Falaise (Calvados)
Les villes de Normandie pendant les combats de 1944
Des sapeurs canadiens inspectent les abords de l’une des entrées de la ville de Falaise à la recherche d’éventuelles mines.
Photo : Archives Canada
Libération : 17 août 1944
Unités engagées :
6th Infantry Brigade, 2nd Infantry Division
27th Armoured Regiment « The Sherbrooke Fusilier », 2nd Armored Brigade
12. SS Panzer-Division « Hitlerjugend »
Historique :
Le 7 juin 1944, les Alliés bombardent une première fois la ville de Falaise dans le cadre d’une attaque aérienne visant à ralentir la progression des renforts allemands en direction des plages du débarquement.
Dans la nuit du 4 au 5 août 1944, le No 342 Squadron (Groupe de Bombardement n° 1/20 « Lorraine ») appartenant au 137 Wing (2 Group, 2nd Tactical Air Force) et composé d’équipages des Forces Aériennes Françaises Libres (FAFL) est engagé dans le cadre d’une mission de bombardement des unités allemandes qui se replient pour briser le risque d’encerclement. 3 appareils sont abattus à lors de la mission et l’un d’entre eux s’écrase au nord-est de la commune de Falaise : le bombardier Douglas A-20 Havoc immatriculé 42-33191 est touché à basse altitude par la défense antiaérienne allemande, perd ses moteurs et doit réaliser un atterrissage d’urgence. L’équipage est composé du sergent-chef Pierre Pierre (pilote), Hubert Cornement (observateur), de l’adjudant François Dumont (radio), et du sergent-chef Louis Ricardou (mitrailleur). Cornement et Ricardou sont tués durant le crash tandis que Dumont et Pierre, blessés, parviennent à échapper aux patrouilles allemandes (le premier, aidé par la résistance, regagne sa base le 19 août tandis que le second la retrouve le 24 août).
Les Anglo-Canadiens veulent exploiter les résultats de l’opération Totalize qui leur ont permis d’atteindre les hauteurs au nord de Falaise à compter du 11 août 1944. Le général Crerar, commandant la 1ère armée canadienne nouvellement formée, se penche sur les possibilités tactiques de percer les lignes de défense allemandes et d’atteindre Falaise au plus tôt. Il s’inspire très largement des innovations apportées par le général Simonds lors de Totalize, notamment l’utilisation du Kangaroo APC, une modification de l’obusier automoteur M7 Priest américain lui permettant de transporter jusqu’à quinze fantassins. Crerar prévoit également de lancer l’assaut en pleine journée, considérant que l’impact d’une attaque à l’aube ne joue finalement ni en sa faveur ni en celle des Allemands. Cette nouvelle offensive terrestre est baptisée : opération Tractable.
Le plan de l’attaque prévoit qu’après un bombardement massif des positions de défense allemandes, les Canadiens entament leur progression en direction de Falaise depuis la cote 195 avec deux unités de front : la 4th Armored Division à l’ouest et la 3rd Infantry Division à l’est (appuyée par la 2e brigade blindée). Une fois Falaise sous contrôle canadien, les troupes d’assaut (renforcées par la 1ère division blindée polonaise) doivent poursuivre en direction de la localité de Trun à l’est. Face aux Canadiens, les positions allemandes sont tenues par la 12. S.S. Panzerdivision Hitlerjugend, commandée par Kurt « Panzer » Meyer. Installés en défense ferme depuis la fin de l’opération Totalize, ils multiplient les patrouilles de combat vers la cote 195.
Les bruits des blindés et les mouvements de troupes en direction de la ligne de front sont remarqués par les observateurs avancés allemands qui soupçonnent leurs adversaires de relancer l’offensive très bientôt. Les Alliés renouvellent d’importants raids aériens les 12 et 13 août. Ces suppositions sont confirmées dans la nuit du 13 au 14 août 1944 lorsqu’un officier canadien, qui s’est perdu en se rendant au poste de commandement, traverse les lignes allemandes et est tué : il détenait sur lui une copie des ordres du général Simonds pour l’attaque du lendemain. En conséquence, Kurt Meyer déplace sa réserve en protection de Falaise, à savoir 15 chars, 12 canons de 88 mm, 43 canons Pak 43 et 500 fantassins.
Le 14 août 1944 à l’aube, les Allemands se tiennent prêts à contenir l’assaut canadien. Mais aucun signe de progression n’est signalé par les avant-postes et il n’y a aucun bombardement aérien : le message retrouvé sur le corps de l’officier canadien était-il un faux destiné à tromper la Hitlerjugend ? La 12. S.S. Panzer-Division n’attend pas longtemps pour avoir une réponse : à midi, 800 bombardiers Halifax et Lancaster larguent 3 700 tonnes de bombes sur les positions allemandes, mais cette fois encore sur certaines positions alliées : 400 soldats canadiens et polonais sont mis hors de combat dans les premières secondes de l’opération Tractable suite aux erreurs de bombardement. Cependant, les troupes sous les ordres du général Crerar se mettent en route et prennent d’assaut les positions adverses. La résistance allemande est forte malgré le bombardement et les Alliés perdent du temps en franchissant les lignes de défense installées dans la périphérie de Falaise. Mais ils parviennent toutefois à traverser la rivière Laizon. La progression s’arrête à la tombée de la nuit, Falaise est toujours aux mains des Allemands qui tiennent malgré la pression adverse.
Le 15 août 1944, l’offensive reprend et le lendemain, 16 août, les Canadiens attaquent Falaise depuis l’ouest et la ville tombe aux mains de la 6th Infantry Brigade de la 2nd Canadian Infantry Division, bien que plusieurs poches de résistance allemandes tiennent encore au milieu des ruines. Une cinquantaine de jeunes fanatiques commandés par le SS-Sturmbannführer Krause et à la 12. SS Panzer-Division Hitlerjugend se soient retranchés dans l’école supérieure de jeunes filles qui est assiégée par les hommes du régiment Fusiliers Mont Royal. Les fantassins canadiens sont appuyés par des chars du 27th Armoured Regiment « The Sherbrooke Fusilier » (2nd Armored Brigade). Les Allemands résistent toute la journée du 17 août avant d’être définitivement neutralisés par les Canadiens : seuls 3 SS sont faits prisonniers dans l’école de jeunes filles.
La ville de Falaise est détruite à près de 80% par les bombardements successifs. Les Alliés entament ensuite la dernière phase de la fermeture de la nasse dans laquelle près de 110 000 soldats allemands sont encerclés. Un étroit corridor de 9 kilomètres, situé au sud-est de Falaise à hauteur de Chambois, leur permet encore de s’exfiltrer et les Alliés s’emploient à le fermer aussi vite que possible.
Cartes de Falaise :
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