Philippe Leclerc de Hautecloque
Biographie
Philippe de Hautecloque est né le 22 novembre 1902 à Belloy-Saint-Léonard dans la Somme. Il s’oriente très tôt vers une carrière militaire et prépare à Sainte-Geneviève le concours de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr qu’il intègre en 1922, promotion Metz et Strasbourg, se classant à l’issu de sa formation initiale cinquième sur 344. Il choisit l’école d’application de la cavalerie de Saumur à l’issu et termine major.
Il est muté au Maroc où il participe à la guerre du Rif et prend en 1929 le commandement du 38ème Goum. Instructeur à Saint-Cyr en 1931, il s’y blesse lors d’un exercice à cheval ce qui lui coûte d’utiliser une canne à vie. En 1938, il intègre l’Ecole de Guerre dont il sort une fois encore major un an plus tard.
Capitaine d’état-major de la 4ème division d’infanterie en mai 1940, il est fait prisonnier une première fois puis s’évade avant de reprendre les combats. A nouveau prisonnier en juin 1940, il s’échappe et traverse toute la France du nord au sud pour partir à Londres. C’est en Angleterre qu’il prend le pseudonyme de « François Leclerc » afin de protéger sa femme et ses six enfants contre toutes représailles. Philippe de Hautecloque rencontre le général de Gaulle le 25 juillet 1940 et reçoit pour mission de rallier les forces armées de l’Afrique-Equatoriale française à celles de la France Libre : en août 1940, le Cameroun, le Congo et le Tchad prennent le parti le de Gaulle, puis le Gabon en novembre de la même année.
Depuis le Tchad où Leclerc est le commandant militaire, il effectue des raids audacieux de plusieurs milliers de kilomètres avec peu de moyens contre les positions italiennes et s’empare notamment de l’oasis de Koufra, le 28 février 1941, où il prononce avec ses hommes le serment mémorable du 2 mars : « Jurez de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg ». Ses actions de combat se poursuivent en Libye en 1943.
Nommé général, Leclerc gagne l’Angleterre où son armée est équipée par les Américains et se prépare à débarquer en Normandie. Le 1er août 1944, sa 2ème division blindée (D.B.) rattachée à la 3ème armée du général Patton prend pied sur la plage de Saint-Martin-de-Varreville puis participe à la libération d’Argentan et Alençon avant de fermer la poche de Falaise fin août avec les armées alliées.
Appuyé par de Gaulle, le général Leclerc reçoit l’ordre des Américains d’ouvrir la voie jusqu’à Paris où il reçoit le 25 août 1944 la reddition du général allemand von Choltitz. Le 23 novembre 1944, il libère Strasbourg et comme il l’avait promis à Koufra, le drapeau tricolore flotte à nouveau sur l’unique flèche de la cathédrale strasbourgeoise.
Ses troupes poursuivent ensuite les combats sur le territoire allemand et les Français sont les premiers à entrer le nid d’aigle d’Hitler du Kehlsteinhaus à Berchtesgaden. Le 8 mai 1945, jour de la reddition des forces allemandes, la 2ème D.B. exécute à Bad Reichenhall en Bavière douze volontaires français ayant servi dans les troupes S.S. (division Charlemagne) qui avaient été capturés par les troupes américaines.
Nommé à la tête du corps expéditionnaire français en Extrême-Orient, Leclerc signe au nom de la France l’acte de capitulation du Japon le 2 septembre 1945 qui marque la fin officielle de la Seconde Guerre mondiale. Toutefois, les tentations ne font qu’augmenter en Asie du sud-est après le départ des Japonais d’Indochine qui retrouve son statut de colonie française et Philippe Leclerc s’engage pour une résolution politique des revendications indochinoises.
En 1946, Leclerc est nommé inspecteur général en Afrique du Nord où il trouve la mort dans un accident d’avion le 28 novembre 1947 dans le Djebel Aïssa à proximité de Colomb-Béchar. De cet incident sont nées des théories appuyant l’hypothèse d’un assassinat du général Leclerc, qui n’ont pas donné suite. Elevé au titre de maréchal à titre posthume en 1952, Philippe Leclerc de Hautecloque est enterré dans la crypte des Invalides à Paris, après avoir été transporté une dernière fois sous l’Arc de Triomphe où la foule lui a rendu un dernier hommage.
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