorial érigé à la mémoire des 2 092 soldats du Commonwealth portés disparus pendant la bataille de Normandie.
Cartes de Bayeux :
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