Brévands (Manche)
Les villes de Normandie pendant les combats de 1944
Libération : 10 juin 1944
Unités engagées :
327th Glider Infantry Regiment, 101st Airborne Division
3/506th Parachute Infantry Regiment, 101st Airborne Division
Ost-Battalion 439, 352. Infanterie Division
Fallschirmjäger Regiment 6, 91. Infanterie Division
Historique :
En 1944, le secteur de Brévands est tenu par les soldats ukrainiens de l’Ost-Battalion 439 (352. Infanterie Division). Ce hameau se situe sur un point haut de la rive orientale de la Douve qui est traversée à l’ouest du lieu-dit Le Port par deux ponts construits par les Allemands pendant l’Occupation. Ces ponts représentent la limite sud de la tête de pont et doivent, le Jour-J, passer sous le contrôle des parachutistes du 3ème bataillon du 506th Parachute Infantry Regiment (101st Airborne Division) aux ordres du lieutenant-colonel Robert L. Wolverton. En effet, ces ponts représentent les seuls points de franchissement de la Douve (avec l’écluse de la Barquette) entre la mer et Carentan et les Américains veulent empêcher les Allemands de contre-attaquer leur tête de pont par le sud. En cas de menace particulière, les parachutistes doivent détruire les ponts à l’explosif. A cet effet, le troisième bataillon du 506th PIR est réorganisé et échange sa section de démolition contre celle du premier bataillon.
Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, les largages se déroulent mal et les parachutistes du 3ème bataillon du 506th PIR sont dispersés entre Carentan au sud et Vierville au nord. Seuls 14 parachutistes parviennent à atteindre le point de rassemblement initialement prévu et attendent leurs supérieurs. Le lieutenant-colonel Wolverton est tué pendant le parachutage, alors qu’il est encore dans les airs, à l’est de Saint-Côme-du-Mont. Son adjoint, le Major George Grant, ainsi que le commandant d’unité de la compagnie G, le capitaine Harold Van Antwerp, trouvent également la mort dans les premières heures de l’assaut. Comble du malheur pour le troisième bataillon, les deux commandants d’unité survivants (compagnie H : capitaine Robert F. Harwick, compagnie I : capitaine John T. McKnight) sont faits prisonniers. La capacité opérationnelle du bataillon est réduite à néant quelques heures seulement après le début de l’action. C’est le capitaine Charles G. Shettle, officier opérations du bataillon, qui prend le commandement de l’unité et il rassemble du mieux qu’il peut les parachutistes isolés (une petite trentaine) vers leurs objectifs : les ponts de Brévands. Ils atteignent la Douve vers 4 heures 30 du matin et sont immédiatement pris à partie par des adversaires situés sur la rive orientale de la rivière : sous le feu, ils s’emparent des ponts et sécurisent les abords de la rive occidentale tandis que de nouveaux parachutistes arrivent en renfort.
Lorsque le capitaine Shettle estime qu’ils sont en nombre suffisant pour attaquer les positions allemandes le long de la rive orientale, il lance son assaut à partir du pont situé le plus au sud et baptisé « pont 37 ». Deux volontaires appartenant à la compagnie H, le Private Donald Zahn et le Sergeant George Montilio, traversent la Douve sous le feu ennemi et mettent en place un appui pour le reste des parachutistes. Ils sécurisent les abords au nord-ouest de Brévands et s’installent en défensive, bien que manquant de munitions et de vivres. En début d’après-midi, alors que Shettle n’a toujours aucune nouvelle des opérations menées par la 101st Airborne dans le Cotentin, il est informé par une estafette que l’écluse de la barquette est sous contrôle, tenue par une poignée de parachutistes du 501st PIR directement commandés par leur chef de corps, le colonel Howard R. Johnson. Mais le colonel Sink, commandant le 506th PIR, ne sait pas ce que son troisième bataillon est devenu et imagine qu’il est détruit.
L’absence de communications entre les différents éléments parachutés a de graves conséquences, notamment le 7 juin lorsque des chasseurs-bombardiers américains P-47 survolent le secteur de Brévands et attaquent les ponts, s’imaginant qu’ils sont tenus par les Allemands. Cette attaque fratricide inflige des pertes supplémentaires au capitaine Shettle qui manque déjà de combattants. Les Allemands, renforcés par le Fallschirmjäger Regiment 6 (91. Infanterie Division), multiplient les tirs dans le secteur des ponts et lancent plusieurs offensives, obligeant les parachutistes américains à se replier sur la rive ouest. Mais les hommes de Shettle tiennent bon et assurent le contrôle des ponts. Cette résistance acharnée donne le temps nécessaire à la 101st Airborne de se réorganiser après cette difficile phase d’assaut aéroporté.
Le capitaine Shettle est progressivement renforcé par plusieurs unités dans la soirée du 8 juin, en particulier le 327th Glider Infantry Regiment (327th GIR) commandé par le colonel George S. Wear. Les premières heures du 10 juin 1944 marquent le lancement de l’offensive des troupes aéroportées et aérotransportées américaines visant à s’emparer de Carentan : le 327th GIR traverse la Douve et se dirige vers Brévands dont il s’empare à l’aube avant de poursuivre la progression vers le sud en direction de Catz.
Cartes de Brévands :
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