Saint-Côme-du-Mont (Manche)

Les villes de Normandie pendant les combats de 1944

Libération : 8 juin 1944

Unités engagées :

Drapeau américain 501st Parachute Infantry Regiment, 101st Airborne Division

Drapeau américain 506th Parachute Infantry Regiment, 101st Airborne Division

Drapeau américain 327th Glider Infantry Regiment, 101st Airborne Division

Drapeau américain 65th Armored Field Artillery Battalion

Drapeau nazi III/Grenadier-Regiment 1058, 91. Infanterie Division

Drapeau nazi Fallschirmjäger Regiment 6, 91. Infanterie Division

Historique :

Au printemps 1944, Saint-Côme-du-Mont abrite le poste de commandement du troisième bataillon du Grenadier-Regiment 1058 (91. Infanterie Division). Cette commune est située sur un mouvement de terrain dominant le secteur et est positionnée au sud-ouest des zones de largage prévues par les troupes aéroportées américaines lors de l’opération Overlord.

Les plans initiaux prévoient que le 501st Parachute Infantry Regiment (101st Airborne Division) aux ordres du colonel Howard R. Johnson s’empare de la commune de Saint-Côme-du-Mont aux premières heures du Jour-J : la prise de ce village doit permettre ensuite la chute de Carentan, les deux localités étant reliées par l’unique route nationale 13. Le 6 juin 1944, le lieutenant-colonel Robert A. Ballard commandant le 2e bataillon du 501st PIR progresse avec environ 250 soldats en direction de Saint-Côme-du-Mont. Il doit s’arrêter face à un point de défense allemand situé au hameau des Droueries (aujourd’hui Haute-Addeville), 500 mètres à l’est de Saint-Côme.

Les Allemands du troisième bataillon du Grenadier-Regiment 1058 parviennent à fixer les parachutistes américains pendant 48 heures à hauteur des Droueries, ce qui leur donne du temps pour renforcer le village de Saint-Côme-du-Mont avec des éléments du Fallschirmjäger Regiment 6 en provenance de Carentan. Durant cette période, les canons de 209 mm de l’USS Quincy au large d’Utah Beach effectuent plusieurs tirs dans le secteur, sans parvenir à briser la ligne de défense allemande.

Le 7 juin 1944 à 4 heures 30, les Américains déploient deux forces commandées par le colonel Sink, chef de corps du 506th Parachute Infantry Regiment, en vue de s’emparer de la commune le lendemain : la première force se compose des 1er et 2e bataillons du 506th PIR et doit contourner les Droueries par le nord en passant par le hameau de Beaumont. La deuxième force se compose du 3e bataillon du 501st PIR et du 3e bataillon du 327th Glider Infantry Regiment (composé de soldats aérotransportés appartenant au 1er bataillon du 401st Glider Infantry Regiment) et doit dépasser les Droueries puis progresser en direction de la route nationale 13. Mais la progression est lente pour les deux forces, constamment sous le feu de l’adversaire.

Peu après 21 heures, alors que la nuit commence à tomber, des éléments avancés de la compagnie D du 506th PIR atteignent le carrefour au sud de Saint-Côme-du-Mont. Afin d’éviter les tirs fratricides, une grenade fumigène orange est lancée sur le carrefour : la position est jouxtée par un bâtiment (la maison de la famille Marie) qui sert d’antenne médicale aux Allemands du Fallschirmjäger Regiment 6. Les Allemands laissent plusieurs dizaines de parachutistes traverser le carrefour puis ouvrent le feu, tuant cinq parachutistes. L’ordre de repli est donné, mais personne ne sait qui est en l’auteur : les Américains se replient peu après minuit alors qu’ils tenaient un point clé du terrain. Un char de reconnaissance M3 Stuart, quasiment à court de munitions et de carburant, appuie les fantassins sur le carrefour devant la maison des Marie : les Allemands ouvrent à nouveau le feu et un tir de Panzerfaust détruit le blindé. Seul le chef de char, le Lieutenant Walter T. Anderson, parvient à s’extraire du blindé. L’épave du M3 Stuart et les corps des personnels de bord (en particulier celui de l’un d’entre eux qui a tenté de s’extraire de la tourelle avant de mourir) restent exposés pendant plusieurs jours, donnant au carrefour le surnom de « Dead’s man corner » : le carrefour de l’homme mort.

Pendant ce temps, les deux forces commandées par le colonel Sink se mettent progressivement en place sur les différentes positions d’attente dans la nuit du 7 au 8 juin. Le 8 juin à 4 heures 45 du matin, un déluge d’artillerie tombe sur Saint-Côme : le 65th Armored Field Artillery Battalion commandé par le lieutenant-colonel Edward A. Bailey tire près de 2 500 obus de 105 mm pendant 90 minutes sur le village. Le 3/327th GIR (1/401st GIR) attaque vers le sud en faisant notamment effort sur le « carrefour de l’homme mort », le 3/501st PIR est au centre tandis que les 1/506th et 2/506th PIR attaque depuis l’est.

Lorsque les Américains déclenchent l’assaut, des mortiers allemands installés dans le secteur sud de Saint-Côme-du-Mont ouvrent le feu avec une redoutable précision, en particulier à hauteur du carrefour 300 mètres à l’est du village. Les soldats sont épuisés par les combats qui durent depuis plus de 60 heures : lorsqu’ils le peuvent, ils s’endorment tandis que les combats continuent. Les difficultés de déplacement dans le secteur, notamment dues à la présence des marais qui compartimentent le terrain, occasionnent un désordre complet des forces participant à l’assaut, d’autant plus que les commandants d’unité et les chefs de section n’ont pas eu suffisamment de temps pour préparer et coordonner leur action : les compagnies se mélangent, les unités marquent des pauses pour se réorganiser, l’action s’arrête progressivement. Aux environs de 8 heures, des éléments appartenant aux compagnies A et C du 506th PIR s’approchent du village en suivant la route de Beaumont, trop fatigués pour traverser les haies, mais ils doivent se replier sous l’intensité des tirs allemands, perdant deux hommes dans l’action. Certains parachutistes n’avancent plus et s’endorment en attendant de nouveaux ordres. La compagnie D du 506th PIR progresse également sur la route menant au « carrefour de l’homme mort » et parvient à le dépasser puis à remonter la route nationale 13 en direction de Saint-Côme-du-Mont.

A compter de 9 heures, le 3e bataillon du 501st PIR s’engage à son tour sur la route nationale 13 et progresse vers Carentan : les parachutistes sont pris sous le feu d’un point de résistance allemand localisé à une distance de 700 mètres, à hauteur du deuxième pont vers le sud. Les Allemands bénéficient également de l’appui dévastateur de canons de 88 mm situés dans la périphérie nord de Carentan ce qui leur permet de lancer une première contre-attaque que le 3/501st PIR parvient à repousser. Ce bataillon se replie toutefois au carrefour de l’homme mort et y installe une solide position de couverture orientée vers le sud qui protège l’attaque de Saint-Côme-du-Mont. Cette couverture est attaquée par les parachutistes allemands à cinq reprises entre 9 heures 30 et 16 heures, sans succès.

En milieu d’après-midi, une patrouille américaine rend compte que les Allemands semblent avoir quitté le village de Saint-Côme-du-Mont. A 16 heures, les parachutistes et les soldats aérotransportés de la 101st Airborne relancent l’action bien qu’ils soient toujours sous le feu de batteries de 88 mm et s’emparent de la commune.

Photos de Saint-Côme-du-Mont en 1944 

Cartes de Saint-Côme-du-Mont :

Image : carte de la commune de Saint-Côme-du-Mont

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