Dozulé (Calvados)

Les villes de Normandie pendant les combats de 1944

Libération : 21 août 1944

Unités engagées :

Drapeau anglais No. 41 (Royal Marine) Commando, 4th Special Service Brigade, 6th Airborne Division

Drapeau anglais No. 48 (Royal Marine) Commando, 4th Special Service Brigade, 6th Airborne Division

Drapeau anglais 7th (Light Infantry) Parachute Battalion, 5th Parachute Brigade, 6th Airborne Division

Drapeau anglais 13th (Lancashire) Parachute Battalion, 5th Parachute Brigade, 6th Airborne Division

Drapeau nazi 346. Infanterie-Division

Drapeau nazi Infanterie-Regiment 744, 711. Infanterie-Division

Historique :

Aux premières heures du 6 juin 1944, un planeur Horsa britannique atterri par erreur entre Dozulé et Angerville. Ses occupants, appartenant à la 6th Airlanding Brigade, doivent rejoindre à pied le secteur de Ranville : rejoints par des parachutistes anglais, ils atteignent Dozulé vers 10 heures et y engagent le combat contre deux véhicules allemands, abattant leurs occupants avant de reprendre la route en direction de Bavent. D’autres, moins chanceux, sont faits prisonniers par les Allemands appartenant à la 711. Infanterie-Division.

Plusieurs pilotes, parachutistes et soldats aérotransportés ont été cachés par la population en attendant de pouvoir rejoindre leurs lignes : parmi eux des Britanniques, des Canadiens et des Américains. Certains étaient hébergés par les habitants, d’autres se terraient dans la forêt de Dozulé, où ils recevaient de la nourriture apportée par les Dozuléens. Un groupe de dix-huit soldats alliés est découvert par les Allemands en juin, peu après le débarquement, suite à une dénonciation : ils sont constitués prisonniers ainsi que l’homme qui les cachait, Eugène Postel. Escortés jusqu’à l’école des filles, le sac de munitions qu’ils transportaient est vidé par un Allemand : une grenade s’amorce et initie une très forte explosion, faisant détonner l’ensemble des explosifs et blessant plusieurs occupants. La population leur vient en aide et, en réaction, les Allemands libèrent les civils prisonniers ou interrogés.

A la mi-août 1944, les Allemands ont organisé leur défense en s’appuyant sur les hauteurs sud de Dozulé, qui dominent le secteur et interdisent aux parachutistes du 7th (Light Infantry) Parachute Battalion le franchissement la route reliant Caen à Pont-l’Évêque, dont les rares ponts franchissant les marécages à hauteur de Goustranville sont observés et à portée de canon. Les combattants de la 711. Infanterie-Division ont en outre reçu l’appui de la 346. Infanterie-Division (ID), auparavant en charge de la région du Havre et qui s’étale à cette période entre Troarn au nord et Airan au sud. L’état-major de la 346e ID, commandé par le Generalleutenant Erich Diestel, prend position sur les contre-pentes de la colline dominant Beuvron-en-Auge, à proximité du lieu-dit Les Forges de Clermont.

La 6th Airborne Division du général Gale prépare l’assaut visant à s’emparer de ces différents mouvements de terrain, assurant la prise de Dozulé et la poursuite des opérations vers l’est. A cet effet, il met en alerte les 1st et 4th Special Service Brigades (SSB). Pendant que les parachutistes de la 5th Parachute Brigade sont chargés de sécuriser la route entre Goustranville et Dozulé, le No. 46 Commando de la 1st SSB doit s’emparer des hauteurs au nord de Dozulé, sur le territoire des communes de Cricqueville-en-Auge et Grangues. Le No. 48 Commando (4th SSB) est quant à lui dirigé vers les hauteurs sud, en particulier la cote 120 du mont Ménard (effet majeur du général Gale), pour atteindre Angerville en fin de mouvement et ainsi couper la retraite allemande en occupant la route reliant Dozulé à Annebault.

Dans la nuit du 20 août, à la faveur de l’obscurité et en faisant de la discrétion leur priorité absolue, le No. 48 Commando aux ordres du lieutenant-colonel James Moulton se lance à l’assaut des pentes abruptes, où les assaillants sont rapidement pris sous les tirs des armes légères et des mortiers allemands des 731e et 744e régiments d’infanterie (711. Infanterie-Division). A 7 heures 30 seulement, les Anglais s’emparent de la colline cotée 140, à proximité du lieu-dit Clermont, obligeant l’état-major de la 346e ID à chercher une nouvelle position en direction de Repentigny.

L’engagement du No. 41 Commando en appui des hommes du lieutenant-colonel Moulton permet au No. 48 Commando d’atteindre le mont Ménard dominant Saint-Léger-Dubosq vers 20 heures. Pendant ce temps, à l’ouest de Dozulé, les parachutistes du 13th (Lancashire) Parachute Battalion effectuent une relève par dépassement des positions tenues par le 7th (Light Infantry) Parachute Battalion et se préparent à poursuivent leur mouvement vers l’est. Mais peu avant 22 heures, le général Gale donne l’ordre de repousser la prise de Dozulé au lendemain matin : aucun mouvement ne doit s’effectuer après 22 heures 30, au risque de subir des tirs fratricides. La sécurisation du mont Ménard ayant réalisé l’effet majeur de la 6th Airborne Division, il n’y a plus de raison valable pour précipiter l’offensive dans l’obscurité.

Toute la nuit, et malgré la pluie battante, les obus allemands et alliés mettent le feu à Dozulé, sans compter une éventuelle action volontaire de ses défenseurs.

Le 21 août à compter de 4 heures 30, les No. 41 et No. 48 Commando lancent un assaut coordonné à partir des hauteurs sud du village et ils s’emparent sans difficulté de la commune dont les ruines finissent de se consumer. Les Allemands se sont exfiltrés en direction d’Annebault dans les heures qui ont précédé : ils se contentent désormais d’harceler les nouvelles lignes britanniques pour empêcher un effondrement généralisé de leur système de défense.

 

Carte de Dozulé :

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Auteur : Marc Laurenceau – Reproduction soumise à l’autorisation de l’auteur – Contact Webmaster